Forges de Clabecq
Energie

Forges de Clabecq : Une ville nouvelle et un exemple écologique

15.06.2023
par Thibaut Van Hoof

Fermé en 1996, le site des Forges de Clabecq est longtemps resté un chancre économique, vestige d’un passé industriel et d’un drame social qui a coûté des milliers d’emplois. Mais aujourd’hui, l’ensemble du site est en pleine métamorphose, preuve qu’un site industriel et polluant peut connaître une nouvelle vie.

Durant plus de 20 ans, le nom des Forges de Clabecq a été synonyme de faillite d’une entreprise, de grèves parfois violentes et du licenciement de plusieurs milliers de travailleurs. À l’entrée de la ville de Tubize, le site de 87 hectares a longtemps été une cicatrice à ciel ouvert. Mais tout a changé en quelques années. Il y a d’abord eu la phase de démolition et de dépollution du site par Duferco, et puis la création des premiers lotissements. Car c’est une nouvelle petite ville qui va prendre place sur le site, avec des milliers de logements, des écoles, des services publics et des commerces.

Certains sont déjà prêts, mais le plus attendu est sans aucun doute le Tubize Outlet Mall. Les murs du futur centre commercial sont déjà construits et cet ensemble de 17.000 mètres carrés de magasins prend forme de jour en jour, pour une ouverture prévue aux dernières nouvelles en septembre 2024, soit 20 ans après la naissance des premiers projets sur le site, comme le raconte Pascal Seret, promoteur du projet. « La première prise de contact que j’ai pu avoir à Tubize remonte à 2004, mais le site venait de fermer et il était trop tôt pour lancer un projet », se rappelle- t-il. « Je suis revenu à la charge en 2013 après avoir croisé une échevine de l’époque. L’assainissement était déjà bien entamé et il manquait juste une idée phare pour enclencher les grands projets. »

Contact est alors pris avec Duferco, propriétaire du site, pour entamer une réflexion globale. « Ce projet d’outlet était ma première idée et nous avons obtenu en avril 2015 l’accord du Collège communal.. Le projet tel que nous l’avons porté dès le début reposait sur une mixité au niveau du bâti. Il n’était pas question de créer un ghetto de commerces ou de logements, mais d’offrir des endroits de partage. Nous avons rebâti une ville dans la ville. »

Le projet tel que nous l’avons porté dès le début reposait sur une mixité au niveau du bâti. Il n’était pas question de créer un ghetto de commerces ou de logements.

— Pascal Seret, Promoteur du projet

Une ville qui doit en plus répondre aux défis actuels et faire de ce site anciennement pollué un exemple régional. « Je me suis toujours battu pour faire des promotions axées sur l’énergie verte, la passivité, les matériaux de qualité, tout en restant sur des prix attractifs. On a misé sur tout ce qui fait un bon projet moderne aujourd’hui : photovoltaïque, diminution de la place de la voiture dans l’espace public ou encore agriculture urbaine, avec 9.500 mètres carrés d’espaces dédiés à l’agriculture sur les toits des bâtiments, soit la plus grande ferme urbaine d’Europe. Des coulées vertes existantes ont aussi été conservées au niveau des espaces extérieurs, et des bassins d’orages font évidemment partie du projet. »

On l’a compris, cet outlet doit être une belle porte d’entrée à l’ensemble d’un projet urbanistique qui court encore sur de longue année, pour donner un souffle nouveau à Tubize. « Cela réinvente Tubize, tout simplement », se réjouit Michel Januth, bourgmestre de la ville. « On offre une vision plus moderne de la ville que l’on fait passer d’une cité industrielle à une ville contemporaine. On ne tombe pas non plus dans la caricature de la cité-dortoir puisqu’à côté du logement, on crée une activité économique avec des commerces et du loisir. »

Et si ce projet repose avant tout dans les mains d’investisseurs privés, les autorités locales ont aussi eu leur mot à dire. « Notre volonté était vraiment de mettre le focus sur le développement durable, la mobilité douce, etc. » poursuit le bourgmestre. « Dans les permis qui ont été accordés pour les différentes phases, nous sommes toujours restés attentifs à maintenir un concept où la voiture ne serait pas trop présente et où la nature serait respectée. »

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