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Santé

Burn-on : Ceux qui continuent de brûler jusqu’à ce que le feu s’éteigne

24.03.2023
par Heleen Driesen

Un burn-on, c’est comme foncer vers un mur à du 200 km / h en attendant le crash. Mais contrairement au burn-out, il ne se produit pas. À l’origine de ce processus d’usure, on ne trouve pas tant les problèmes liés au travail qu’une lutte intérieure. 

Mieke Lannoey était une spécialiste de santé mentale passionnée jusqu’à ce qu’un burn-out la force à l’arrêt. Dans son dernier livre intitulé ‘’Burn-on’’, elle dresse le portrait clinique de ce burn-out fonctionnel. « Comme le burn-out, le burn-on est un état lié au travail caractérisé par un épuisement chronique et principalement psychologique », explique-t-elle. « Mais il est masqué par une volonté de travail extrême. Les personnes souffrant de burn-on vivent leur travail comme le pivot de leur existence. C’est souvent la seule composante de celle-ci pour laquelle ils parviennent encore à faire preuve d’énergie. » 

L’origine du mal n’est pas tant le travail, que la manière dont on le gère, précise Mme Lannoey. « Ceux qui sont en burn-on affichent une volonté extrême d'(auto-)optimisation et de performance. Être « on » est devenu une seconde nature qui les empêche d’être encore mentalement présent dans l’ici et maintenant. Une implosion se produit, accompagnée d’un sentiment de vide intérieur, d’aliénation de soi et d’absence de sens. » Même si un burn-on ne conduit pas à une panne aiguë ou à un crash, note Mme Lannoey. « Si vous êtes en burn-on, vous continuez généralement à fonctionner, souvent par pure volonté. Rester debout est devenu une fin en soi. Et c’est parce qu’aucun crash significatif ne se produit que le déni persiste et que la nécessité de changements d’importance vitale est ignorée. »

Les personnes souffrant de burn-on vivent leur travail comme le pivot de leur existence.

- Mieke Lannoey, auteure de Burn-on

Un premier pas pour enrayer ce processus consiste à reconnaître les signaux d’alarme, explique Wim Annerel, coach de confiance en soi et de perfectionnisme qui reçoit chaque semaine des personnes présentant les symptômes du burn-on. « Ils font une fixation compulsive sur la performance professionnelle. Et en même temps, ils se sentent en permanence incompétents et inadéquats. » Une charge de travail élevée et un patron exigeant ne sont pas étrangers à cette situation, mais la cause est plus profonde. « Le principal modèle sous-jacent est le perfectionnisme ou le biais de confirmation. Les personnes qui placent la barre très haut et qui souffrent d’une forme d’anxiété de contrôle ou de peur de l’échec constituent un groupe à risque pour le burn-on. Ils présentent souvent un comportement inquiet, ont du mal à faire des choix et ont un sens des responsabilités (trop) développé. » 

Ce sont sur ces motifs intérieurs inconscients que M. Annerel travaille. « Un coaching efficace va bien plus loin que la louable intention d’apprendre à dire « non » à son patron. Il est essentiel d’explorer leur inquiétude : pourquoi pensent-ils que ce que les autres pensent d’eux est si important ? Comment peuvent-ils profiter davantage de l’instant présent ? Qu’est-ce qui compte vraiment dans la vie ? Les réponses à ces questions peuvent contrebalancer le sentiment étouffant de vivre en pilote automatique. »

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