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Business

Anticipez la menace, saisissez l’opportunité !

25.03.2021
par Fokus Online

Auriez-vous pu anticiper la pandémie ? La gestion des risques, ou risk management, est une discipline encore peu connue des indépendants, TPE et PME. Elle permet pourtant de se préparer à toutes les éventualités, que « le risque » soit heureux ou catastrophique pour le business.

Gérer le coup dur et saisir l’occasion

Gérer le coup dur et saisir l’occasion : voilà en (très) résumé ce à quoi sert le risk management, qui définit le risque comme une incertitude, bonne ou mauvaise. Les raisons de s’y mettre sont nombreuses, selon Marc Doorenbos, Managing partner chez Pro-Temporis et formateur en gestion de projet et en Risk Management à l’ULB. « Il y en a deux principales. Financièrement, cela permet de limiter l’écart entre les résultats réels et les prévisions budgétaires. Humainement, cela développe un climat de confiance au sein de l’organisation, du membre du CA au collaborateur de base. »

Anticiper les lendemains possibles

Cette discipline s’appuie sur l’expérience du passé, pour anticiper les lendemains possibles. M. Doorenbos : « il est utile d’élaborer une cartographie des risques de son entreprise. Mais il y a quand même des risques récurrents : stratégiques, commerciaux, techniques, informatiques, opérationnels, juridiques ou encore financiers. L’une des catégories majeures pour toute organisation reste celle des ressources humaines : accidents, conflits, démotivation, maladie, absentéisme, etc. » C’est donc une longue liste d’évènements possibles que doivent imaginer les entreprises. Plus facile à faire pour une grosse entreprise dotée d’un risk managerque pour une TPE ou PME. Ce qui ne les empêche pas d’être proactives aussi. « Nombre d’entre elles font de la gestion de risques de manière intuitive. La différence, c’est qu’un risk manager le fera de façon méthodique, systématique. »

3 étapes

Le processus comporte 3 étapes. « On commence toujours par l’identification des risques qui pourraient compromettre ou favoriser ses activités, ses objectifs. Il y a des dizaines de méthodes, de la plus spontanée, le brainstorming, à la plus connue, l’analyse SWOT en passant par l’AMDEC, la plus opérationnelle. »

Quand vous faites de la gestion de risques et que vous pouvez le démontrer à votre assureur, vous pouvez bénéficier d’une baisse de prime.

— Marc Doorenbos, Managing partner, Pro-Temporis

Analyser causes et conséquences

Une fois les risques déterminés, il s’agit d’évaluer leur criticité. « On analyse leurs causes et conséquences. L’analyse des causes permet d’établir le niveau de vraisemblance, donc la probabilité d’un risque. Alors que les conséquences donnent le niveau d’impact. En combinant ces deux analyses, on arrive au niveau de criticité du risque. »

4 possibilités

Enfin, il faut se préparer à agir, 4 possibilités : « Il y a d’abord les mesures de réduction, pour prévenir un risque ou pour en réduire les dommages s’il se produit. Viennent ensuite les mesures de transfert et de partage, dont relèvent la sous traitance ou les polices d’assurance. Un 3e type consiste en l’élimination du risque : abandonner un projet par exemple. Enfin, il y a l’acceptation du risque, c’est-à-dire le fait de l’assumer en toute conscience et transparence. »

Catégorie des Black Swans

Le plus difficile reste toutefois les risques appartenant à la catégorie des Black Swans (cygnes noirs). « Ce sont des risques très peu vraisemblables avec un impact désastreux » explique Marc Doorenbos. « Comme ils ne sont pas tout à fait de l’ordre du réaliste, personne ne s’en préoccupe. »

Un exemple de Black Swan récent ? Cette pandémie : difficile d’envisager ce scénario catastrophe avant qu’il survienne. Et de fait, la plupart des entreprises n’ont pas immédiatement su comment s’adapter ni comment déceler l’opportunité derrière l’évènement. Analyser et anticiper l’incertitude donne une longueur d’avance aux entreprises qui le font. Une dernière raison de vous y mettre aux yeux de l’expert, c’est bien la question des assurances. « Quand vous faites de la gestion de risques et que vous pouvez le démontrer à votre assureur, vous pouvez bénéficier d’une baisse de prime, ce qui peut être très intéressant. »

Article par Julie Garrigue

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