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Textile : quand l’histoire rencontre l’avenir

23.03.2023
par Thibaut Van Hoof

Jusqu’à la mondialisation, l’industrie du textile était l’une des plus actives en Belgique, surtout en Wallonie. Certains jeunes entrepreneurs veulent relancer le secteur du textile, avec l’ambition de miser sur des techniques plus vertes.

L’époque où la Wallonie était à la pointe au niveau industriel est bien loin. Dans le secteur du textile, les usines et filatures étaient nombreuses et réparties sur l’ensemble du territoire.

Puis la mondialisation est arrivée et les usines se sont peu à peu délocalisées, laissant derrière elles beaucoup de chômage, et des chancres industriels. Mais puisque l’histoire est cyclique, certains jeunes entrepreneurs veulent faire renaître l’industrie du textile en Wallonie.

Simple nostalgie ou réelle opportunité ? Il faudra miser sur les idées et tendances qui séduisent aujourd’hui : la production locale, le respect de l’environnement, la diminution de la consommation et enfin, la réutilisation et le recyclage.

Concernant les premiers critères, partons à la rencontre d’Opte, une marque de vêtements 100 % belges née en 2021 du côté de La Louvière. Au centre du projet, on retrouve Alizée Hilt et Antoine Giansante. « L’idée est née en 2020, juste avant le confinement, se rappelle Antoine Giansante. La première collection date de 2021 et nous avons toujours eu la volonté de lancer notre marque, mais aussi de contribuer à la relance du secteur textile en Wallonie, qui était florissant jusque dans les années 1970. Aujourd’hui, il ne reste plus rien de tout cela, mais il y a encore beaucoup de confectionneurs et de créateurs. »

La qualité est au rendez-vous par rapport aux grandes marques de prêt-à-porter dont les vêtements sont produits à moindre coût en Asie.

- Antoine Giansante, co-fondateur d’Opte

C’est donc sur cette base solide et ce savoir-faire avéré qu’Opte veut se reposer pour créer un nouveau départ. « La relance ne passera pas uniquement par nous, concède-t-il. Il y a évidemment l’idée de grandir et de faire du business, mais aussi de développer des compétences à mettre au service d’autres marques. Il faudra une démarche collective pour pousser le projet plus loin. »

Mais comment trouver son public ? Cela reste évidemment la question centrale. « Nous travaillons en partie avec l’atelier protégé de Philippeville, qui permet de faire travailler des personnes en situation de handicap. Il y a donc un rôle social important, avance-t-il. Enfin, la qualité est au rendez-vous par rapport aux grandes marques de prêt-à-porter dont les vêtements sont produits à moindre coût en Asie. »

On pense donc local pour mettre en place des projets comme celui-là. Et qui dit local, dit écologie. Au sens large, ces projets plus respectueux de l’environnement ont de l’avenir. Par exemple, le recyclage de textiles destinés à la déchèterie, et plus précisément à l’upcycling. C’est un peu le top en matière de recyclage : créer du neuf avec du vieux, sans pour autant transformer ou déconstruire la matière première que l’on utilise. Plusieurs créateurs belges se sont déjà essayés à cette technique ces dernières années, et nous avons donné la parole à Méson Brussels, cette marque lancée par deux anciennes étudiantes de l’IHECS. « L’idée est née un peu par hasard, après ma rencontre avec Annabelle Mortiaux. Nous étions toutes les deux fans de mode, mais sans avoir de projet précis en tête. Lors d’un voyage dans le sud de la France, nous avons eu l’idée de transformer de vieux chapeaux en sac à main. L’idée était née et nous avons lancé plusieurs capsules, notamment en donnant une seconde vie à du vieux linge de bain », confie Thais Ficheroulle, co-fondatrice de Méson Brussels

De quoi lancer une marque 100 % belge et bruxelloise, qui vise à créer de nouveaux produits avec de vieux tissus. « Le challenge est désormais de répondre aux demandes et de lancer de nouveaux projets tout en trouvant de la matière première. » Une piste entrepreneuriale créative et certainement bien moins polluante que l’industrie textile d’antan.

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