Pensions tous risques ?
1e pilier
Schématiquement, le paysage des pensions en Belgique repose sur quatre piliers. Tout d’abord, et assez logiquement, la « pension légale », c’est-à-dire la pension de retraite, ou pension mise en place par l’État. Son montant dépendra de votre situation familiale, du nombre d’années travaillées, de votre salaire et de votre statut. Mais quoiqu’il en soit, elle ne suffira sans doute pas à maintenir votre niveau de vie actuel. C’est pourquoi d’autres piliers de pension sont essentiels !
2e pilier
Le 2e pilier est donc la pension complémentaire. Pour les salariés, on songe généralement à l’assurance groupe. Ou à un fonds de pension prévu par l’employeur. Pour les indépendants existe aussi la Pension Libre Complémentaire pour indépendants (PLCI).
3e pilier
Viennent suite l’épargne-pension et l’épargne à long terme en 3e pilier. Un petit exemple permet d’illustrer les situations possibles dans ce cadre assez large de ce que l’on appelle l’« épargne-pension », notamment sur la question des risques. Avec une assurance épargne-pension, on souscrit en fait un contrat d’assurance-vie auprès d’une compagnie d’assurance. Et vous pouvez choisir la répartition des primes payées entre capital vie et capital décès. Votre rendement est constitué du taux garanti et d’une participation aux bénéfices. Quant au compte épargne-pension, vous investissez dans le fonds d’épargne-pension dans une banque. Le fonds investit à son tour dans des actions et obligations. Le rendement est donc aléatoire : d’élevé à négatif ! « C’est une bonne illustration de la notion de risque », approuve Catherine Douchamps, courtière en assurances.
Chaque produit induit aussi ses propres risques. Mais qui dit plus de risques dit plus d’opportunité de rendement.

4e pilier
Enfin, le 4e pilier n’est autre que l’épargne libre, tout simplement. Il regroupe les efforts d’épargne personnels ne donnant pas droit à un quelconque avantage fiscal. Quelques exemples : le compte épargne, l’investissement immobilier, le portefeuille de titres (actions et obligations), ou même certaines assurances-vie… Là, le choix est particulièrement vaste. « Chaque produit possède ses propres conditions de souscription », résume Catherine Douchamps. Avec trois aspects à ne jamais négliger : « d’abord, chaque produit induit ses propres risques. Mais qui dit plus de risques dit aussi plus d’opportunité de rendement. Ensuite, plus on commence tôt, mieux c’est. Enfin, je préconise de diversifier l’investissement entre les différents produits, les piliers et fonds. C’est de la prudence élémentaire ! »
Type de l’investisseur prêt
Il n’existe pas de profil type de l’investisseur prêt, ou non, à prendre des risques pour sa pension. « Tout dépend, en fait, du client, de ses objectifs et de sa capacité financière », précise le gérant d’une agence bancaire proposant cette gamme de services. « Nous travaillons dans le sens d’un service personnalisé, sinon, cela me ferait un peu penser au vendeur de voitures qui vous montre tous ses modèles, mais oublie juste de vous demander combien vous êtes dans la famille avant. L’idéal est bien entendu souvent de commencer jeune. En n’oubliant jamais que ce n’est pas toujours possible pour tout le monde d’être précoce. »
Une chose est claire
Et c’est bien sur cet aspect que l’expert doit se montrer autant fin psychologue que conseiller avisé explique Catherine Douchamps. « Une chose est claire : je vois rarement des gens très sûrs d’eux débarquer face à moi. Pour le moment, beaucoup de personnes sollicitent surtout des produits flexibles, comme les produits d’assurance-vie. C’est-à-dire ceux où l’on peut, assez facilement, suspendre temporairement le paiement des primes si nécessaire. Ce type de situation [Covid-19, NDLR] n’est bien entendu pas l’idéal, mais c’est surtout la qualité de vie des gens qui doit primer. »