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Santé

La propagation de fake news liées à la santé

17.03.2022
par Charlotte Rabatel

Les réseaux sociaux sont un terrain de jeu propice pour la diffusion de fake news. Mais les stratégies de désinformation s’immiscent aussi dans la navigation, en dehors de ces réseaux sociaux. Avant la pandémie, cette désinformation existait déjà. Mais depuis la pandémie, elle s’est amplifiée. Quelques informations sur les conséquences des fake news et les outils pour les déjouer.

Risques de la désinformation en matière de santé 

Le premier risque de la désinformation en ligne liée à la santé est l’installation d’une méfiance envers les médecins. Lorsqu’un internaute cherche une réponse en ligne, il peut créer ses propres vérités en s’appuyant sur de fausses informations, ou des informations déformées. Et, lorsqu’un médecin établit ensuite un diagnostic, qui peut être différent de celui que l’internaute a créé dans son esprit, le lien de confiance entre le patient et le professionnel de santé est cassé. La peur de pathologie imaginée grandit, tandis que les risques liés à une réelle maladie sont sous-estimés. 

Parallèlement, la désinformation, mais surtout le partage de ces inexactitudes, dessert le travail des lanceurs d’alerte qui servent l’intérêt public. Le propre des fake news en ligne est d’être massivement partagées sans être vérifiées. Quand une information est abondamment relayée, mais qu’elle s’avère fausse, la méfiance envers les lanceurs d’alerte grandit. Un doute global s’installe, sans qu’il y ait de distinction entre ceux qui dévoile un fait réel d’intérêt public et ceux qui font la promotion d’informations erronées dans leur propre intérêt ou dans l’intérêt d’une pensée particulière. 

Déceler les formats trompeurs

L’Unesco affirme que le Covid-19 a ouvert la porte a “toute une gamme de formats pour nuire à la compréhension du public des différents aspects de la pandémie et de ses effets”. La crise sanitaire a exacerbé les pratiques de désinformation qui existaient déjà. Celles-ci “menacent non seulement les individus mais les sociétés dans leur ensemble. Elles conduisent les citoyens à s’exposer aux dangers en ignorant les avis scientifiques, elles accroissent la méfiance envers les décideurs et les gouvernements et détournent les efforts des journalistes vers une réfutation réactive des mensonges plutôt que vers un apport proactif de nouvelles informations”.

L’Unesco décrit quatre catégories de contenus et stratégies en ligne dont il faut se méfie. Les récits, même à narratif émotionnel, qui contiennent “des contrevérités et/ou des informations incomplètes et des opinions personnelles”. Les images et vidéos frauduleusement modifiées, inventées ou décontextualisées, qui peuvent susciter de fortes émotions. Les sites web inventés et identités faisant autorité qui contiendront des “ensembles de données contaminés”, ces sites publient des “informations apparemment fiables sous la forme d’articles”. Enfin, il y a également les campagnes orchestrées d’infiltration et de désinformation, qui ont pour objectif de “semer la discorde dans les communautés en ligne”.

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“Google n’est pas médecin” 

Les recherches sur internet peuvent créer de réelles inquiétudes en semant de fausses peurs dans les esprits. Mais aussi en minimisant les vrais risques. En 2019, la SSMG (Société Scientifique de Médecine Générale) lançait déjà une campagne contre la désinformation liée à la santé, en collaboration avec Bayer. Partant du principe que de plus en plus de patients s’informent sur internet avant de consulter un médecin. La campagne veut proposer des solutions pour lutter contre cette désinformation.

Une des pistes de solution émanant des médecins interrogés serait le référencement des sources d’informations fiables. Mais dans son communiqué, la SSMG rappelle que même si le patient n’est pas toujours dirigé vers des lieux de confiance lorsqu’il fait une recherche sur Google, il existe des bonnes références pour s’informer en matière de santé, qu’il faut privilégier : “comme les sites des associations de patients, d’associations professionnelles médicales ou paramédicales comme la SSMG (www.mongeneraliste.be), de l’industrie pharmaceutique, des autorités de santé, etc…”. 

Les réponses : vérifications et l’outil de fact-checking 

Lorsque vous rencontrez une information sur internet, qu’elle soit liée à la santé ou non, la première étape est d’en vérifier la source. Il s’agit de déterminer si les données avancées reposent sur de vraies recherches. Mais également de déterminer si la personne ou l’organisme qui diffuse cette information trouve un intérêt dans le fait de la diffuser. Vous ne trouvez pas l’émetteur de l’information ? Mauvaise nouvelle. Lorsqu’une information est sûre, le diffuseur a tout intérêt à indiquer d’où elle provient. Si la source est floue, c’est un indice d’une fausse information ou d’une déformation du fait qui est exposé.

Il y a aussi l’émergence du fact-checking. Littéralement, le terme fact-checking signifie vérifier les faits. Depuis quelques années, les grands médias développent ce nouveau format, qui vise à décrypter des faits dans les actualités. Parmi eux : Les décodeurs du Monde, À vrai dire  de TV5 Monde, Vrai ou fake de Franceinfo ou encore Faky de la RTBF. Si vous avez un doute sur une information, Faky indique ainsi qu’un “formulaire de contact est également disponible afin que vous puissiez nous transmettre des éléments comme des articles, des photos, vidéos ou contenus”.

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