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Finance

Vers une finance plus écoresponsable

28.01.2021
par Célia Berlemont

Faire avancer le monde des finances vers une société qui intègre des notions de durabilité à l’agenda. Voilà un programme qui donne envie. À l’heure d’une prise de conscience collective et d’un enthousiasme grandissant pour les initiatives vertes. L’investissement durable, intrigue, interpelle, évolue. Et sa promesse, elle, séduit. De plus en plus populaire, celui que l’on qualifie de « durable », « éthique », «socialement responsable » ou « vert». N’en reste pourtant pas moins un placement financier. 

Investissement durable

L’investissement durable a désormais l’ambition de devenir l’élève modèle de la finance. Voire même son délégué de classe. Pour Bernard Bayot une ASBL qui se bat depuis plus de 25 ans déjà pour une utilisation responsable et solidaire de l’argent, investir de manière durable c’est tout d’abord. « S’assurer que son investissement va soutenir des activités à plus-value sociale ou environnementale. » explique le directeur du Réseau Financité.

Là où l’investissement régulier se focalise sur la seule rentabilité. L’investissement durable y incorpore une dimension solidaire. Pour B. Bayot, il faut « ne pas fermer les yeux sur la destination de son argent.». Loin de secteurs controversés tels que les fabricants d’armes chimiques, l’industrie du tabac, la pornographie ou encore les jeux de hasard, pour n’en citer que quelques-uns. L’investissement durable ajoute un filtre qualitatif pour financer des projets écoresponsables. Du développement d’énergies renouvelables en passant par la valorisation des déchets, l’eau ou même l’éducation, ce secteur d’activité offre déjà une belle variété de placements.

En pleine expansion

Phénomène de mode ou réel intérêt, le marché de l’investissement durable est en pleine expansion. Avec un nombre d’acteurs internationaux qui ne cesse de croître, l’Union européenne a d’ailleurs décidé d’examiner attentivement le sujet : uniformiser les règles, s’assurer du respect de certaines bonnes pratiques. En effet, les qualificatifs pour définir ce type d’investissement se multiplient, leurs définitions et leur interprétation aussi. Pour naviguer ces eaux troubles, la Commission européenne entend bien accorder dès 2022 les violons des différents acteurs financiers.

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Labels de garantie

Alors qu’en Europe, de nombreux pays développent des labels de garantie (exemple de Greenfin en France) afin de réglementer la qualité verte des fonds d’investissement proposés. Ce n’est pas encore le cas chez nous. En Belgique, c’est le mouvement citoyen Réseau Financité qui se charge d’investiguer en profondeur et de classer, à titre strictement informatif, les acteurs financiers selon. La qualité des produits proposés (respect de l’impact social et environnemental promis) et la quantité de parts d’investissements socialement responsables présents sur l’ensemble du marché.

Reflet de valeurs écoresponsables ou décision purement stratégique surfant sur la tendance solidaire, l’investissement durable a en réalité bien plus d’un visage. Alors, rentable et engagé ou rentable et stratégique ? Pour Roland Gillet est professeur de finance à la Sorbonne (Université Paris I) ainsi qu’à l’ULB (Solvay). Il explique « investisseurs altruistes et investisseurs opportunistes peuvent coexister, cela ne fait aucun doute. »

Rentable

Même s’il le rappelle : «aujourd’hui,  l’investissement durable est rentable. Mais la plus haute rentabilité reste encore souvent l’apanage des secteurs les ’’moins vertueux’’. » Alors pour vraiment investir de manière durable, il faut avant tout s’interroger sur sa propre philosophie de départ. « Jusqu’où suis-je prêt à aller dans le sacrifice de mon rendement au compliment. Et non au détriment, du bien que je fais autour de moi ? » 

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