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Business

Échec, mais pas mat !

25.03.2021
par Fokus Online

Si l’échec n’est jamais souhaitable ni agréable à vivre, n’en reste pas moins qu’il parsème souvent le parcours d’un entrepreneur. Face à lui, il importe bien entendu d’éviter tout découragement. Et, mieux même, de s’en relever et d’en tirer profit.

La réussite

Combien de citations passées à la postérité ? Parmi les plus célèbres : « le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme » disait Winston Churchill alors que Nelson Mandela répétait, « je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends ». L’échec serait donc un ingrédient essentiel… de la réussite ?

Pas romantiser

« Pour autant, il est essentiel de ne pas ’’romantiser’’ l’échec », insiste Pénélope Coune, Directrice du Start.LAB, incubateur pour entrepreneurs en herbe. « Nous apprenons effectivement aux entrepreneurs à se relever, à se prendre des portes dans la figure. Mais nous sommes aussi conscients que l’on peut échouer pour des raisons hors de son propre contrôle. Il ne faut jamais l’oublier. »

La communauté

Comment dédramatiser et surmonter l’échec ? Pénélope Coune dégaine presque un mantra : « la communauté ! ». Parce que c’est elle qui viendra en aide à l’entrepreneur pour qu’il se sente moins seul et isolé. « Et, surtout, pour qu’il ne perde pas l’estime de lui-même. En fait, il faut davantage valoriser l’entrepreneur en tant que personne que son projet. Souvent, nous nous disons d’ailleurs qu’une structure comme le Start.LAB est plus une usine à entrepreneurs qu’à entreprises. Nous leur apprenons à tester leurs produits et leurs idées avant de se lancer. Notamment via la méthode du ’’Lean’’. »

Changement radical

L’échec est donc bénéfique s’il s’inscrit dans un processus d’itération aboutissant, à terme, à un changement radical. C’est le célèbre cycle « Build, Measure, Learn ». Mais, et c’est dommage, les possibles vertus de l’échec ne font pas partie des programmes d’études suivis par les entrepreneurs. Trop souvent laissés seuls face au mur en cas de plantage. Avec un poids psychologique énorme sur les épaules.

Ne parler que des sociétés à très forte croissance comme Facebook et autres Amazon donne l’impression qu’il est ’’normal’’ de cartonner à ce point-là.

— Guillaume Hansart, co-fondateur, « Flemmard »

Schématiquement

Autre constat : les manières de considérer l’échec ne sont pas les mêmes partout. Schématiquement, il est assez courant que les Américains vous félicitent d’avoir au moins essayé. Tandis que les Européens stigmatiseront l’échec. « Je confirme ! », nous dit Guillaume Hansart, co-fondateur de la marque de pantoufles « Flemmard ».

Pression de l’échec

Ses co-fondateurs sont en Belgique, Guillaume, lui, officie au Pérou. « Et cette façon d’être conscient de l’échec et de la valeur de l’effort évite la pression de l’échec, justement », explique-t-il. « Bref, il ne faut pas faire une fixation sur la peur d’échouer, mais ne pas totalement perdre ce possible écueil de vue non plus. » Parce que le fait d’échouer est nettement plus répandu qu’on ne le pense, comme l’a observé notre interlocuteur.

Qui voit, en fait, une solide distorsion médiatique à l’œuvre : « on nous parle souvent des sociétés à très forte croissance comme Facebook et autres Amazon. Cela donne l’impression qu’il est ’’normal’’ de cartonner à ce point-là. Mais ces sociétés ne sont que la partie visible de l’iceberg. Il en existe bien plus qui connaissent de petites croissances, voire de gros revirements de direction. »

Cerise sur le gâteau

Enfin, cerise sur le gâteau : l’échec peut aussi devenir une possible opportunité. « Par exemple, nous avons connu une rupture de stock cette saison suite à des problèmes logistiques liés à la COVID. Des gens nous contactaient dans l’espoir de pouvoir commander des pantoufles, forcément plus demandées en cette période de télétravail. Nous avons adopté une approche super-personnalisée : pour chaque personne nous cherchions la solution la plus adaptée, ce qui nous a permis de finalement mieux connaître nos clients et de les fédérer. » Un échec à court terme, profitable à long terme donc…

Article par Frédéric Vandecasserie

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