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Santé et bobos en vacances : quelles précautions prendre ?

11.04.2022
par Célia Berlemont

Chaque année, les congés de Pâques lancent le top départ des activités de plein air et des plaisirs printaniers. Pour éviter les pépins de santé et des “vacances” qui riment avec “urgence”, trois experts en la matière vous conseillent.

 vacancesDr. Vasiliu
Allergologue, CHIREC

Quels sont vos conseils pour préparer la saison des vacances et éviter les risques d’allergies?

« Les maladies allergéniques ont le potentiel d’altérer la qualité de vie, il est donc souhaitable d’être préparé. En vacances à l’étranger (Sud Europe, Nord Afrique), la flore est souvent différente de chez nous. Des symptômes inattendus sont donc toujours possibles. Pour éviter toute surprise, prévoir une boîte d’antihistaminiques, un spray corticostéroïde nasal ou même un collyre antihistaminique dans sa valise est idéal. Vous êtes sujet aux allergies ? N’hésitez pas à consulter au préalable un allergologue pour déceler et discuter avec précision du terrain allergologique et des risques allergéniques selon vos sensibilisations individuelles. Sur le long terme, il existe également des traitements de désensibilisation. »

De bord de mer à zone aride, le choix de la destination peut-il avoir un impact positif sur les maladies de printemps ?

« Au printemps, les maladies allergéniques respiratoires sont souvent en relation avec la pollinisation des arbres qui s’étend sur une période de décembre à février selon la zone géographique (cyprès et thuya dans le sud de la France). Dans l’hémisphère nord, les fagales tels que les aulnes, noisetiers, bouleaux, frênes chênes, hêtres, châtaigniers ou les pinacées sont habituellement les pollinisants entre janvier et juillet. Produits en grande quantité et généralement anémophiles, les pollens d’arbres peuvent être transportés sur parfois plus de 1000 km. Prêter attention à la sensibilisation individuelle en choisissant sa destination permet donc d’éviter des symptômes allergéniques. »

Saisons, destinations et symptômes : quels comportements adopter pour prévenir et reconnaître les petites urgences ?

« Le tableau allergénique comprend des symptômes allant d’une simple rhinite jusqu’à une rhinite compliquée. Alors que les petits symptômes peuvent être facilement gérés par l’administration d’un antihistaminique et une prise en charge précoce, certains symptômes plus complexes nécessitent une intervention médicale urgente. Par exemple, il peut exister des réactions croisées sévères entre des maladies allergéniques actives ou des sensibilisations induites par les pollens et l’ingestion de certains aliments. Préventivement, vous pouvez consulter un allergologue et établir des « red flag » avec le médecin de famille (difficultés respiratoires avec wheezing, œdèmes laryngés ou œdèmes oculaires sévères). »

vacancesJonas Delvenne
Pharmacien et Titulaire, Pharmacie Delvenne

Quels sont vos conseils pour préparer la saison des vacances et éviter les risques d’allergies?

« Lorsque l’on parle d’allergies, il est important de savoir si l’on adresse à des personnes qui ne s’en connaissent pas habituellement ou à des personnes sujettes aux allergies, voire même sous traitements réguliers. Quand on se sait allergique, partir en vacances avec les traitements nécessaires, c’est-à- dire de fonds et aigus, est essentiel. Pour tous les autres, il existe quelques passe-partout à prévoir dans votre trousse de secours familial. Par exemple, l’huile essentielle de tea tree pour désinfecter, l’huile essentielle de lavande aspic, utilisée telle quelle, pour atténuer les réactions de piqûres d’insectes ou diluée dans une huile végétale pour atténuer les effets de brûlure ou coups de soleil. »

De bord de mer à zone aride, le choix de la destination peut-il avoir un impact positif sur les maladies de printemps ?

« En cette saison printanière, le pollen est l’une des problématiques que l’on rencontre souvent dans nos campagnes. Si vous y êtes sensible, la Côte et les destinations désertiques peuvent s’avérer être de bonnes solutions. À contrario, dans le sud de la France par exemple, le pollen de l’ambroisie se répand très facilement et engendre de nombreuses réactions allergiques. Ainsi, se renseigner sur la région visitée et sa flore peut permettre de prévenir et éviter les allergies au pollen. Pour ce qui est des insectes, en mai et juin, gare au poil urticant des chenilles processionnaires observées sur les chênes en Belgique ou les pins en France. Veillez à ne pas les approcher ! »

Saisons, destinations et symptômes : quels comportements adopter pour prévenir et reconnaître les petites urgences ?

« À l’étranger ou à la maison, il est important d’être attentif aux réactions allergiques. Lorsqu’elles sont très localisées, pas de quoi s’inquiéter. Néanmoins, il faut pouvoir réagir en fonction de la réaction que le corps manifeste. S’il n’y a pas d’évolution dans les 24 heures après le début de la réaction, ne pas s’alarmer est essentiel. Mais lorsque l’intensité de la réaction est inquiétante (difficultés respiratoires, réactions qui s’étendent sur le corps, etc.) ou évolue rapidement et de manière continue, il ne faut pas prendre de risque inutile et rapidement aller consulter. En été, en cas de morsures de tiques, par exemple, il faut surveiller l’endroit de la morsure jusque durant le mois qui suit. »

allergiesÉric Bastin
Acupuncteur et praticien, Médecine chinoise

Quels sont vos conseils pour préparer la saison des vacances et éviter les risques d’allergies?

« Comme les plantes, le corps humain se met en route progressivement, au gré des saisons. Dès février, il est intéressant de commencer à faire du mouvement. Dès le matin, avec une activité douce et progressive, on remet son corps en route. À l’aide de la respiration et de mouvements amples, on va donc doucement préparer son corps à l’arrivée d’une nouvelle saison. Pour ne pas exacerber des allergies déjà présentes, il faut aller progressivement également en termes d’alimentation et ne pas passer de plats chauds hivernaux à des glaces et salades froides. De plus, en cas d’allergies respiratoires, certains aliments sont à consommer avec prudence (soja, noix, agrumes, …). »

De bord de mer à zone aride, le choix de la destination peut-il avoir un impact positif sur les maladies de printemps ?

« Selon la médecine chinoise, il est important de respecter les transitions entre le corps et les saisons en vigueur dans les régions visitées et ne pas casser les défenses mises en place par le corps pour gérer les ‘agressions’ de son propre climat. À chaque saison, le corps se prépare petit à petit au changement. Dès lors, il est préférable d’éviter les destinations froides dans une période où le corps s’adapte aux normes saisonnières et à l’augmentation de chaleur. De début février à fin avril, période où le corps est plus sensible, il est aussi d’éviter les zones de grand vent. Le vent étant inducteur d’infections respiratoires et propagateur de pollen, il peut jouer un rôle important sur votre santé. »

Saisons, destinations et symptômes : quels comportements adopter pour prévenir et reconnaître les petites urgences ?

« La médecine chinoise est et se veut avant tout préventive bien qu’elle ait la capacité de soigner un problème plus réel lorsqu’il apparaît. Quel est l’état de santé de est la personne avant de partir ? Est-elle faible en termes d’immunité ? Peut-elle gérer les grands chocs liés aux changements alimentaires ? Choisir ses vacances par rapport à son état de santé est essentiel. Si le corps est fatigué, rien ne sert de partir faire un trekking. Il faut connaître son corps et savoir l’écouter pour choisir ses vacances en rapport avec son état et ainsi reconnaître les symptômes, signaux qu’il nous envoie. La prévention et le fait de ne pas occulter ce que communique son corps est idéal pour prévenir les urgences.»

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