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La Franchise participative : un modèle atypique !

10.11.2022
par Fokus Online

Au-delà d’une franchise plus traditionnelle, il existe aussi un système où franchisés et franchiseur évoluent main dans la main, se partageant les risques et, surtout, les réussites: la franchise participative. On vous explique ça ici…

Tout indépendant le sait pour le vivre ou l’avoir vécu: le démarrage d’une société pour l’entrepreneur se révèle souvent constellé de pièges et d’imprévus. Si elle n’évitera pas tous les écueils, la « franchise participative », elle, constitue une alternative à ces difficultés. 

Puisque les expériences et innovations de chacun sont partagées, cela permet donc à tous les autres membres de la même franchise d’avancer mieux armés. Notamment en évitant les embûches par lesquelles leurs collègues historiques seraient déjà passés. 

Bref, à côté de la franchise « classique » où un franchiseur met à disposition un concept clé en main en échange de quoi le franchisé lui verse une redevance, il existe d’autres façons de créer son entreprise en réseau. 

Dans le modèle participatif, les franchisés contribuent activement aux décisions prises par les services centraux. 

« Pour résumer : dans le système participatif, la relation est de type « bottom-up », tandis que la franchise « classique » développe plutôt une relation genre « top-down », explique Cateno Sanguine, Chef d’entreprise indépendant Intermarché de Strépy-Bracquegnies, dans le Hainaut. 

En d’autres termes, dans un système participatif ou coopératif, le pouvoir de décision et d’action est partagé entre tous les franchisés. Ces derniers se reposant sur la gestion du groupement auquel ils appartiennent. « Mais il existe bien entendu une contrepartie à ce style de confort », explique notre interlocuteur. « Car ce système nécessite davantage de responsabilités et de temps. Puisque nous devons aussi consacrer une partie de notre activité à la vie du réseau et à son bon fonctionnement. Dans le cas de notre enseigne, cela représente près d’un tiers de notre temps.  En résumé, nous passons deux jours de la semaine pour passer au crible et valider, ou pas, des propositions venant des autres coopérants-franchisés. » 

En outre, et très concrètement, Intermarché offre par exemple à ses futurs franchisés une formation de six mois pour acquérir les points de contrôle nécessaires des différents métiers d’une entreprise de grande distribution spécialisée dans le commerce de détail alimentaire.

Après la formation, l’enseigne accompagnera encore le futur entrepreneur dans son business-plan, et en ce compris dans la négociation des crédits. Ce coaching personnalisé peut durer jusqu’à deux ans après la fin de la formation. « Une aubaine ! Une chance à saisir ! », pointe Cateno Sanguine. « En résumé, Intermarché s’assurera donc que le candidat-entrepreneur dispose de toute l’information et de la formation nécessaire pour réussir. C’est évidemment essentiel car, contrairement à ce qui se passe dans la franchise dite « classique », chez nous, si un magasin se plante, c’est la collectivité qui en pâtira et assumera une partie des déboires. C’est le pendant de la franchise participative, il ne faut jamais l’oublier ».

Il ne faudra pas réinventer la roue car chacun bénéficie des décisions, conseils, orientations et essais-erreurs des autres.

Le retour du terrain !

Autre avantage indéniable de la formule: les nouvelles propositions viennent du terrain puisqu’elles émanent des entrepreneurs eux-mêmes, c’est-à-dire de gens concrètement impliqués dans le travail au quotidien, et pas de personnes qui ne sont jamais, ou rarement, au contact des réalités quotidiennes. « En effet, dans ce système, ce sont les indépendants eux-mêmes qui font évoluer le concept et la politique commerciale. Toutes les propositions sont recevables et débattues, pour autant qu’elles satisfassent en matière juridique, de qualité et d’hygiène. C’est le minimum. Ici, chaque décision implique celui qui la prend. Ceci encourage à prendre des risques, bien entendu, mais aussi à bien peser le pour et le contre de chaque option. »

Chacun selon ses compétences…

Mais ce système du risque aussi calculé qu’assumé n’empêche cependant pas chacun de développer des spécificités selon son expérience, son ambition et le public de « sa » zone géographique. « Le fil conducteur du concept de franchise participative est très fort en cela qu’à chaque nouvelle ouverture, le magasin reflètera les bonnes idées de la communauté, mais, surtout, il ressemblera aussi en même temps à son indépendant. Qui pourra bien entendu également développer des spécificités propres. Par exemple, un magasin ouvert par quelqu’un disposant d’une formation en boucherie disposera logiquement d’un espace boucherie plus important. Et il en ira de même pour un magasin tenu par quelqu’un venant de l’horeca, qui proposera, par exemple, davantage de plats préparés ou de bières spéciales. »

Mais si chacun jouit d’une certaine liberté dans l’élaboration de son concept, il n’en reste pas moins que, loin de se désolidariser de ses franchisés, le vaisseau-amiral leur fait aussi bénéficier de son aura et de sa réputation. « C’est effectivement du donnant-donnant. En échange de notre implication, le siège ne ménage pas ses efforts pour nous aider ! Par exemple, l’un des aspects-clés développés par Intermarché est la découpe sur place en boucherie, charcuterie et poissonnerie ou encore le développement des produits traiteur. C’est l’une des choses les plus importantes contribuant à notre notoriété. Et c’est l’un des aspects qui attire le plus nos clients. Logique, donc, que ce volet des choses soit développé dans notre modèle de commerce alimentaire. »

Et cette relation très forte ne commence pas dès la présentation du projet, voire une fois passées les portes de l’enseigne. Elle commence, en fait, bien avant, dès la recherche du terrain idéal pour s’implanter, en fait. « Tout sera mis en œuvre pour développer le réseau à travers chacun de ses indépendants », confirme Cateno Sanguine. « Par exemple, chez nous, il existe un service immobilier perpétuellement à l’affût des endroits les plus adaptés en termes de surface, de possibilités et de localisation. Ce qui n’empêche pas que si un candidat lui-même possède un terrain parfaitement adapté, il est aussi possible de monter son projet. »

Bilan de tout ceci: la franchise participative permet de développer plus rapidement son business, « puisqu’il ne faudra pas réinventer la roue car chacun bénéficie des décisions, conseils, orientations et essais-erreurs des autres. Ce système est donc non seulement plus rapide mais également plus efficace quand il s’agit de faire le grand saut vers l’aventure de l’entrepreneuriat. » De manière générale, le fait de lancer sa propre entreprise comporte de toute façon déjà tellement d’inconnues que si on peut bénéficier de l’expérience des autres, pourquoi s’en priver ?

Le Groupement Les Mousquetaires organise un afterwork sur la « franchise participative » Intermarché le mardi 15 novembre 2022 à 18h30 à Louvain-la-Neuve pour recruter les futurs indépendants qui créeront ou reprendront des points de vente en Wallonie.

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