économie circulaire
R&D

L’économie circulaire : le futur de la R&D ?

08.09.2022
par Morgane Mignolet

L’économie circulaire est un modèle économique et industriel reposant sur le respect, la longévité et la réutilisation des ressources premières utilisées.. Bien que la Belgique soit déjà considérée comme pionnière dans ce mouvement, qu’en est-il de la situation dans le secteur de la recherche et du développement ?

L’économie circulaire est un concept industriel favorisant la réutilisation des produits et matériaux au sein même du système d’une entreprise. Opposée à l’économie linéaire, elle évite donc le gaspillage et met davantage en avant le recyclage. Cette démarche s’inscrit dans la lutte contre le réchauffement climatique puisqu’elle vise à préserver les ressources, à les réutiliser, et donc, à consommer moins d’énergie. Bien que ce modèle économique ne s’inscrive officiellement pas dans les objectifs de développement durable établis par l’Union Européenne et son Agenda 2030, il reste toutefois une bonne alternative afin d’y parvenir. 

Dans le secteur de la R&D, l’économie circulaire repose principalement sur un modèle d’éco-conception. Pour Bernard Lambrecht, administrateur chez Comase, entreprise de consultance spécialisée notamment dans ce domaine, l’éco-conception en R&D consiste à « penser ou repenser un produit ou un service dans une approche plus circulaire. Par exemple, en rationalisant les besoins énergétiques d’une entreprise, en prêtant attention à la provenance des matières premières ou encore, en réfléchissant à la notion de déchets ressources. »

Bien que de plus en plus d’entreprises du secteur tentent de se lancer dans une démarche plus verte et privilégiant la circularité à la linéarité, plusieurs freins ralentissent leurs objectifs et ambitions. Selon Olivier Dufrasne, président d’Ecosteryl, une entreprise recyclant les déchets hospitaliers, le frein principal à l’économie circulaire en R&D s’inscrit dans le cadre légal : « dans de nombreux pays aujourd’hui, le secteur de l’innovation fait face à une lenteur administrative ainsi qu’à une inertie au niveau des lois permettant de mettre en place des nouvelles technologies pouvant faire évoluer le domaine. Par exemple, en ce qui concerne les déchets hospitaliers, de nombreux pays n’autorisent pas leur recyclage, bien qu’ils soient totalement décontaminés ». Bernard Lambrecht, de son côté, estime que l’un des freins principaux à l’économie circulaire au sein de la R&D repose sur l’aspect culturel : « historiquement, de nombreuses activités se sont structurées sur une approche linéaire où les entreprises se sont davantage focalisées sur leur processus de production, en sortant de leur spectre l’amont et l’aval, à savoir les matières premières et les déchets engendrés. L’aspect économique représente également un frein puisque certaines opérations permettant de s’ancrer dans une démarche d’économie circulaire sont onéreuses, en particulier depuis l’augmentation des prix de l’énergie. »

L’éco-conception consiste à penser ou repenser un produit ou un service dans une approche plus circulaire.

- Bernard Lambrecht, Comase

Cependant, et malgré ces obstacles, il n’est pas impossible aujourd’hui de créer ou de pérenniser son entreprise sur base d’une économie circulaire. En tant qu’entrepreneur, les premiers gestes à adopter afin d’inscrire son domaine d’activité dans le cadre d’un modèle économique circulaire sont le recyclage, l’approvisionnement en circuit-court des matières premières, l’utilisation d’énergies renouvelables telles que le photovoltaïque, ou encore la prolongation de durée de vie des produits ou marchandises grâce à la mise en place d’un service de réparation ou de restauration.

D’ailleurs, afin d’encourager les micros-entreprises et les PME, les Régions wallonne et bruxelloise ont mis en place des aides économiques. Ainsi, en Wallonie, le chèque « économie circulaire » permet d’accompagner les entreprises dans leur réflexion sur les thématiques de l’éco-conception, de l’échange ou de la mutualisation des matières entre entreprises, de l’amélioration des procédés industriels ainsi que de l’évolution de son business model. La Région finance la prestation à hauteur de 75% HTVA des coûts limités à 45.000 sur trois ans. Quant à la Région de Bruxelles-Capitale, les PME qui s’inscrivent déjà dans une démarche circulaire peuvent bénéficier d’une majoration de 10% sur certaines primes grâce leur système de « reconnaissance d’économie circulaire ».

Grâce à ces aides, aux objectifs de développement durable encadrés par l’Union Européenne et à toutes les ressources écologiques existantes, les secteurs de l’innovation et de la R&D ont tous les outils en main pour devenir les futurs leaders de l’économie circulaire !

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