endométriose
Femmes

Mois de sensibilisation à l’endométriose

20.03.2024
par Ciara Reid

Mars est le mois de sensibilisation à l’endométriose, une initiative importante pour créer une prise de conscience autour de cette affection gynécologique méconnue. Simona Turla, 40 ans, fait partie des nombreuses femmes qui luttent quotidiennement contre la douleur. Face à cette situation, l’ostéopathe diplômée MSc. Colette Peeters s’engage à apporter son soutien aux femmes souffrant d’endométriose.

« L’endométriose est une maladie systémique chronique avec inflammation. Elle se caractérise par la croissance et l’adhésion de cellules ou de tissus étrangers en dehors de la cavité utérine, dans différentes parties du corps, comme l’abdomen ou la poitrine. Ceux-ci sont similaires à la muqueuse utérine, mais ne sont pas des cellules de l’endomètre. Les médecins ne s’accordent toujours pas sur l’origine et la cause de l’endométriose. », explique l’ostéopathe Colette Peeters.

Une maladie aux multiples visages 

Les symptômes typiques de l’endométriose incluent des douleurs pelviennes, des menstruations très douloureuses, des troubles gastro-intestinaux, des douleurs au coccyx, des complications gastro-intestinales, une fatigue persistante, des douleurs lors des rapports sexuels et des problèmes de fertilité. « Au début, je souffrais de crampes menstruelles intenses et de douleurs pelviennes. Avec le temps, la douleur s’est intensifiée et les symptômes se sont diversifiés. En plus de la fatigue, des problèmes digestifs et des douleurs pendant les rapports sexuels, je souffre aussi d’anxiété et de dépression, car je ne sais pas comment la maladie va évoluer. », confie Simona.

Un long chemin solitaire

« Il faut en moyenne huit à douze ans, et parfois jusqu’à trente ans, pour obtenir un diagnostic. », déplore Colette. « Au début, j’étais soulagée. », raconte Simona. « Ma douleur avait enfin un nom. Mais en même temps, j’étais frustrée par le diagnostic tardif et angoissée par l’avenir. »

« Divers facteurs contribuent au diagnostic tardif. », explique Colette. Premièrement, en raison de la diversité des symptômes, les patientes consultent souvent différents professionnels de santé, allant du médecin généraliste au gynécologue, en passant par le sexologue ou le psychologue. « Elles reçoivent également souvent un mauvais diagnostic, comme un problème gynécologique, le syndrome du côlon irritable ou le syndrome de fatigue chronique. » Deuxièmement, certaines formes d’endométriose sont difficiles à détecter par échographie ou IRM. Certains types sont visibles sur une IRM abdominale, mais dans de nombreux cas, un diagnostic officiel n’est possible qu’après une laparoscopie et une analyse des tissus par biopsie.

Un troisième obstacle réside dans le tabou entourant de nombreux symptômes. « Parler de menstruations douloureuses, de selles ou de sexe reste difficile. Notre société tend à normaliser les règles douloureuses et transmet souvent aux femmes le message qu’elles ne doivent pas trop se plaindre. », ajoute Colette. Simona confirme : « Au début, les médecins minimisaient mes symptômes. C’était un parcours solitaire et douloureux et je me sentais incomprise. Même avec le diagnostic, je dois continuer de me battre pour obtenir un traitement approprié. »

Devant une multitude de symptômes, il est essentiel de s'alarmer immédiatement.

- Colette Peeters, Ostéopathe

Gestion des symptômes et traitements

On ne peut pas guérir de l’endométriose. Colette essaie donc surtout de rendre les symptômes plus supportables. Comme la maladie se manifeste différemment chez chaque personne, l’ostéopathe plaide pour une approche personnalisée. « Les plans de traitement comprennent principalement une thérapie hormonale, des analgésiques, l’ostéopathie, des conseils pratiques et de la chirurgie. Grâce à la contraception ou aux analgésiques, certains patients peuvent éviter la chirurgie. Mais ces médicaments peuvent entraîner des effets secondaires indésirables. Même après une intervention chirurgicale visant à éliminer au maximum les lésions et les nodules, de nombreux patients continuent de souffrir de douleurs chroniques et de problèmes de fertilité. L’ostéopathie, associée à un mode de vie sain, peut jouer un rôle clé dans la restauration de la mobilité abdominale et pelvienne. Et ce sans recourir aux analgésiques ou aux hormones. », assure Colette.

Simona a essayé différentes approches : « J’ai exploré de nombreuses pistes, allant des médicaments aux thérapies alternatives. Je mange également plus sainement, je fais plus d’exercice et je limite le stress. Bien que la thérapie, la méditation et le contact avec d’autres personnes atteintes par la maladie soulagent et offrent un certain réconfort, elles ne font pas disparaître complètement les symptômes. »

Plus que de simples règles douloureuses

Comment identifier l’endométriose ? « Devant une multitude de symptômes, il est essentiel de s’alarmer immédiatement. », avertit Colette. « Une sensibilisation accrue est nécessaire, tant dans le milieu médical qu’auprès du grand public, pour encourager les patientes à rechercher de l’aide et obtenir une prise en charge plus rapide. Un diagnostic précoce est déterminant pour limiter au maximum la douleur chronique et les risques d’infertilité. », souligne-t-elle.

« L’endométriose va au-delà des simples règles douloureuses. », insiste Simona. « Il s’agit d’une pathologie complexe et chronique qui impacte tous les aspects de la vie. Je veux attirer l’attention sur la gravité de cette maladie et plaider pour une recherche plus poussée et de meilleurs traitements. Les médecins doivent prendre au sérieux les témoignages des patientes. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons espérer un avenir meilleur pour les personnes atteintes d’endométriose. », conclut Simona avec conviction.

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