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Mobilité

L’avenir de l’automobile s’annonce électrique

15.09.2022
par Fokus Online

Le secteur automobile fait aujourd’hui la part belle aux voitures électriques. L’histoire est en marche et les innovations en termes de mobilité douce sont plus que prometteuses. Encore faudrait-il éviter les obstacles d’une telle évolution.

Nous avons tendance à croire que la première voiture à avoir vu le jour dans l’histoire était une voiture à moteur thermique en 1866. Et pourtant, trente ans plus tôt, en 1830, un autre type de moteur était né : le moteur électrique. Si pendant presque deux siècles, ce dernier est resté dans l’ombre de son homologue à pétrole, il semble aujourd’hui gagner progressivement ses lettres de noblesse. « La tendance à l’électrification s’accélère, tandis que celle des véhicules hybrides se stabilise », explique Emanuele Bolacchi, Managing Director Audi Belgium. Pour seul exemple, il y a 3 ans chez Audi, les ventes des voitures électriques représentaient à peine 3% du chiffre d’affaires. Cette année, elles ont dépassé les 30%. « Dans une décennie, nous pouvons raisonnablement espérer que ce type de moteur soit l’équivalent des voitures thermiques d’aujourd’hui ».

Cette accélération soudaine, nous la devons principalement aux innovations technologiques qui ont récemment rebattu les cartes dans le secteur de l’automobile. Et c’est tout d’abord le travail sur la batterie des véhicules qui a permis cette transition. « La nouvelle technologie 800 volts, que l’on retrouve dans l’Audi e-tron GT, par exemple, permet une recharge de 100 km en à peine 5 minutes. Il est vrai que les premières voitures électriques avaient une autonomie limitée. Les premiers modèles électriques avaient une batterie d’environ 24 kWh. Aujourd’hui on retrouve des batteries de 95 kWh dans les plus grands modèles. »

Quant à l’autonomie offerte, cette dernière atteindrait pas moins de 500 km pour la génération de véhicules actuelle et jusqu’à 700 km pour celle en développement. Une petite révolution, on vous disait. Sans compter que ces batteries s’inscrivent également de plus en plus dans le cercle vertueux et écologique de l’économie circulaire. Car bientôt, le secteur automobile sera beaucoup moins dépendant des métaux précieux en provenance de zones de conflits où de lieux peu accessibles. « Les nouvelles batteries seront en effet composées d’environ 90% de ressources recy- clées ». Ce qui devrait fortement réduire les retards en termes d’acheminement logistique des matériaux indispensables. Enfin, la voiture s’apprête également à jouer un rôle important dans la gestion des flux électriques de votre habitation. Branchée à l’ali- mentation domestique, celle-ci sera capable de détecter les pics de tension électrique pour éviter la surtension et les blackouts. « La voiture électrique devient une source d’alimentation pour votre maison. Elle devient intelligente. » Et ce n’est pas pour nous déplaire.

La tendance à l’électrification s’accélère, tandis que celle des véhicules hybrides se stabilise.

Pourtant, même si l’avenir semble radieux, certains freins persistent encore. Et le premier obstacle est entièrement d’ordre psychologique : l’anxiété liée à l’autonomie du véhicule. « Les gens ont toujours en tête les capacités réduites des batteries d’il y a trois ans. Mais depuis lors, tout a bien évolué ! » En effet, on considère que l’autonomie actuelle de ce type de voitures permet de couvrir près de 90% des activités quotidiennes. Une anxiété malheureusement renforcée par celle de la rareté des bornes de recharge. Et sur ce point, il faut bien admettre qu’on ne peut pas leur donner tort. « Comparée aux Pays-Bas et à la Norvège qui disposent d’environ 60 000 bornes de recharge, notre pays fait pâle figure », confirme Emanuele Bolacchi.

« À l’heure actuelle, seules 10 000 bornes sont à disposition des utilisateurs de la route ». Heureusement, nous avons l’avantage d’avoir un petit territoire aux courtes distances pour compenser une telle réalité. « Les autorités commencent également à comprendre qu’une évolution dans l’approvisionnement de ces véhicules est nécessaire ». Ce qui nous amène au dernier point épineux : l’implication de l’Etat. C’est un fait, la Belgique est connue comme étant le pays de la “voiture salaire”. Via ses incitants financiers, l’Etat joue un rôle crucial dans la sensibilisation de la population aux véhicules électriques. Mais malheureusement, les incitants s’arrêtent encore aux portes de l’entreprise, discriminant le client particulier pour qui l’achat d’une voiture électrique est encore hors de prix. « Sans compter la politique fiscale complexe, différente et peu cohérente avec laquelle nous devons composer dans chaque région ». On l’aura compris, l’avenir automobile sera électrique si on lui donne les moyens de se réaliser pleinement dès aujourd’hui.

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