Interview par Thibaut Van Hoof

Daddy K : « Plus que jamais, j’essaie de rassembler les gens »

2023, c’était l’année du changement pour Daddy K. À 55 ans, le célèbre artiste belge a déménagé à Dubaï, avant de quitter Radio Contact après 23 ans de collaboration, pour finalement atterrir à NRJ. Récap.

C’est un pionnier du mouvement hip-hop en Belgique, mais aussi un DJ reconnu à travers le monde. Pourtant, Daddy K n’est pas du style à se prendre de haut. En toute simplicité, il a pris le temps de répondre à nos questions et de faire avec nous le bilan sur une année 2023 mouvementée.

On a déjà écrit beaucoup de choses sur Daddy K, mais comment vous présenteriez-vous, en quelques mots ?

« Je dirais que je suis un pionnier du rap en Belgique, mais surtout quelqu’un de très chanceux de pouvoir vivre de sa passion depuis plus de 35 ans. J’ai pu garder cette passion intacte et j’ai réussi à traverser les générations. »

Vous parlez de chance, mais on ne fait tout de même pas une telle carrière seulement grâce à la chance…

« Évidemment, il n’y a pas que de la chance. Il y a aussi beaucoup de travail. J’ai toujours été proche du public, avec beaucoup de sincérité dans la démarche, ce qui touche toujours les gens. J’accepte qu’on n’aime pas ce que je fais en tant qu’artiste, et je suis toujours prêt à en parler. Plus que jamais, j’essaye de rassembler les gens, mais également de me remettre en question. »

Revenons sur cette année 2023 qui se termine. Quel bilan en tirez-vous ?

« C’était l’année du changement. Après plus de 23 ans sur Radio Contact, j’ai décidé de partir. Je ne suis pas parti fâché, mais surtout fier d’avoir réussi à lancer une émission en laquelle personne ne croyait. J’ai 55 ans et j’aurais pu rester toute ma vie chez Radio Contact, mais j’avais envie d’un nouveau challenge. Quand les offres de NRJ et de la RTBF sont arrivées, je n’ai pas hésité à relever le challenge. Ce n’était pas prévu, mais on m’a donné la liberté de faire ce que je veux, pas seulement du hip-hop. J’aime le fait de pouvoir toucher le public le plus large possible. »

carrière

J’ai déjà réalisé mes rêves les plus fous depuis le début de ma carrière.

Cette année a été marquée par une épreuve, avec la maladie de votre maman. Comment va-t-elle ?

« Nous avons vécu des moments assez difficiles. Le cancer, c’est dur pour les patients, mais aussi pour leurs proches. J’ai un métier compliqué et je n’habite plus en Belgique, donc je me suis focalisé sur elle, pour qu’on passe un maximum de temps et pour l’accompagner au mieux. C’est pas facile de passer l’après-midi à l’hôpital avec elle pour ses séances de chimio, et puis de faire danser 5 000 personnes le soir. C’est une période assez éprouvante, mais cela va dans le bon sens pour elle. Elle est bien entourée, et cela lui fait un bien fou. Je suis son seul fils et je dois être omniprésent pour elle. À chacune de mes prestations, je fais une petite vidéo pour elle sur la chanson Bohemian Rhapsody, qui est un hommage pour toutes les mamans. Elle reçoit aussi énormément de soutien de la part de mon public. »

L’année se termine, et les fêtes arrivent. C’est un moment important pour vous ?

« Je fais partie des gens qui adorent l’ambiance de Noël, les décorations, les marchés de Noël, etc. J’adore aller à Disneyland à cette période, et j’ai aussi eu la chance de le vivre à New York. Mais cette année sera spéciale, ce sera peut-être le dernier de ma maman… On va en profiter à fond et j’espère qu’elle sera toujours là. »

carrière

Vous avez tout de même des shows programmés ?

« Bien sûr. Je serai en concert en France le 23 décembre, et je serai sur scène pour le réveillon de la nouvelle année au Lotto Mons Expo avec Mademoiselle Luna et DJ Furax. Nous passerons les 12 coups de minuit ensemble. »

À 55 ans, vous avez encore des rêves, des projets pour les années à venir ?

« J’ai déjà réalisé mes rêves les plus fous depuis le début de ma carrière. Remplir le Palais 12 tout seul, je n’aurais jamais pensé ça. J’ai toujours pu faire ce que j’aime tout en étant dans le cœur des gens. Le reste, c’est du bonus. Après, bien sûr, j’ai encore des projets. Je suis sur un gros projet radio pour le début de l’année 2024, et pas mal de concerts et de festivals sont au programme. Je prends les choses comme elles viennent, je ne force rien et je profite de la vie. »

2023, c’est aussi l’année qui marquait les 50 ans du mouvement Hip-Hop. C’était important de marquer le coup ?

« C’est beau de voir cette reconnaissance pour l’ensemble du mouvement Hip-Hop qui comprend plein de courant comme le rap ou différentes danses. J’estime que c’est une chance de représenter ce mouvement depuis le début. Nous avons reçu le premier disque d’or de l’histoire du rap français avec “Vous êtes fous”. Je n’aurais jamais pensé que ce gimmick devienne une chanson de légende. Je souhaite encore une longue vie au hip-hop, je n’oublie pas d’où je viens. »

Smart
fact

Si vous n’aviez pas percé dans la chanson, qu’auriez-vous fait ?

« Je suis un grand collectionneur de tout ce qui touche à Goldorak, qui est mon dessin animé d’enfance. J’ai une collection de ouf que j’ai eu l’occasion d’exposer en Belgique et en Asie. Mais ma vraie passion, quand j’étais jeune, c’était le dessin. Je rêvais d’être dessinateur et de créer un dessin animé. Créer un dessin animé sur le Hip-Hop, ce serait mortel ! Ce n’est pas un projet concret, mais pourquoi pas à l’avenir ? »

19.12.2023
par Thibaut Van Hoof
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