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Comment les datas peuvent-elles driver ma stratégie ?

25.03.2021
par Frédéric Vandecasserie

L’usage des datas, et notamment leur analyse dans le cadre de décisions stratégiques, se démocratise depuis quelques années. Réservées un temps aux entreprises les plus innovantes, la création d’outils dédiés, toujours plus nombreux, met l’analyse et la business intelligence à portée de tous.

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Anaïs Vanobberghen

Lead des équipes BI et Data & Analytics
CIRB.Brussels

Commment la business intelligence guide-t-elle les organisations, du privé comme du public ?

« Le CIRB est le partenaire technologique des institutions publiques de la Région de Bruxelles-Capitale. Nous avons notamment comme objectif d’introduire des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) plus efficaces, et ainsi de garantir de meilleurs services aux citoyens, aux entreprises et aux touristes. À ce titre, nous observons que les institutions publiques utilisent déjà beaucoup les données. Par exemple via des indicateurs pour suivre leurs activités dans le cadre de la business intelligence. Elles développent aujourd’hui des analyses de données plus avancées afin de soutenir leur propre transformation digitale dans le cadre de l’amélioration des services. »

Quels sont les indicateurs et paramètres à suivre pour se lancer dans la business intelligence ?

« Au niveau de la business intelligence, les indicateurs dépendent du rôle de l’institution concernée et des résultats qu’elle souhaite atteindre. Par exemple, une institution qui met en place une application pour signaler des problèmes quelconques voudra suivre le nombre de signalements ainsi que la vitesse de résolution des problèmes. Les données doivent permettre à dépasser les problèmes qu’identifient les institutions. Nous aidons la mise en place de projets déjà concrets avec des institutions qui ont une idée très précise de l’utilisation de ces données. Nous-mêmes, au CIRB, nous utilisons les datas pour comprendre comment les citoyens et institutions utilisent les applications que nous développons. »

Quels outils utiliser pour une bonne analyse des données, fondement de la business intelligence ?

« Il y a d’abord les outils qui permettent de gérer la donnée elle-même. Cela inclut tous les outils qui visent à collecter les datas, à les stocker, à en croiser et combiner les sources, mais aussi à les nettoyer, et à en assurer tant la qualité que la qualité. Viennent ensuite des outils qui permettent d’analyser ces données. L’objectif du CIRB est de mutualiser ces outils entre les acteurs publics bruxellois dans le but de partager les coûts et de développer les compétences et les bonnes pratiques. Plusieurs institutions collaborent ainsi autour de données liées à la mobilité. En partageant ces informations, elles améliorent leurs connaissances et prennent de meilleures décisions. »

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Ferdinand Casier

Business Group Leader Digital
Agoria

Commment la business intelligence guide-t-elle les organisations, du privé comme du public ?

« Auparavant, les applications de business intelligence autonomes étaient capables d’analyser des données historiques. Désormais combinées à l’intelligence artificielle, elles peuvent suggérer l’avenir. Et les entreprises auront de plus en plus d’occasions d’obtenir des informations exploitables. Si on a pu voir ces dix dernières années essentiellement des sociétés innovantes (les innovators et early adopters) s’approprier cet ensemble de nouvelles technologies, nous voyons aujourd’hui de plus en plus d’entreprises ’’classiques’’ se lancer dans une réflexion approfondie à ce sujet. En soi, tout département au sein d’une entreprise, privée comme publique, peut bénéficier de ces technologies. »

Quels sont les indicateurs et paramètres à suivre pour se lancer dans la business intelligence ?

« La qualité et la pertinence des données restent la base de tout projet. Ceci implique non seulement une bonne gouvernance des données, mais également une culture d’entreprise propice à leur intégration correcte et surtout à un usage raisonné des résultats qui ressortent des analyses. N’oublions pas non plus l’importance de la sécurisation des données, notamment des plus sensibles, afin de les protéger des attaques informatiques. Un indicateur qui revient très souvent est l’importance de bien définir le ROI/VOI (Return/Value on investment) du projet. Pour terminer, il faut veiller à impliquer dès le départ toutes les parties prenantes du projet, aussi bien au niveau du management qu’au niveau opérationnel. »

Quels outils utiliser pour une bonne analyse des données, fondement de la business intelligence ?

« Une bonne analyse de données doit d’abord s’intégrer dans une réflexion plus large que la simple application d’un outil. C’est bien connu, le ’’pourquoi’’ précède toujours le ’’comment’’. C’est aussi grâce à cette réflexion plus large que l’on pourra mieux déterminer le type de technologie ou l’ensemble de technologies qui convient le mieux à l’objectif visé. La solution sera donc à co-construire par une équipe hybride impliquant des experts en intelligence artificielle et en gestion de données et des experts propres au domaine de l’entreprise. La maintenance des modèles mis en place demande également de revoir régulièrement la pertinence des données collectées et de les modifier si nécessaire. »

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Jean-Pierre Rucci

Directeur
Digitalcity.brussels

Commment la business intelligence guide-t-elle les organisations, du privé comme du public ?

« Toutes les entreprises peuvent tirer parti de la business intelligence. Elle touche à tous les secteurs d’activité. Et le secteur public n’échappe pas à cet engouement. C’est encore plus vrai pour l’intelligence artificielle qui, à l’inverse de la business intelligence, est axée sur la prospective et la déduction de tendances plutôt que sur un reporting. Par exemple, le Gouvernement flamand utilise l’intelligence artificielle pour classer et transcrire les appels entrants de son helpdesk et améliorer la sacro-sainte expérience-client. Un autre exemple : la SNCB, qui cartographie les flux de voyageurs pour en tirer des horaires, des correspondances et des services plus adaptés aux besoins de ses clients. »

Quels sont les indicateurs et paramètres à suivre pour se lancer dans la business intelligence ?

« Au niveau de la business intelligence, les outils sont très diversifiés. On peut dire qu’il en existe pour chaque type d’activité au sein de l’entreprise. Cela étant dit, il existe une règle d’or, valable pour n’importe quels indicateurs ou paramètres : la business intelligence doit toujours être tournée vers les métiers de l’entreprise, sa stratégie et ses missions. Donc, indirectement vers le client final. Pour le résumer autrement : il faut d’abord déterminer avec précision ce que l’on veut fournir au client final et seulement ensuite s’y mettre avec les outils les plus appropriés pour améliorer le business. Et ne jamais perdre de vue qu’un outil est au service d’un projet, et jamais l’inverse… »

Quels outils utiliser pour une bonne analyse des données, fondement de la business intelligence ?

« Les outils utilisés doivent permettre de tirer le meilleur parti des datas. Il est donc essentiel de disposer d’une masse critique de données à traiter. D’abord en les triant, condition sine qua non pour les mettre ensuite au service de ses objectifs. Car c’est ce tri préalable qui permettra de les utiliser de toutes les manières possibles ensuite. Au niveau des outils, on peut noter que la business intelligence, même si elle est différente de l’intelligence artificielle, lui est néanmoins de plus en plus indissociable. Tout est dans le choix des bons outils et dans ce que l’on veut faire de ses datas ! Il existe autant d’outils que d’applications, pour répondre aux besoins de chaque utilisateur. »
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