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Entreprendre

Le chemin du développement

10.09.2020
par Fokus Online

Encore aujourd’hui, la transformation digitale est parfois vue comme une lubie pour entreprises technologiques. Mais à l’heure de l’ultra-connectivité, le passage au digital serait en fait une question de survie pour toutes les entreprises. Sans distinction de taille ni de secteur. 

Cela fait bien 20 ans qu’on en parle. L’ère de la digitalisation est arrivée, et elle bouleverse l’économie, avec pour fondements la dématérialisation et l’automatisation des tâches répétitives. « Pourtant, en Belgique, même si tout le monde en a bien conscience, le passage à l’action tardait à se faire », analyse Simon-Pierre Breuls, co-fondateur d’Universem, une société spécialisée dans le marketing de digitalisation. « Aujourd’hui, je crois que la transformation commence vraiment, accélérée par la récente crise sanitaire. » 

La technologie pour exister auprès de son public

Mais finalement pourquoi changer, et (re)construire son entreprise sur un mode digital ? « Nous sommes entourés de technologies », avance Julie Foulon. Elle est CEO de Girleek, start-up dont la mission est de rendre le digital accessible au public féminin. « On oublie parfois que le premier réflexe des gens lorsqu’ils veulent de l’information. C’est de dégainer leurs téléphones. Dans ce contexte, il est important pour une entreprise de s’adapter. Il faut créer un écosystème digital, être visible en ligne et facilement contactable. Mais aussi pouvoir identifier et comprendre sa cible, notamment grâce au dashboarding et à l’analyse de données. » Une adaptation qui serait nécessaire quelle que soit l’activité développée. Au risque d’être tout simplement noyé dans la masse d’informations disponibles, et de laisser filer la clientèle… 

Gare au retard

« Au niveau du marketing digital, nos entreprises ont d’ailleurs du retard par rapport à ce qu’on observe en France, aux Pays-Bas ou en Allemagne », rebondit à ce propos Simon-Pierre Breuls. Pourtant, le belge est très connecté. Résultat : une partie du marché belge est capté par nos voisins. Ce qui représente tout de même une fuite importante du PIB. » Aïe…

Le gros challenge n’est pas tellement technologique, il est surtout humain. Il faut former et accompagner les gens au digital.
— Simon -Pierre Breuls – co-fondateur d’universem

Mais le marketing est-il le seul domaine dans lequel la digitalisation est devenue vitale au développement de l’entreprise ? Ou n’est-ce que la partie visible de l’iceberg ? « La digitalisation concerne évidemment aussi toute l’organisation interne, c’est-à-dire les processus et procédures, la comptabilité ou encore la logistique », explique Julie Foulon. « Digitaliser tout cela. C’est dématérialiser et optimiser les tâches les plus répétitives », complète Simon-Pierre Breuls. L’entreprise est dès lors plus efficiente. Moins d’erreurs sont commises et on focalise les équipes sur les tâches à haute valeur ajoutée, qui sont par ailleurs plus agréables. »

La formation, enjeu sous-jacent

On l’aura compris, l’outil numérique (réseaux sociaux, logiciels, pages web, positionnement SEO, big data…) n’est pas qu’un phénomène de mode ou un investissement tape à l’œil. Intégré dans une stratégie globale, c’est un vecteur de rationalisation, de compétitivité, de développement et de bien-être. De démocratisation des affaires, même. « Avec la multiplication des canaux, si on prend le cas spécifique du marketing, tout le monde, du petit indépendant à la multinationale, peut aujourd’hui faire une publicité ciblée et efficace », explique le co-fondateur d’Universem.

Il n’en demeure pas moins nécessaire pour le chef d’entreprise de se former au digital, et d’y sensibiliser ses équipes.  « Le gros challenge n’est pas tellement technologique, il est surtout humain. Il existe une corrélation positive entre le digital et la création d’emploi. Mais il ne faut laisser personne sur le quai. Il faut donc arriver à former et accompagner les gens au digital pour les garder dans les entreprises, à des postes qui évoluent. » Des propos qui trouvent écho dans ceux de Julie Foulon, pour qui les femmes et les « moins jeunes » ne doivent pas être les grands oubliés de cette évolution. « La formation au digital doit être massive si l’on veut que l’entreprenariat et la valeur-ajoutée continuent à se développer en Belgique », conclut-elle.

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