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Santé

Vivre mieux pour vivre plus longtemps

17.10.2019
par Fokus Online

Le lien entre l’hygiène de vie et la santé des individus n’est plus vraiment à démontrer. Pourtant, au quotidien, on continue à sous-estimer le rôle de certains comportements sur le développement de maux tant physiques que psychologiques. Piqûre de rappel.

Selon l’enquête de santé publique publiée par l’Institut Sciensano en 2018, les cancers et maladies cardiovasculaires caracolent largement en tête des causes de décès dans la population belge. Deux maux dont on sait combien ils peuvent être liés à nos habitudes de vie. En se penchant sur le « profil de santé » établi par l’Union européenne en 2017, on découvre que 28 % des décès dans la population belge peuvent même être imputés à des facteurs de risques liés au comportement. Ces facteurs de risques, on les connaît bien aujourd’hui: alimentation déséquilibrée (trop de sucre, de viande et de produits transformés), consommation de tabac et d’alcool, trop grande sédentarité et manque d’activité physique. Ils ont un impact sur le développement d’affections aussi variées que l’hypertension, l’hypercholestérolémie, le diabète, les maux de dos, les allergies ou encore la fatigue chronique.

Mode de vie, santé physique, santé mentale : tout est lié

« On en apprend également toujours plus concernant le rôle du stress et du sommeil sur la santé », précise Chantal Vandoorne, directrice de l’Appui en Promotion et Éducation pour la Santé (APES) à l’Université de Liège. « Le stress chronique, par exemple, contribue aux troubles cardiovasculaires et musculosquelettiques, mais aussi à l’apparition de troubles anxieux, de dépressions et de burn-out. » Il faut en effet rappeler que les « mauvais comportements » ne mettent pas seulement en péril notre santé physique mais aussi notre bien-être mental. « De plus, si de nombreuses études établissent clairement des liens entre une facette du mode de vie, par exemple le tabagisme, et un problème de santé, comme le cancer des voies respiratoires, on n’explique pas toujours comment tous ces comportements diversifiés peuvent interagir chez un individu. » D’autant que le patrimoine génétique, l’environnement et la situation sociale viennent complexifier le tableau.

Prévention et bonnes habitudes : Une médecine du mode de vie

Ce qu’on sait par contre, c’est qu’un certain nombre de bons gestes peuvent augmenter la probabilité de vivre longtemps en bonne santé, ce qui est non seulement une bonne chose sur le plan personnel, mais aussi pour les dépenses publiques liées aux soins de santé. « À moins d’avoir déjà des problèmes de santé avérés, je propose d’y aller petit à petit et de changer progressivement », explique Reginald Deschepper, médecin et président de l’organisation LifeMe, qui milite pour une médecine du mode de vie. « D’abord il faut équilibrer son régime alimentaire en évitant les produits transformés et en mettant l’accent sur les fruits et légumes.

Activité physique modérée

Ensuite, il est important de pratiquer une activité physique modérée au moins 3 à 4 fois par semaine. Le simple fait d’aller au travail à pied est déjà une excellente chose. » Et comme on l’a dit précédemment, il ne faut pas non plus négliger l’esprit. « Les neurosciences ont clairement montré l’influence bénéfique de la méditation sur l’activité cérébrale, et par conséquent sur le stress, le sommeil, la douleur ou encore l’anxiété », appuie Ch. Vandoorne. « Mais le simple fait de s’asseoir et de lire un bon livre suffit à certaines personnes. » Et puis il y a bien sûr le sommeil. « Il est conseillé d’avoir une routine de sommeil, c’est-à-dire de se coucher et de se lever à la même heure, et d’éviter l’exposition tardive aux écrans qui perturbent la production de mélatonine, l’hormone du sommeil », explique R. Deschepper.

 Il est conseillé d’avoir une routine de sommeil, et d’éviter l’exposition tardive aux écrans qui perturbent la production de mélatonine, l’hormone du sommeil.
— Chantal Vandoorne, directrice de l’APES

Diminuer les risques

Toutes ces bonnes habitudes, qui se renforcent l’une l’autre, ne vous garantissent pas de vivre centenaire mais diminueront les risques de développer une série de maladies. « Connaissez-vous les zones bleues? », questionne le professeur Deschepper. « Il s’agit de régions du monde où les gens vivent vieux et en bonne santé. Les scientifiques qui les ont étudiées ont découvert des points communs comme une alimentation équilibrée, des activités qui réduisent le stress, ou encore un engagement social important. C’est une preuve que le mode de vie à un impact déterminant sur la santé. » À méditer donc, au propre comme au figuré.

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