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R&D

Le Biotech belge a la cote

18.11.2021
par David Hainaut

Grâce un écosystème de pointe et une position internationale enviable, la Belgique a bien des raisons de miser sur la biotechnologie. Un secteur parfois méconnu, qui pourrait pourtant constituer l’un des futurs piliers de notre économie.

Une reconnaissance internationale

Tout juste une décennie, générant 10 000 nouveaux emplois, aura suffi au secteur de la biotech production belge pour acquérir une reconnaissance internationale : présence d’acteurs de rang mondial sur le territoire, facilités d’investissements et niveau élevé de coopération (entre gouverne-ment, universités et entreprises). Voilà ce qui explique pourquoi notre pays est souvent cité comme l’un des plus performants dans ce domaine. Celui-ci reste singulier, avec des cycles de développement plus longs que partout ailleurs. Car pour rappel, un traitement médical ne rapporte rien avant sa mise sur le marché et peut parfois coûter plusieurs millions vu son élaboration, nécessaire sur plusieurs années…

Mais les chiffres sont évocateurs : au sein de l’Union européenne, près de 15 % des exportations biotech et 10 % des dépenses en R&D proviennent de chez nous, alors qu’on n’y comptabilise que 2,5 % de la population européenne. Une réussite dont témoigne Jean-Claude Havaux, fondateur et président du Conseil d’Administration de ZenTech, l’une des 150 sociétés belges : « Tout cela est désormais réalisable, car en marge de plusieurs années d’investissements dans un écosystème réactif, nous avons sur le terrain tout un tissu de sociétés très compétentes. Ce qui est évidemment positif pour générer une sous-traitance scientifique vers de nombreux acteurs »

Une position géographique centrale enviable

La Belgique, qui jouit par ailleurs d’une position géographique centrale enviable — avec d’excellentes infrastructures de transport — se trouverait même déjà dans une période-charnière, si elle veut continuer à faire de la biotechnologie un véritable pilier de l’économie, voire un moteur de relance. Cela, tant dans le domaine de la santé que dans celui des applications biotech et bio-sourcées dans l’agriculture et l’industrie. L’heure est même à davantage de collaborations entre petites structures et grands groupes, en vue de pérenniser la production sur notre sol. Ce que confirme Jean-Claude Havaux : « Nous devons songer à la mutualisation des forces. Vu l’étroitesse de notre marché et une certaine pression du milieu réglementaire et international, qui ne nous permettent pas de devenir des grands seuls, nous avons tout intérêt à ce que les acteurs dans notre pays collaborent entre eux. »

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Importance d’une politique d’innovation ciblée

Lors du récent BIO International Convention, soit le plus grand forum mondial de biotechnologie, la fédération belge du secteur (Essenscia) a pointé l’importance d’une politique d’innovation ciblée et la formation de futurs talents, dotés de compétences. numériques. Histoire d’anticiper une pénurie de main-d’œuvre — et déjà constatée —, plusieurs centres de formation belges vont se déployer et même se construire, dans un futur assez proche.

Et si la Flandre compte entre autres avec l’Imec un centre de premier plan au niveau mondial dans le domaine de la nanoélectronique et des technologies numériques de santé, la Wallonie n’est pas en reste, s’étant notamment spécialisée dans les thérapies cellulaires et les vaccins.

BioPark de Charleroi

Face à la demande croissante d’entreprises spécialisées, le BioPark de Charleroi, sorte de pôle central au sud du pays, verra d’ailleurs sa capacité multipliée par deux d’ici à 2024 (et même plus si affinités), pour renforcer encore un peu plus la centralisation de ces sociétés. Renaud Moens, directeur général d’Igretec, l’intercommunale en charge de son développement, commente : « En vingt ans, le BioPark carolo a connu un développement exceptionnel, voire inespéré. Capitaliser dans ce secteur apparaît désormais comme essentiel, pour que nous maintenions un terreau fertile pour lui, avec un campus, des bureaux, des laboratoires, etc. »

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