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Fêtes

Des repas de fin d’année sans prise de tête

13.12.2018
par Fokus-online.be

Afin d’occasionner le moins de stress possible lors de la préparation des repas de fin d’année, Yves Mattagne et Sang Hoon Degeimbre, deux grands chefs étoilés belges, font part de leurs précieux conseils.

Extrêmement compliqué 

Noël et Nouvel An approchent à grands pas. Une période toujours aussi faste et riche d’un point de vue convivial et émotionnel. Sapins et marchés de Noël, décorations, odeurs de pain d’épice et de cannelle, fêtes et célébrations. Que l’on soit croyant ou non, cette période fait sans aucun doute partie des moments de l’année les plus importants. Car elle permet une communion familiale autour d’un repas de fête. Une réunion qui est de plus en plus difficile à l’heure actuelle. « Avec le mode de vie chargé que nous avons aujourd’hui, il est extrêmement compliqué de maintenir des repas familiaux durant l’année », explique Jacques Marquet. Il est sociologue de la famille à l’Université Catholique de Louvain-la-Neuve. Ces repas sont donc d’une importance capitale afin de conserver un lien familial.

Charge mentale

Pourtant, derrière les reflets scintillants de cet événement en famille se cachent souvent un stress et une anxiété auxquels on ne pense pas nécessairement. Ceux liés à l’organisation et à la préparation de ce repas incombant souvent à une ou deux personnes. Certains évoqueront même le concept de charge mentale (la charge cognitive que représente, généralement, la gestion du foyer au quotidien pour la femme dans un couple de gens de sexe différent). Si cette conception existe dans le ménage hôte, il n’est pas très difficile d’imaginer le calvaire qu’occasionnerait la préparation d’une tablée d’une vingtaine de personnes. Qu’on se le dise, éviter que cette charge mentale ne pèse à outrance sur le bon déroulement de la soirée est un objectif en pure adéquation avec l’esprit de Noël.

L’idée des tapas ou de l’auberge espagnole permet à toute la famille de rester ensemble à table.

Répartir les tâches 

De prime abord, une des idées centrales serait de favoriser le concept d’auberge espagnole. « Pour ce qui est de l’entrée, c’est une excellente idée », explique Yves Mattagne, chef étoilé du restaurant Seagrill. Si dix personnes participent au repas, au moins cinq d’entre elles apportent quelque chose à manger. « Il est intéressant de se répartir les tâches et les plats un mois à l’avance par exemple », conseille Sang Hoon Degeimbre, chef du restaurant l’Air du Temps, doublement étoilé au Guide Michelin. « Dès lors, on anticipe de manière douce la préparation des plats chacun de son côté ». De plus, selon le grand chef, venir en ayant mis la main à la pâte. C’est un peu comme apporter un cadeau à ses hôtes. Rien n’empêche d’y mettre sa petite touche d’originalité. La vision du repas est dès lors tout à fait différente. « Enfin, l’idée des tapas ou de l’auberge espagnole permet à toute la famille de rester ensemble à table », renchérit Yves Mattagne. Un must pour Noël!

Eviter des expérimentations 

Mais qu’en est-il dès lors du plat principal? Ce sur quoi les deux chefs sont clairs. C’est qu’il faut à tout prix éviter de se lancer dans des préparations compliquées ou des expérimentations. « Cela occasionne souvent beaucoup de stress et c’est souvent raté », explique Yves Mattagne. « Les classiques comme la dinde, le gibier, les poires rôties et les pommes dauphines restent une tradition qu’il faut conserver », ajoute Sang Hoon Degeimbre. Il faut également garder en tête que plus on s’éloigne du repas traditionnel. Plus on risque de se heurter à la barrière des goûts de ses invités.

« Il n’est pas certain que vos convives apprécieront tous votre nouvelle recette d’huîtres chaudes », plaisante Yves Mattagne. Sans parler du budget assez élevé qui peut se cacher derrière un buffet de fruits de mer bien garnis ou de nouvelles excentricités. « Tout le monde ne peut pas se le permettre! » renchérit Yves Mattagne. Rien de tel donc que des fêtes de fin d’année au repas simple et traditionnel! « Au final le plus important n’est-il pas de conserver cette idée de chaleur et de repère? » conclut Sang Hoon Degeimbre.

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