Belgique
R&D

La Belgique, terre d’innovation pour les soins de santé

15.12.2022
par Thibaut Van Hoof

Cela fait plusieurs décennies que la Belgique s’est positionnée comme une place forte scientifique au niveau mondial. Plusieurs géants pharmaceutiques s’y sont installés au fil des années, sans compter les universités où des découvertes importantes ont lieu régulièrement.

Il ne se passe pas une année sans que la Belgique ne soit le théâtre d’une nouvelle découverte scientifique ou d’un projet d’innovation. C’est le résultat de recherches menées dans les universités, mais aussi de la présence de dizaines d’entreprises spécialisées dans la science et les innovations. Un milieu qui ne cesse de grandir et qui aura aussi démontré l’étendue de ses capacités durant la crise du Covid-19 et la campagne de vaccination. Et s’il est difficile de dresser une liste exhaustive des progrès made in Belgium réalisés ces derniers mois, nous en avons pointé deux, dans deux domaines différents du secteur médical.

Pour commencer, direction l’Université Libre de Bruxelles et le Service de Gastro-Entérologie médicale. Jacques Devière y officie depuis de nombreuses années et a mené de nombreux programmes de recherche. La dernière en date concerne l’endoscopie, et la création d’un endoscope miniature nommé Iriscope, en collaboration avec la start-up Lys Medical. « L’idée générale qui entoure cette recherche, c’est d’être le moins invasif possible quand on réalise une intervention ou un examen », résume le professeur Jacques Devière.

« Nous avons voulu faciliter l’endoscopie grâce à du matériel souple et miniature, pour rendre plus aisé le passage via les voies naturelles. » Et si l’endoscopie n’est évidemment pas neuve, ces nouvelles techniques permettent d’aller détecter les tout premiers signes d’une maladie. « Il y a par exemple la possibilité de détecter de mini-fibres dans des polypes, là où se trouvent les tumeurs au tout premier stade de leur développement. C’est indéniablement un gros avantage qui intéresse aussi des pneumologues pour l’analyse des maladies respiratoires », détaille- t-il. « Il y a aussi une réflexion autour de la chirurgie. Le but étant de n’ouvrir l’abdomen des patients qu’en cas d’absolue nécessité, pour faire de la “chirurgie de plomberie”, comme on dit dans le jargon, et qui est très traumatisante. Ces endoscopes miniatures sont aussi une porte ouverte à l’intelligence artificielle, avec la possibilité de diagnostics automatiques. »

Il est insupportable à nos yeux que des parents ne puissent pas guérir leur enfant.

— José Castillo, Cofondateur d’Univercells

De quoi dégager de nouvelles pesrpectivess que le secteur de l’innovation devra exploiter pour le plus grand nombre. Cela tombe bien, la Belgique regorge aussi d’entreprises qui font des découvertes scientifiques en ce sens. Comme la société Univercells, basée à Nivelles, Belgique, qui s’est développée au fil des ans dans la création d’une chaîne de production révolutionnaire permettant la production de masse de vaccins “génériques” comme ceux de la polio ou de la rougeole. « En résumé, notre mission est de favoriser la mise à disposition de médicaments qui sont trop chers pour les pays où les citoyens en ont le plus besoin. Le meilleur exemple, ce sont les vaccins. Cela ne coûte pas très cher en soi, on parle du prix d’une tasse de café pour une dose. Pour un pays riche, il est donc tout à fait possible d’en acheter en suffisance. Mais pour un pays en voie de développement, le budget est énorme », explique José Castillo, Cofondateur d’Univercells. « L’idée est la même pour tout ce qui touche à la thérapie génique, où des traitements peuvent se chiffrer en millions de dollars. Il est insupportable à nos yeux que des parents ne puissent pas guérir leur enfant. »

La crise sanitaire a permis à Univercells de lancer de nouveaux projets, dont un récemment au Sénégal, qui a pour but de commercialiser pour le plus grand nombre des vaccins contre le Covid-19, mais pas seulement. « La pandémie nous a amenés à créer Quantoom Biosciences, une aile de l’entreprise qui se focalise sur la fabrication de vaccins de type ARN messager plus accessibles financièrement. On a vu que cette technologie permet un déploiement ultra-rapide des vaccins et nous avons aujourd’hui un laboratoire de 20 mètres carrés qui produit de l’ARN en continu et permet de créer 100 millions de doses de vaccin ARN par an. On parle évidemment du vaccin Covid, mais aussi pour protéger d’autres maladies. »

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