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L’immobilier à l’étranger, un vrai bon plan ?

25.11.2022
par Frédéric Vandecasserie

Investir à l’étranger pour se constituer un revenu supplémentaire, prolonger ses vacances ou se rapprocher du beau temps en hiver ? Fantasme ou bon plan ? Une chose est sûre : un achat à l’étranger ne s’improvise pas, loin de là… Nous avons posé la question à des spécialistes.

Se constituer un portefeuille d’investissement encore plus diversifié en achetant un bien à l’étranger, s’offrir un pied-à-terre où, l’été venu, se réunira toute la famille, posséder quelque chose qui, s’il ne vous mène pas plus près des étoiles, vous rapprochera quand même un peu plus du soleil…

« Mais il faut rester prudent et modéré », affirme d’emblée Bruno Colmant, Professeur de Finance à la Solvay Business School de l’ULB. « De manière purement fiscale, il y a peu d’avantages à acheter à l’étranger, exception faite de droits d’enregistrement réduits, mais le gain est ténu. Parallèlement à cela, il ne faut pas oublier que le revenu cadastral d’une résidence secondaire, quelle qu’elle soit, de la maison à l’appartement, est payable au taux belge. Bref, les règles ont beaucoup été resserrées. »

Et Bruno Colmant de se faire visionnaire dans la foulée: « Je pense que nous allons de plus en plus vers un monde de location, en fait. Nous sommes tous, jeunes et moins jeunes, de plus en plus mobiles. Des institutions comme le Club Med’ ont bien tenté de vendre des chambres selon le système du “time sharing”. Mais avec un succès mitigé. »

De manière purement fiscale, il y a peu d’avantages à acheter à l’étranger.

— Bruno Colmant, Professeur de Finance à la Solvay Business School de l’ULB

Il n’empêche ! Acquérir quelque chose à l’étranger, si l’investissement financier n’est pas toujours aussi avantageux qu’on le pense, peut répondre à d’autres aspirations ! Comme le fait de posséder un pied-à-terre où accueillir les enfants et petits-enfants. Mais là, pas question de perdre de vue que les billets d’avion bon marché devraient bientôt figurer au rang des souvenirs: « Ryanair a en effet déjà annoncé une augmentation de ses tarifs », précise Bruno Colmant.

« De fait, ceux qui comptaient sur le low-cost pour faire des aller-retours entre leur résidence à l’étranger et leur domicile en Belgique ont appris que les tarifs plancher n’allaient pas durer », confirme Diego Angelini, Conseiller à l’ UFBE, l’Union Francophone des Belges à l’Etranger.

Autre motivation pour investir à l’étranger : se rapprocher du soleil. « C’est effectivement l’une des motivations les plus fréquentes », confirme Angelini. « Les gens préparent leur départ en moyenne deux ou trois ans avant leur pension. Après, s’il n’existe plus vraiment d’incitants fiscaux en tant que tels qui pousseraient des gens à investir à l’étranger, il n’en reste pas moins que la vie quotidienne peut être meilleur marché ailleurs. »

Au final, qu’il s’agisse d’un investissement suivi d’une expatriation ou pas, une chose est sûre : investir à l’étranger se prépare. Bref, pas question de se lancer tête baissée. Et nos deux interlocuteurs sont unanimes sur un point essentiel: « Si on se sent bien à l’étranger durant quelques semaines de vacances, y vivre au quotidien n’est pas nécessairement pareil. Il faut le savoir… »

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