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Mobilité

de Maegt: « Quel avenir pour le transport routier de marchandises ? »

15.09.2022
par Fokus Online

La crise du Covid n’a fait que souligner l’importance du secteur du transport routier de marchandises. Mais celui-ci se trouve actuellement confronté à de nombreux défis. Comment peut-il y faire face ?

Pour le grand public, le camion est un mal nécessaire. Tout doit être livré en heure et en temps, mais on préfère ne pas avoir de poids lourds sur nos routes. C’est là méconnaître l’utilité du transport routier pour notre économie. Sans camions, il n’y a tout simplement pas d’économie. Certains ne jurent que par le transfert modal et espèrent que le rail et les voies navigables remplaceront la route. Il est vrai que ces trois modes de transport sont complémentaires mais on aura toujours besoin du camion pour le pré ou post acheminement des marchandises. 

Le transport routier restera donc une valeur sûre dans les années à venir. Il y a néanmoins quelques nuages à l’horizon. Le plus gros concerne le manque de chauffeurs. Il n’y a pas moins de 5000 emplois vacants de chauffeur poids lourds en Belgique. Ce manque de chauffeurs ne se fait d’ailleurs pas uniquement ressentir dans notre pays mais également dans le reste de l’Europe et du monde. A titre d’exemple, il manque 150.000 chauffeurs en Pologne et en tête de liste se trouve la Chine qui est à la recherche de 1.800.000 chauffeurs.  Cette pénurie ne fera d’ailleurs que s’accroître car en Belgique 42% des chauffeurs ont plus de cinquante ans et endéans les 10 ans, 4 chauffeurs sur 10 partiront à la retraite. Le métier de chauffeur poids lourds est donc sans conteste un métier d’avenir.

Le transport routier de marchandises restera une valeur sûre dans les années à venir.

- Isabelle de Maegt, Porte Parole de la Fédération royale belge des Transporteurs et des Prestataires de services logistiques (FEBETRA)

Quant à la verdurisation de la flotte, les camions électriques commencent à faire leur apparition. De par leur rayon d’action limité, ils sont pour l’instant surtout utilisés dans la distribution. Pour les longues distances, l’hydrogène semble une technique prometteuse. Vu les enjeux climatiques, il est clair que le camion du futur sera un camion zéro émissions, mais pour l’instant, le prix beaucoup plus élevé de ces véhicules et les incertitudes quant au fait de savoir si notre réseau électrique pourra faire face à un grand nombre de véhicules électriques font que le secteur reste essentiellement dépendant du gazole. La vitesse de réduction de l’empreinte carbone du transport routier dépendra largement de la volonté des chargeurs et des consommateurs de payer plus pour le transport.

La crise en Ukraine a également un impact non négligeable sur le transport routier. Les hausses constantes du prix du diesel et des matières premières ont fait exploser les coûts du transport en 2022. Par rapport à décembre 2021, le prix de revient du transport national a augmenté de 13,11% au 1er juillet 2022. A titre de comparaison, sur toute l’année 2021 la hausse se limitait à 5,29%. Et cette hausse, les transporteurs n’ont d’autre choix que de la répercuter sur le client. 

Mais malgré ces nuages, la résilience du secteur lui permettra de faire face à tous ces défis.

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