Santé

Neurotechnologie : Nouveaux horizons dans le traitement des troubles neurologiques

07.03.2024
par Benjamin Mawet

La neurotechnologie et l’intelligence artificielle transforment le paysage médical, offrant des avancées spectaculaires en neurologie. De l’EEG à la neurostimulation, ces technologies révolutionnent le diagnostic, la compréhension et la gestion des maladies neurologiques.

L’IA au cœur des neurotechnologies

L’IA se positionne comme un pilier essentiel des neurotechnologies modernes, et ouvre des possibilités inédites pour le diagnostic de troubles neurologiques liés à des anomalies dans certaines régions du cerveau. « Par exemple, les TOC, et le burn-out, où l’altération de la concentration et d’attention peut être clairement mise en évidence. », explique Anne-Marie Clarinval, Administratrice déléguée de Human Waves.

Des techniques avancées telles que le machine learning et le deep learning se montrent particulièrement pertinentes dans le traitement de données d’électroencéphalogrammes (EEG) et d’imagerie cérébrale. « Il est certain que chaque neurologue sera, tôt ou tard, amené à utiliser l’IA. Et ceux qui collaboreront étroitement avec les ingénieurs seront les mieux placés pour tirer parti de ces avancées technologiques. », affirme le Dr Riëm El Tahry, neurologue-épileptologue aux Cliniques Universitaires Saint-Luc.

Une nouvelle ère dans la lutte contre l’épilepsie

Les progrès dans l’analyse des anomalies d’activité cérébrales jouent ainsi un rôle crucial dans l’amélioration du diagnostic, du traitement et du pronostic de l’épilepsie. « Depuis des décennies, l’interprétation des EEG se fait visuellement, mais il y a une grande variabilité parmi les observateurs, car certains résultats sont compliqués à interpréter. L’IA permet d’identifier des anomalies épileptiques, qui sont ensuite validées par un épileptologue. Elle ne remplace pas l’humain, mais fournit des outils pour faciliter le travail des médecins. », assure le Dr El Tahry. Pour une prise en charge plus efficace de l’épilepsie, des appareils portables de détection des crises ont été développés pour un usage domestique. Ces dispositifs permettent aux patients de surveiller et d’enregistrer les crises en mesurant des paramètres tels que l’activité musculaire et la fréquence cardiaque.

« En Belgique, parmi les 70 000 personnes souffrant d’épilepsie, 30 à 40 % sont résistantes aux traitements médicamenteux et nécessitent des soins spécifiques. », constate le neurologue-épileptologue. Ces patients réfractaires posent un défi particulier : souvent, aucune lésion n’est visible à l’IRM. Les neurotechnologies, en permettant d’identifier ces lésions occultes, augmentent les chances de localiser précisément l’épilepsie et offrent ainsi la possibilité de chirurgies ciblées avec des taux de réussite plus élevés.

Il faut garder l’humain au centre de ces avancées. Pourtant, à l’heure actuelle, ces traitements sont trop peu remboursés.

- Anne-Marie Clarinval, Administratrice déléguée de Human Waves

Les promesses de la neurostimulation

Lorsque la chirurgie n’est pas une option, il est possible d’aider les patients avec des techniques de neurostimulation qui ne guérissent pas l’épilepsie, mais qui améliorent la vie des patients. patients. La stimulation du nerf vague est un traitement complémentaire au traitement antiépileptique. « Elle permet également le traitement de la dysautonomie due au covid long. », ajoute Mme Clarinval. D’autres neurostimulations, dites transcrâniennes, peuvent traiter divers troubles, tels que l’épilepsie, la dépression, les TOC et les douleurs chroniques.

« Il est important de garder l’humain au centre de ces avancées. Pourtant, à l’heure actuelle, ces traitements sont trop peu remboursés. Cela crée une médecine à deux vitesses. », déplore Mme Clarinval. Pour les stimulations transcrâniennes, il existe des remboursements pour certaines indications en France, en Allemagne, au Luxembourg, en Italie, mais pas en Belgique. Sans soutien financier adéquat, l’intégration complète de ces technologies dans la pratique neurologique risque en effet d’être entravées.

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