La santé des aidants proches : une ressource pour « tenir »
Savez-vous que 11 % des Belges sont des « aidants proches » ? Ils épaulent un proche « dépendant » et répondent à ses besoins, mais il ne s’agit ni d’un travail professionnel, ni d’une activité de volontariat.
« ça va de soi »
Souvent, les « aidants proches » s’ignorent : on donne un coup de main, de manière spontanée… Parce qu’on est de la famille, un ami, un voisin : « ça va de soi ». Cet accompagnement est multitâche : soutien quotidien, transports, suivi de la santé, support moral, organisation du planning… Les aidants font face jour après jour, sans pouvoir (toujours) se projeter dans l’avenir. Se dépensant sans compter, ils sont eux-mêmes vulnérables. S’ils « craquent », c’est tout l’accompagnement qui est fragilisé. Alors, pour « tenir », quels sont les points d’attention à avoir à l’esprit ?
Les aidants doivent assumer les sollicitations quotidiennes et organiser le long terme. Mais leur soutien à des proches fragiles (physiquement et/ou psychiquement) va rarement en diminuant ! Inquiétude pour le bien-être du proche, stress des imprévus, vigilance incessante… en plus d’une activité professionnelle, d’une vie familiale… Bref, peu de répit ! Alors, quels sont les risques pour les aidants ? Difficultés d’endormissement, isolement social, culpabilité de devoir déléguer des soins, risque accru de dépression… sont quelques-uns des écueils qui guettent les aidants.
Les aidants font face jour après jour, se dépensent sans compter, et sont eux-mêmes vulnérables.
Sa santé est impactée
Au fur et à mesure que la santé du proche se dégrade, la charge de l’aidant s’alourdit, sa santé est impactée : un aidant sur cinq reporte sa consultation, faute de temps et de solution pour son proche ! Perte de poids, fatigue, (sur)médication, hypertension artérielle et risque de maladies coronariennes sont des risques connus, encore amplifiés avec la crise sanitaire. Crainte de la contamination, surcharge de travail devant l’arrêt des aides professionnelles, déracinement d’avec le proche, hébergé en institution… sont des constats régulièrement partagés.
Vous les connaissez sans doute, vous l’êtes peut-être vous-même. Un conseil : encouragez ou veillez à anticiper l’avenir, les choix de vie. Vous côtoyez des aidants épuisés ? Incitez-les à partager leurs difficultés auprès de leur médecin ou leur mutuelle (la loi de reconnaissance des aidants proches stipule que les mutuelles des aidants sont leur ressource de proximité). Encouragez-les à oser demander de l’aide autour d’eux (un coup de main ponctuel, un répit…). Enfin, des relais existent, face aux questions des aidants : Aidants Proches Wallonie (https://wallonie.aidants-proches.be/ 081 30 30 32) et à Bruxelles (https://www.aidantsproches.brussels/ 02 474 02 55).