aînés
Famille

Le quartier a le potentiel d’aider les aînés à rester plus longtemps chez eux

17.03.2022
par Fokus Online

Grâce à un nouveau concept, les créateurs du réseau social Hoplr allègent la charge qui pèse sur le secteur des soins de santé en aidant les aînés à vivre le plus longtemps possible chez eux. Des concierges de quartier seront chargés d’identifier le capital social local et d’en simplifier l’accès pour que les particuliers puissent bénéficier plus facilement d’une aide de première ligne et d’une prise en charge informelle.

Les chiffres sont loin d’être réjouissants. D’après l’Enquête Nationale du Bonheur de 2018 – avant la pandémie, donc -, près de la moitié des Belges se sentent parfois isolés. Ajoutez à cela les conclusions du Nederlandse Gezondheidsmonitor selon lesquelles l’offre d’assistance des professionnels et bénévoles a chuté depuis 2016 alors que près d’un aîné sur trois dépend de cette aide, et vous aurez compris que notre société est confrontée à un problème de taille. 

Mais comment pouvons-nous arrêter l’hémorragie avec un système de santé à bout de souffle, et notre vie en société toujours plus connectée, mondialisée et individualiste ?

Redynamiser les quartiers

Jennick Scheerlinck est le cofondateur de Hoplr, un réseau de quartier créé en 2014 dans le but de créer un maximum de contacts « hors ligne » entre voisins. « Le but est que notre réseau en ligne stimule les rencontres hors ligne : entraide, échange de biens, organisation d’activités… Ces interactions redynamiseront progressivement les quartiers. Nous sommes convaincus que le quartier présente un immense potentiel pour les groupes vulnérables et moins mobiles – et en particulier les personnes âgées. Nous pensons qu’en tissant plus de liens au sein d’un réseau social, nous pouvons resserrer les mailles du filet de sécurité sociale. » 

Sans stigmatisation

Beaucoup de personnes vulnérables ayant réellement besoin d’aide ne disposent pas des compétences numériques nécessaires pour utiliser un tel réseau et ses participants ne sont pas toujours connu de la population. En outre, ces personnes sont souvent vicimes d’abus de tromperie. « C’est pourquoi nous avons créé la « Conciergerie de quartier », une organisation qui sert de relais entre les groupes vulnérables et le capital social de leur quartier. Le tout sans les stigmatiser. » « Les concierges de quartier sont toujours joignables par téléphone, et entretiennent d’étroits contacts avec les bénévoles et professionnels du quartier. Grâce à leur intervention, les petites demandes comme les déplacements en voiture ou les courses sont rapidement prises en charge par des voisins fiables. »

Notre ambition est de permettre aux aînés de quitter leur foyer le plus tard possible.

« Ce système permet de particulariser l’aide de première ligne et la prise en charge informelle. Résultat : les personnes vulnérables, et en particulier les aînés, gagnent en autonomie et en bien-être, et peuvent rester plus longtemps chez elles, ce qui allège automatiquement la charge qui pèse sur le secteur des soins de santé préventifs. »

Monsieur le docteur

Les aînés accordent beaucoup d’importance aux titres tels que « monsieur le docteur » ou « madame la pharmacienne ». Pour Jennick Scheerlinck, le concierge de quartier doit être perçu comme une nouvelle personne de confiance capable de servir d’intermédiaire entre deux membres du voisinage. « Le concierge de quartier est une personne de confiance locale qui gère les questions et les demandes des habitants. Mais les aidants peuvent eux aussi faire appel aux concierges en cas de besoin. »

Trois ans de plus à la maison

« Notre ambition ultime est de permettre aux gens de quitter leur foyer le plus tard possible », explique Jennick Scheerlinck. « Concrètement, nous voulons leur offrir trois ans de plus chez eux. Soit trois années où ils ne devront pas faire appel à leur mutuelle pour obtenir des soins professionnels. Nous voulons donc lutter contre l’isolement et favoriser l’autonomie, mais aussi soulager au maximum le secteur des soins de santé préventifs. Et si nous y parvenons en stimulant le capital social du quartier, c’est encore mieux. »

Article précédent
Article suivant