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« À 50 ans, le sport est plus maîtrisé »

25.11.2022
par Frédéric Vandecasserie

Quand on parle sport et quinquas (et au-delà…), il faut garder deux choses à l’esprit. Un, tous les sports ne sont plus toujours envisageables. Et deux, on on dispose parfois d’un peu plus de temps et de moyens, ce qui offre peut-être la bonne occasion de se lancer dans des défis inédits.

50 ansJean-Pierre Cremers
Aviateur amateur

Dans quel type de défi sportif peut-on se lancer sur le tard ?

« Ado, j’idéalisais l’aviation et je voulais en faire un métier : voler vers un pays différent chaque jour, dans un cockpit plein de boutons… Mais je n’avais pas l’esprit suffisamment mathématique. Sans compter qu’une formation coûte très cher… J’ai donc rangé mes rêves dans un coin de ma tête et j’ai fait de l’aviation télécommandée pour vivre ma passion par procuration. Je me suis donc lancé plus tard, vers les 40 ans. Mais je suis clairement monté en puissance depuis que j’ai atteint la cinquantaine. »

Qu’est-ce que l’âge peut apporter à la pratique d’un sport ? Plus de maturité, de recul, de « zénitude » ?

« À 50 ans, le sport est plus maîtrisé. On dispose de davantage de confiance en soi. Je pense que la différence fondamentale, c’est qu’à la cinquantaine, on ne pratique plus un sport pour performer mais plutôt pour profiter. Et puis, concrètement, passé un certain âge, on a plus de disponibilité et moins de stress. L’aviation est une machine à laver la tête ! Elle vous prend 100% de vos capacités d’attention. Cette discipline apporte un ‘reset’x salutaire. »

Pourquoi faire du sport reste-t-il essentiel après 50 ans ?

« En aviation, un célèbre dicton affirme qu’ « Il n’y a pas de bons pilotes, il n’y a que de vieux pilotes. » Après, l’avantage de ce sport est qu’il s’adapte à tous. Par exemple, le paramoteur est très physique, parce qu’il faut courir en portant un sacré poids sur le dos. Mais piloter un petit avion demande moins de capacités physiques. Alors, oui, le sport est indispensable après 50 ans. Et quand il peut concrétiser un rêve et s’adapter aux besoins de chacun, c’est encore mieux ! »

sportsBen Stassen
Ancien Capitaine d’entreprise

Dans quel type de défi sportif peut-on se lancer sur le tard ?

« Depuis tout jeune, je rêvais de me lancer dans un tour du monde à la voile. Hélas, la vie professionnelle m’a fait voguer vers d’autres horizons. Mais maintenant que je l’ai quittée, je pense de plus en plus concrétiser ce projet de tour du monde ! Cela reste l’objectif ultime via une montée en puissance. Je vise des sorties de deux mois maximum afin de boucler des étapes. Ce ne sera donc pas un tour du monde non-stop. Je veux pouvoir continuer à profiter de ma famille et ne pas disparaître durant des années. »

Qu’est-ce que l’âge peut apporter à la pratique d’un sport ? Plus de maturité, de recul, de « zénitude » ?

« J’ai aussi toujours pratiqué le vélo. Même quand je travaillais dans ma société de production jusqu’à l’an dernier, je me ménageais néanmoins deux à trois sorties de plusieurs heures par semaine. Ma vie “précédente” tournait surtout autour du boulot et du vélo. Et je continue ce dernier d’ailleurs. L’âge ne m’a pas rendu plus modéré, loin de là. Par contre, il m’a sans doute amené un peu plus de maturité, et un goût de l’effort resté intact, et essentiel quand il s’agit de relever des défis sportifs et autres. »

Pourquoi faire du sport reste-t-il essentiel après 50 ans ?

« Le vélo m’apporte une dépense physique qui m’est essentielle. La voile, quant à elle, me permet d’affiner mes capacités de réflexion. Et puis, cela nourrit aussi le goût du voyage et l’appétit de découvertes. Cela dit, je ne considère pas spécialement la voile comme un sport. Ce serait plutôt un hobby qui demande certaines compétences. Naviguer est moins physique qu’il y a trente ans. Aujourd’hui, on dispose par exemple de winchs électriques pour hisser les voiles. Il ne faut plus tirer à la force des bras, et c’est tant mieux ! »

50 ansCaroline Van Iseghem
Élève et coach sportive

Dans quel type de défi sportif peut-on se lancer sur le tard ?

« Tout dépend de la condition physique de chacun. J’ai souvent tendance à dire que le mieux est d’opter pour un sport auquel on peut s’adapter ! Plus un sport est modulable, mieux c’est. La natation consti- tue un bon exemple ! Car ce n’est pas un sport trop cardio à la base, mais on peut la rendre plus intense si on le souhaite. Par contre, dans tous les cas, il importe toujours de terminer sa séance sportive par du pilates, du yoga ou du stretching. Car, passé 50 ans, les muscles ne sont plus ce qu’ils étaient et il faut en prendre soin. »

Qu’est-ce que l’âge peut apporter à la pratique d’un sport ? Plus de maturité, de recul, de « zénitude » ?

« Une personne n’est pas l’autre, bien entendu. Mais j’observe que les plus de 50 ou 60 ans sont peut-être plus conscients de leurs capacités. Résultat : certains ont même plus la niaque que des gens de 30 ou 40 ans ! De manière générale, les moins jeunes sont souvent plus détendus car le stress du quotidien pèse moins sur leurs épaules. Ils sont moins speedés car leurs contraintes sont moindres. Il ne faut par exemple plus aller chercher les enfants à l’école et les conduire à leurs activités. »

Pourquoi faire du sport reste-t-il essentiel après 50 ans ?

« Il sert aussi à se prémunir contre un tas de petits bobos. Il agit sur notre hygiène de vie générale, comme le fait de bien se nourrir. Et puis, pour les gens plus âgés, le sport offre aussi parfois de découvrir un nouveau cercle social, une nouvelle dynamique d’organisation qui brise leur solitude. Parce qu’outre le physique, le sport agit aussi sur le mental, bien entendu ! »

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