Interview par Thibaut Van Hoof

Daniël De Clerck: « Ce nouveau siège est une véritable chance »

Lors du dernier salon MIPIM de Cannes, BNP Paribas Fortis a remporté le premier prix dans la catégorie ‘Meilleur bureau et développement commercial’. Une récompense acquise en concurrence avec des projets situés dans des villes comme New York ou Milan. Pour en parler, nous avons rencontré sur place Daniël De Clerck, membre du comité de direction et COO de la banque.

Qu’est-ce qui a fait la différence, selon vous, pour remporter ce prix si prestigieux ?

« Tout d’abord, c’est un beau bâtiment (sourire) ! Un autre élément important, c’est que nous avons voulu innover. On peut voir partout que nous avons su réfléchir à de nouvelles méthodes et de nouvelles technologies. Nous avons également beaucoup insisté sur la durabilité. Enfin, et c’est pour moi le plus important, nous avons voulu créer un endroit où il est agréable de venir travailler. Réussir à combiner tous ces éléments ensemble nous a rendu très fiers, et on s’est dit que ce serait une belle aventure d’introduire notre dossier au MIPIM. Nous étions déjà très contents de faire partie de la short-list, et encore plus d’avoir remporté le prix, bien sûr. »

Posséder un tel bâtiment, c’est aussi un atout sur le marché de l’emploi ? Pensez-vous qu’il constitue un argument de poids pour convaincre certains talents ?

« Absolument, et on sent déjà la différence. Attirer des gens, c’est toujours une combinaison d’éléments. Mais si quelqu’un a l’opportunité de venir travailler dans un environnement moderne, lumineux, confortable et qui, en plus, est récompensé par des awards, cela aide. » dit Daniël De Clerck.

On a peut-être été avant-gardiste, oui, car nous avons tout de même conçu ce bâtiment en 2012.

Au niveau architectural, le nouveau bâtiment n’a rien à voir avec l’ancien. Mais qu’est-ce qui change vraiment au niveau de l’esprit des lieux ?

« Il n’y a pas photo. Je suis rentré à la banque en 1987, dans cet ancien bâtiment. On parle d’un immeuble qui était quand même sombre et peu efficace. Dans ce nouveau bâtiment, on a une capacité de 4.100 postes de travail, environ 70 % de plus par rapport à la capacité initiale, pour une surface brute pratiquement inchangée tout en étant plus bas que les deux anciennes tours. Nous avons aussi divisé par sept la consommation énergétique du bâtiment. Un autre exemple : le restaurant est aujourd’hui en plein coeur de la construction, et réparti sur plusieurs niveaux. À l’époque, le restaurant était au -5, au sous-sol et sans lumière du jour. » raconte Daniël De Clerck.

Revenons à la durabilité de cette nouvelle construction. C’est un défi majeur aujourd’hui.

« La première décision a été de rester ici. Pourquoi ? Parce que notre entreprise a été créée il y a 200 ans à cette adresse. Nous sommes aussi à 100 mètres de la gare centrale, et 80 % de nos collaborateurs à Bruxelles viennent en transport en commun. C’est déjà une mesure de durabilité. Ensuite, 98 % des matériaux de l’ancien bâtiment ont été réutilisés. Et puis, il y a évidemment de nouvelles technologies qui nous aident. Sur notre toit, nous avons 460 panneaux solaires, et 5500 mètres carrés de toit vert. Au sous-sol, nous avons l’équivalent de quatre piscines olympiques, soit 14.000 mètres cubes d’eau qu’on utilise pour refroidir ou réchauffer le bâtiment grâce à des systèmes de pompes à chaleur. En plus, notre siège a le certificat d’excellence BREAAM et est certifié « passif ». »

Tous ces éléments architecturaux ont un but : augmenter le bien-être au travail. Une fois la construction terminée, qu’avez-vous mis en place pour faciliter et améliorer la vie de vos employés ?

« Notre but est de rassembler tout le monde dans le centre de Bruxelles, avec trois bâtiments assez proches les uns des autres. On parle d’environ 6.000 places de travail pour 9.000 collaborateurs. Auparavant, nous avions 14 bâtiments un peu partout à Bruxelles. Pour vous donner un exemple personnel, cette nouvelle organisation me permet de revoir des personnes que je n’avais plus vues depuis des années. Et puis, travailler dans un bâtiment moderne est important pour le bien-être de nos collaborateurs, comme le télétravail qui aide à mieux gérer l’équilibre.  Nous avons un corner « well-being » qui inclut toutes les mesures mises en place pour supporter nos collaborateurs, et nous menons régulièrement des enquêtes internes qui permettent à chacun de donner son avis sur la vie dans l’entreprise. Aujourd’hui, nos scores au niveau du bien-être au travail sont meilleurs qu’avant la crise. » explique Daniël De Clerck.

Daniël De Clerck

La flexibilité est aussi devenue très importante sur le marché du travail…

« Nous sommes encore aujourd’hui à un système de 50 % de présence et 50 % de télétravail. S’il faut venir ici pour rester derrière son ordinateur, seul, durant toute la journée, autant le faire de chez soi. Il faut donc apporter une plus-value au fait de se rendre au bureau  : des réunions avec les collègues ou avoir des contacts étroits avec eux. C’est pour cela que les espaces de travail sont beaucoup plus ouverts qu’avant, et plus flexibles. Par exemple, nous n’avons plus de bureaux individuels ici. Nous proposons des îlots de bureaux pour plusieurs personnes. Mais aussi des salles de concentrations, pour les personnes qui ont besoin de calme pour une tâche ou l’autre. »

Au final, on peut dire que ce nouveau siège de BNP Paribas Fortis est avant-gardiste, non  ?

« On a peut-être été avant-gardiste, oui, car nous avons tout de même conçu ce bâtiment en 2012. La flexibilité a toujours été un critère quand on imaginait les espaces de travail. Nous n’aurions jamais imaginé qu’une crise sanitaire mondiale allait nous tomber dessus et, très honnêtement, nous n’avons jamais pensé fonctionner avec 50 % de télétravail. Mais nous avons eu la chance de pouvoir nous adapter très facilement à la situation. Avec ses équipements IT adaptés au monde digital, le bâtiment s’adapte parfaitement aux nouvelles méthodes de collaboration et au travail à distance. » raconte Daniël De Clerck.

Smart
fact

Une anecdote autour de votre arrivée dans ce nouveau lieu de travail ?

« Je suis arrivé ici en février dernier et j’ai dû apprendre à ne plus avoir mon propre bureau, comme c’était le cas pendant 30 ans. Auparavant, les gens venaient toujours dans mon bureau, mais maintenant c’est moi qui me déplace. J’ai dû apprendre à fonctionner différemment. Mais je ne voudrais jamais revenir à l’ancien système car j’ai le sentiment d’avoir plus d’interactions avec mes collègues et mes équipes, plus de contacts humains aussi. »

19.08.2022
par Thibaut Van Hoof
Article précédent
Article suivant