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Boostez l’imaginaire de vos enfants avec… des histoires !

09.11.2022
par Fokus Online

Nombreux sont les parents à s’interroger sur les bonnes pratiques à adopter pour stimuler l’imaginaire de leurs enfants. Jeux de construction, livres, arts en tout genre, activités de psychomotricité… Les outils sont nombreux ! Mais il y en a un en particulier qui rassemble beaucoup de qualités et qui pourra vite devenir le bras droit des parents en panne d’inspiration pour stimuler l’imaginaire de leurs bambins : les histoires. Focus sur cet outil qui fait rimer curiosité, apprentissage et amusement.

L’importance de l’imaginaire

Mais c’est quoi, au juste, l’imaginaire ? La question est vaste et pourrait faire l’objet d’études poussées ou d’une thèse de doctorat. Néanmoins, d’après Maëlle Chassard, fondatrice de Lunii, l’entreprise à l’origine de Ma Fabrique à Histoires, une conteuse audio conçue pour développer la créativité de l’enfant, l’imaginaire peut tout de même être résumée en quelques mots simples : c’est la capacité de notre cerveau à se former un concept ou des images mentales, à se figurer quelque chose qui n’existe pas physiquement devant nos yeux.

C’est-à-dire que par l’intermédiaire d’un son que l’on vient d’entendre ou d’une matière que l’on a touchée, le cerveau crée instantanément son propre référent image qui se stocke dans notre base de données interne. Cette base de données va s’enrichir au fur et à mesure des expériences de la vie et des stimulations diverses pour constituer, in fine, une sorte de grande bibliothèque dans laquelle aller piocher si nécessaire. Une ressource particulièrement utile dans la vie de tous les jours, que l’on soit petit ou grand, car elle offre une ouverture d’esprit qui aide à trouver plus facilement les clés et les solutions à des problématiques données. 

Mais pourquoi est-ce si important de parler d’imaginaire aujourd’hui ? En réalité, le boom du secteur numérique nous surexpose aux écrans, avec, pour conséquence, une baisse considérable de l’imaginaire, notamment chez les enfants. Un constat particulièrement inquiétant que Maëlle Chassard a pu expérimenter au moment de mener les premières études autour de son projet de fabrique à histoires interactive. Ses collègues et elle ont, en effet, encadré un atelier durant lequel il était demandé à des enfants de dessiner une représentation imposée. Lorsqu’on leur a demandé de se figurer un ogre, la plupart d’entre eux, à une exception près, a dessiné un personnage en de nombreux points similaires à Shrek ou à Hulk, c’est-à-dire un personnage qui a été imposé à leur esprit par des images télévisuelles préconçues et qui brouillent aujourd’hui leur imaginaire propre. La conclusion des professionnels est donc sans appel : bien que l’imaginaire collectif soit généralement assez riche, il doit toujours s’additionner à l’imaginaire individuel pour former un tout, et non le dominer voire l’anéantir totalement. Et soumettre les enfants uniquement à une série d’images préconçues va inévitablement appauvrir petit à petit leur imaginaire propre…

Ce constat est alarmant. D’autant que les capacités cognitives qui sont stimulées par l’imagination sont indispensables à la résolution des problèmes, à la construction d’individus autonomes.

- Maëlle Chassard

Faut-il pour autant bannir les écrans de leur vie ? « Pas nécessairement » répond Maëlle Chassard. En effet, comme elle le signale, de nombreuses initiatives de qualité sont menées pour du contenu de valeur sur les écrans, pour autant que le temps que l’on y consacre soit maîtrisé. À nouveau, il s’agit de trouver un bon équilibre entre les différentes activités proposées. Et Maëlle Chassard insiste d’ailleurs sur ce point puisque son grand conseil aux parents soucieux de développer la créativité et l’imaginaire de leurs enfants « c’est modération et pluralité ». Même si de nombreuses études ont montré que l’ennui et l’absence de stimulation peuvent également pousser l’enfant à plonger dans son univers, créé de toutes pièces par ses propres images mentales, il est important, en tant que parents ou référents, de le soutenir dans le développement de son imagination.

La meilleure attitude que l’on puisse adopter, c’est proposer toute une série d’activités, qui vont stimuler différentes compétences chez nos enfants, tant du point de vue moteur, que sportif, spirituel ou encore cognitif.

- Maëlle Chassard

Comment stimuler la créativité de nos enfants ? 

Jeux de construction, d’imitation, de création… Il est possible de stimuler les cinq sens des plus jeunes grâce à une multitude d’activités. Il convient toutefois de garder à l’esprit que tous les enfants ne peuvent pas apprécier tous les hobbies. Chacun a sa propre personnalité et ses propres sensibilités à certains jeux plutôt qu’à d’autres. Ainsi, si certains développent aisément leur créativité grâce à des jeux de construction, d’autres préfèreront une activité artistique, comme le dessin, la musique ou la peinture. Comme pour n’importe quelle passion, il appartient donc à chacun de trouver sa voie pour s’épanouir. En tant que parents, il est important de soumettre à ses enfants une multitude d’activités pour leur permettre de se découvrir. Alors chers parents, ne vous découragez surtout pas si vous constatez que votre tout petit ne semble pas répondre à l’appel de la musique, par exemple. C’est que ce n’est tout simplement pas (encore) l’activité qui lui convient pour permettre à son esprit de voyager.

Néanmoins, il est une activité relativement universelle qui rassemble les plus jeunes, comme les plus grands : lire, raconter et écouter des histoires. À l’opposé des objets technologiques et de leurs dérives, l’histoire constitue une alternative particulièrement intéressante pour développer l’imagination des plus jeunes. 

Raconter une histoire à un enfant va l’encourager à utiliser ses capacités cognitives pour concevoir ses propres représentations du récit qu’il est en train d’écouter.

- Maëlle Chassard

Au fil des chapitres ou des intonations de voix d’un lecteur, l’enfant va très facilement imaginer les personnages, ainsi que les décors et les situations qui lui sont décrites. Il peut s’interroger sur certains mots de vocabulaire qu’il ne connaît pas encore. Il va également pouvoir se questionner sur les raisons qui poussent les personnages à agir d’une certaine manière plutôt que d’une autre. Il peut également se demander si, lui aussi, aurait réagi de la même façon… En réalité, bien loin d’être passif, l’enfant, en sollicitant ses capacités cognitives à l’écoute d’un récit, devient un véritable acteur de l’histoire. Et ce côté interactif est particulièrement intéressant à mettre en avant : dès que l’enfant peut réfléchir à son récit, il est aussi mieux conscient de lui-même, de ses choix et du monde qui l’entoure. Autonomie, acceptation et tolérance sont ainsi trois valeurs qui se développent naturellement au contact régulier de récits contés.

Intégrer les histoires contées dans la vie quotidienne

Comme Maëlle Chassard a pu le constater sur le terrain, au contact des plus jeunes et de leurs familles, écouter des histoires est une activité qui peut facilement et rapidement trouver sa place dans le planning quotidien. Elle est notamment régulièrement plébiscitée par les parents car elle va aider l’enfant à retrouver calme et concentration après une période de grande activité. Le retour de l’école, le goûter, avant le coucher… Autant de moments durant lesquels l’enfant a besoin de se poser et qui se prêtent merveilleusement bien à l’écoute attentive d’une histoire. Au fil de la multiplication de ses centres d’intérêt et de ses connaissances, l’enfant souhaitera forcément varier les histoires qui vont pouvoir évoluer avec lui. La clé pour utiliser au mieux ce bel outil d’apprentissage réside en fait dans la pluralité des récits que l’on va proposer à son enfant. 

Le but est de donner accès aux enfants à un contenu suffisamment riche et varié pour qu’ils puissent trouver ce dont ils ont besoin, au moment où ils le désirent.

- Maëlle Chassard

Si elle est d’une aide considérable pour encadrer le retour au calme, l’histoire peut également constituer le socle de nouveaux apprentissages. Les récits sont d’ailleurs fréquemment utilisés par le corps enseignant comme outils de compréhension à l’audition, comme supports pour développer le langage des écoliers ou encore comme points de départ vers de nouvelles activités, manuelles ou non.

Des techniques d’enseignement qu’il est intéressant et pertinent de transposer à la maison. En tant que parents, on peut, par exemple, encourager de jeunes enfants à créer des scénarii alternatifs, là où les plus grands, qui savent déjà lire, peuvent participer activement aux moments de lecture en incarnant la voix de l’un des personnages de l’histoire. En parallèle d’une histoire lue, les adultes peuvent eux-mêmes imaginer leurs propres récits, de quoi stimuler leur propre imaginaire, mais également encourager les plus jeunes à créer des histoires originales, que ce soit par l’écriture ou par le dessin, à partir d’un événement imaginaire ou réel. Un florilège d’activités qui donne naissance à de beaux moments de complicité en famille.

Finalement, l’histoire encourage à être créatif dans l’usage que l’on en fait, que l’on soit petit… ou grand !

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