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Mobilité

Une nouvelle réalité pour le secteur automobile

15.09.2022
par Fokus Online

Électrification, voitures autonomes, acteurs chinois… Le secteur automobile bouge, et évolue de plus en plus rapidement.

L’électrification touche le secteur automobile à une vitesse sous-estimée par de nombreux constructeurs. La R&D en matière de moteur à combustion tourne donc au ralenti. Selon Olivier Sermeus, directeur général du géant de la distribution Astara Western Europe, cette tendance ne se limite pas au carburant. « Avec la pandémie de coronavirus, entreprises et particuliers réfléchissent de plus en plus à leur mobilité et à la nécessité de posséder une voiture. Tout le monde ne veut pas être propriétaire de sa voiture : des formules plus flexibles, comme les abonnements, sont nécessaires. Nous voyons aussi émerger la vente en ligne. Beaucoup d’acheteurs se rendent encore chez un concessionnaire pour passer commande, mais de plus en plus souhaitent pouvoir tout régler en ligne. Cela ne veut pas dire que les garages classiques vont disparaître : le service et l’entretien restent essentiels. »

Astara se prépare à cette nouvelle réalité. L’entreprise est principalement connue comme distributeur, mais en coulisses, elle prépare le lancement d’autres modèles commerciaux. « L’expertise acquise en matière de distribution et de logistique ne sera pas perdue, et continuera même à se développer », explique O. Sermeus. « En même temps, nous étudions comment mettre sur le marché un modèle d’abonnement. Nous envisageons des showrooms numériques et des ventes en ligne. Nous réfléchissons également aux opportunités du marché de l’occasion : un tremplin idéal pour les particuliers qui souhaitent passer à l’électrique. À terme, nous souhaitons même évoluer vers une offre énergétique globale, comprenant non seulement les bornes de recharge, mais aussi les panneaux solaires, la batterie domestique, l’installation et le service. Nous deviendrons ainsi un guichet énergétique unique. »

Les possibilités offertes par les données comme « matières premières », à mille lieues de la distribution automobile, sont également explorées. Un outil unique (le « Digital Competitiveness Index ») a été développé pour évaluer le parcours numérique du client. Olivier : « Quel retour obtenez-vous sur vos investissements numériques ? Quelle notoriété cela vous donne-t-il ? Quelle est la fréquentation du showroom ? Cet outil nous permet de connaître non seulement nos propres marques, mais aussi celles de la concurrence. Du point de vue commercial, cela peut apporter une grande valeur ajoutée à long terme. »

À terme, nous souhaitons évoluer vers une offre énergétique globale et devenir un guichet énergétique unique.

Aujourd’hui, Astara Western Europe distribue principalement des marques asiatiques. La plupart des nouvelles demandes de contrat de distribution avec de nouveaux acteurs proviennent également de ces régions. Mais O. Sermeus prône la sélectivité. « Il faut un modèle économique solide, ainsi qu’une garantie de la continuité du service et de la production. La complexité du marché européen est aussi parfois sous-estimée. Pour une marque chinoise, les règles fiscales et les normes EURO et d’homologation, souvent appliquées différemment selon les pays, semblent parfois absurdes. »

À l’avenir, la plupart des innovations de mobilité devraient pourtant venir de Chine. « Les voitures chinoises sont aujourd’hui de bonne qualité, très compétitives, avec une belle finition », affirme Olivier. « Ils sont également très forts en matière de technologie des batteries. Et la vitesse à laquelle ils développent de nouveaux modèles est époustouflante. Vu la taille du marché interne, les Chinois peuvent y consacrer beaucoup de moyens et de personnel. C’est un avantage considérable. Le marché européen est pour eux une question de prestige : ils veulent à tout prix s’y implanter.

De nombreux acteurs du secteur automobile parlent également de voitures autonomes commandées via une application. « Techniquement, ce sera possible d’ici 10 ans. Mais la Belgique est un petit pays, avec de petites villes. Je ne sais pas si ce modèle économique décollera », affirme Olivier. « Il y a aussi d’autres obstacles : la législation et la responsabilité juridique. Ces défis me semblent plus importants que la technologie. »

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