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Business

Redresser la barre ou couler ?

25.03.2021
par Fokus Online

L’incertitude est toujours bien présente pour de nombreux entrepreneurs, sur de nombreuses activités, dans de nombreux secteurs. Alors que la crise a fortement affaibli l’économie globale, chaque entreprise doit d’ores et déjà anticiper sa reprise et penser au lendemain.

1. Réaliser un audit de la situation.

Il est plus que temps d’ouvrir les yeux. Un an est passé depuis le début de la tempête, de l’épidémie. Un bilan s’impose pour faire le point sur l’état de l’entreprise : analyse des chiffres clés, des contrats, des indicateurs de performance, de la comptabilité, etc. Chaque département devra subir un audit détaillé pour détecter les faiblesses que connaît l’entreprise. En identifiant les causes réelles qui plombent vos performances, vous pourrez prendre des décisions éclairées. Autre aspect essentiel : une entreprise en difficulté ne peut pas se permettre de frais inutiles. Traquez les postes de dépenses inutiles et reprenez le contrôle de votre trésorerie. En actualisant vos prévisions mensuelles avec l’aide de votre expert-comptable, vous pourrez parer à l’urgence et éviter les mauvaises surprises.

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2. Prendre une décision.

On arrête, on continue, on change de cap ? Voilà, après analyse de la situation et des finances, la question à se poser. Elle peut concerner certains projets, certains produits ou services ou parfois, malheureusement, l’entreprise elle-même. Mais dans tous les cas, décider, c’est déjà agir. Et, quelle que soit la décision, il faudra s’y tenir et la mettre en œuvre avec détermination. Plus facile à dire qu’à faire dans le cas d’une faillite. Il s’agit tout de même d’abandonner le projet d’une vie pour certains. Et si la persévérance est l’une des vertus de tout porteur de projet, attention à ne pas dériver vers l’obstination puis l’entêtement. Si toutefois, vous croyez en votre projet et souhaitez sortir la tête de l’eau, il est temps de mettre au courant l’équipage et de décréter l’état d’urgence.

3. Décréter l’état d’urgence.

L’entreprise connaît une période compliquée, difficile à cacher, tant aux salariés, qu’aux fournisseurs, actionnaires et clients. Pourtant, toutes ces personnes, à leur niveau, sont impliquées dans la relance et le développement de l’entreprise. Alors, soyez honnêtes et transparents : la situation est difficile pour l’instant, mais tous ensemble, vous allez redresser la barre. Et c’est à vous, leader émérite, de pointer un cap à l’horizon et d’y mener les troupes. Pour qu’ils vous suivent, il faudra déjà croire vous-même en votre propre rétablissement. Et pour cela rappelez-vous : vous auriez pu choisir de renoncer. Vous avez décidé de continuer. Inspirez les différents acteurs impliqués dans le projet, et laissez-les vous apporter force et courage, confiance et soutien : vous n’êtes pas seul.

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4. Élaborer une stratégie de relance.

Il s’agit d’établir une stratégie viable pour les prochaines années. La crise a peut-être fortement ébranlé votre secteur. Alors la 1ère chose à envisager est de faire évoluer au besoin votre business model ou votre activité. La 2e est de repenser votre organisation hiérarchique pour gagner en agilité. En simplifiant la structure de l’entreprise, vous permettrez aux personnes clés d’émerger. Vous leur donnerez aussi plus de marge de manœuvre, les responsabiliserez et les impliquerez davantage : une occasion pour ceux qui sont prêts de déployer leur plein potentiel. Enfin, il est temps de fixer les nouveaux objectifs et les deadlines. Plus important encore, définissez dès le départ les indicateurs de performance à suivre, qui permettront de mesurer la tendance et d’évaluer l’évolution de la situation.

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5. Miser sur sa clientèle.

Trouver de nouveaux prospects coûtera toujours plus cher que de fidéliser des clients existants. La légende voudrait que ce soit même 7 fois plus cher ! Votre challenge donc, c’est de créer de la proximité et de la confiance dans la situation. Pour cela, on mise sur le marketing de contenu ! On produit et partage des vidéos, des podcasts, des articles de blogs, etc., qui n’ont pas vocation à faire la promo de vos produits ou services, mais qui répondent aux besoins profonds de vos clients : quelles questions se posent-ils ? Que souhaitent-ils apprendre ? De qui ou de quoi veulent-ils s’inspirer ? Les réseaux sociaux et les newsletters devraient aussi permettre d’établir un contact personnalisé avec les clients existants ou avec les leads qualifiés. Bref, naviguez de concert et ils deviendront vos partenaires.

6. Ceci n’est pas un échec.

C’est une expérience. Que vous repartiez de zéro avec une toute nouvelle entreprise, que vous redressiez celle qui a subi la crise de plein fouet, ou que vous preniez une toute nouvelle direction, vous pouvez le ressentir comme un échec. Vous pouvez le vivre très mal et très seul. Pourtant, ce n’est pas votre échec personnel. Rares sont les fois où arrivent ce que les experts en risk management appellent un « Black Swan » : ce risque aussi improbable que dévastateur. Et cette pandémie, imprévisible, a sonné le glas de nombreuses entreprises, dont certaines très solides. Il vous faut sauter la phase « auto-flagellation » pour passer à celle de la résilience. Tirez rapidement les leçons qui vous permettront de rebondir. En d’autres termes, sachant désormais que l’improbable est plausible, que referez-vous autrement demain ?

Article par Julie Garrigue

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