RH

Télétravail : quelles sont les clés du succès ?

06.01.2021
par Fokus Online

Les deux confinements ont constitué à la fois un accélérateur et un laboratoire pour la normalisation du télétravail en Belgique. Les entreprises ont engrangé énormément d’expérience. Et fait émerger de bonnes pratiques pour l’avenir. 

«Télétravail ». Voilà une notion qui fait son chemin depuis quelques années dans le monde de l’entreprise. Mais que la crise sanitaire a véritablement mise sous le feu des projecteurs. 

Systématisation inattendue

Déjà, dans le monde des ressources humaines, on tire le bilan de cette systématisation inattendue du télétravail. Et il est plutôt positif depuis la première vague. « Selon une récente enquête que nous avons menée auprès de 500 employeurs flamands, wallons et bruxellois, 85 % des entreprises belges déclarent que leur système de télétravail fonctionne déjà bien, voire parfaitement bien », avance François Lombard. Il est Senior Consultant RH chez SD Worx. 

Nombreux défis

Aujourd’hui, une grande majorité d’entreprises a donc sauté le pas. Mais cette mise au télétravail a aussi posé de nombreux défis. « Par exemple, selon nos données, 80 % des employeurs se disent aujourd’hui inquiets pour la santé mentale de leurs employés », explique ainsi Joris Vandersteene. Il est responsable de projet RH à la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB). De quoi remettre un peu les pendules à zéro. Et rappeler que l’adoption du télétravail n’est pas gagnée d’avance. 

télétravail

Alors, quelles leçons peut-on tirer de cette année 2020 pour le télétravail ? 

Communication claire

D’abord, la nécessité d’une communication claire entre collaborateurs. « Pour les échanges formels et réguliers, comme les réunions d’équipe. Ce n’est pas trop compliqué », explique Joris Vandersteene. « Mais il faut aussi formaliser l’informel.  Comment dupliquer dans le monde virtuel les interactions du monde réel ? Car il ne faut jamais perdre de vue que la créativité vient aussi de la spontanéité. » Un avis partagé par François Lombard. « Le cadre dirigeant doit aussi prévoir des pauses café virtuelles. Et encourager les collaborateurs à décompresser de temps à autre, en allant faire un jogging ou une promenade d’une demi-heure. »

Essentiel de s’interroger

Il est également essentiel de s’interroger sur l’outil de connexion (mail, téléphone…) le plus adapté à chaque type de communication. Et de pratiquer, plus encore qu’au bureau, le feed-back positif pour maintenir le travailleur concerné. « Le maintien de la communication est déterminant dans le contexte actuel, sous toutes ses formes et canaux.  Et là, le manager peut faire preuve de créativité et d’originalité », ajoute encore François Lombard. 

En télétravail, il faut évaluer le travail fourni au moyen d’autres paramètres qu’en présentiel.

— Joris Vandersteene, FEB

Cadre spatio-temporel

Ensuite, il faut lâcher prise quant au cadre spatio-temporel, pour se focaliser sur le résultat. « En télétravail, il faut évaluer le travail fourni au moyen d’autres paramètres. Le délai est-il respecté, le résultat répond-il aux attentes, les instructions ont-elles été correctement suivies ? » Pour Joris Vandersteene, cela doit s’accompagner d’une transparence totale. « Tout le monde doit connaître mon objectif, mon délai et les personnes avec qui je travaille. Ainsi, tout le monde sait aussi comment je contribue à l’évolution et au succès de la société. C’est important pour la cohésion et l’entraide. »

Leadership émotionnel

Enfin, particulièrement en cette période, les entreprises doivent apprendre à laisser place au leadership émotionnel. « Être à l’écoute des employés et de leurs inquiétudes est devenu encore plus important », explique encore Joris Vandersteene.

Dialogue, lâcher-prise, transparence et bienveillance seraient donc les ingrédients incontournables pour l’instauration d’une bonne culture du télétravail. Dosés en concertation entre tous les acteurs. Ils doivent permettre de récolter les fruits du télétravail – flexibilité et personnalisation du travail – et d’en éviter les écueils. Sentiment d’abandon, anxiété et effacement des frontières entre vie privée et professionnelle. Dans ce sens, la crise sanitaire a certainement fait gagner plusieurs années aux entreprises.

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