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Santé

Les soins personnalisés, l’avenir de la santé

17.03.2022
par Fokus Online

Les soins de santé personnalisés offrent des perspectives uniques aux systèmes de santé en associant l’expertise des professionnels de santé au parcours concret du patient. L’inclusion des données médicales dans la gestion de la maladie crée un nouveau paradigme qui va révolutionner les soins de santé.

“Aujourd’hui, de nombreuses initiatives sont lancées par différents acteurs de la santé dans l’objectif de remettre les patients au centre des soins”, explique Célia Oculi, qui dirige le centre d’excellence en médecine personnalisée pour Roche Belgique et Luxembourg. Lorsqu’il est question de “remettre le patient au centre des soins”, il s’agit évidemment d’inclure celui-ci dans le choix de son parcours de soins, mais également de prendre en compte son passé médical et personnel. Ce nouveau point de vue permet de mieux traiter le patient tout en apportant une approche plus concrète au système de santé. 

Remettre le patient au centre 

La volonté de donner plus de poids aux patients dans la gestion de leurs soins provient des patients eux-mêmes, qui tiennent à participer aux décisions qui les concernent. En effet, qui mieux qu’eux peuvent fournir aux professionnels de la santé les informations utiles pour leur assurer une meilleure adhérence au traitement ou leur offrir une meilleure qualité de vie ? 

Dans un protocole de soins, il est important de mettre autour de la table les bons experts, “les patients eux-mêmes en font aussi partie”. Alex Lefevre, qui travaille chez Roche Diagnostics Belgique, prend même l’exemple du dépistage du col de l’utérus : “Nous avons constaté qu’en permettant aux femmes de réaliser elles-mêmes leur dépistage, le taux de participation a augmenté de 78%. Force est donc de constater que le patient joue un rôle essentiel, dans l’impact du traitement mais également dans le domaine de la prévention”. 

Les données médicales permettront aux systèmes de santé d’être plus efficaces pour anticiper, protéger et accompagner les populations, mais aussi pour mieux comprendre les fondements des maladies.

— Celia Oculi

Les données comme appui 

En ce qui concerne la médecine personnalisée appliquée à la santé publique, Celia Oculi va même plus loin. Au travers des données génétiques de la population et en suivant leur évolution, nous pourrions identifier des signatures génétiques qui permettraient de prédire, et dès lors aussi d’anticiper la maladie. Elle prend l’exemple de la maladie d’Alzheimer. “Si des symptômes ne se manifestent pas quinze ou vingt ans auparavant, les prémices de la maladie sont malgré tout présents. Nous pourrions alors anticiper l’apparition de symptômes ”. Denise Umuhire, experte en analyse de données réelles chez Roche Belgique et Luxembourg, explique l’intérêt non plus d’une centralisation mais d’une intégration des données des patients si nous voulons pouvoir offrir ce processus de soins personnalisés.

“Si on se contente de centraliser les données des patients sans les intégrer, celles-ci  ne se connectent pas entre elles et leur intérêt est donc partiel car elles ne fournissent pas une vue d’ensemble” dit-elle. “Seule une vision globale fournie par le parcours complet du patient, allant même au-delà des aspects uniquement liés à sa santé, pourra fournir des solutions susceptibles de lui offrir de meilleurs soins et une meilleure qualité de vie”. Cela démarre avec l’historique du patient et s’étend à ses caractéristiques génétiques et d’autres aspects de sa vie qui permettront d’anticiper les risques auxquels il pourrait être confronté à l’avenir. 

Celia Oculi confirme : “le lien entre médecine personnalisée et santé publique s’établit à travers les données”. 

Vers des perspectives plus vastes

Celia Oculi envisage la création de bases de données qui mentionneraient le profil génomique d’une tumeur, le traitement qui aura été administré au patient mais aussi et surtout sa réponse au traitement reçu. Plus cette base de données comptera de profils de tumeur et d’informations sur les réponses aux traitements, plus les professionnels de santé seront en mesure d’identifier avec précision le traitement qui promettra d’être le plus efficace contre le type de tumeur auquel ils sont confrontés. 

Des mécaniques qui pourraient aussi s’exporter. Par exemple, ”les conclusions ainsi générées élargiraient les connaissances actuelles et permettraient aux cliniciens, même les moins expérimentés, d’avoir accès à un niveau de connaissance et de qualité de prescription toujours plus avancés”.

Les possibilités que laissent entrevoir l’intégration des données médicales et la médecine personnalisée offriront indubitablement de nouvelles perspectives qui bénéficieront non seulement aux professionnels de la santé mais aussi aux systèmes de santé, et bien sûr aux patients.

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