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Ramakers : « L’innovation wallonne : bien plus qu’une histoire de labo »

23.03.2023
par Fokus Online
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Clarisse Ramakers, Directeur Général Agoria Wallonie

La Wallonie constitue un terrain fertile pour la R&D grâce à un écosystème d’acteurs forts et complémentaires. Mais pour le rester, il faut faire en sorte que le cadre politique et fiscal lui permette de conserver son avantage concurrentiel.   

Au moment où le prix de l’énergie est plus élevé en Belgique qu’ailleurs en Europe et où l’indexation automatique des salaires plombe la compétitivité, la question suivante a du sens : l’innovation est-elle encore un atout pour la Belgique?

La réponse est oui. 4 fois oui. L’innovation n’est pas qu’une histoire de laboratoire. C’est surtout une histoire d’écosystème, au sein de laquelle plusieurs acteurs jouent un rôle clé et interagissent. On parle de modèle à plusieurs hélices dans lesquels chaque acteur et chaque composante possède sa fonction propre et est indispensable pour déployer un modèle vertueux d’innovation.

Les universités et centres de recherches d’abord. La Wallonie possède des universités de renom, des hautes écoles, des centres de recherches qui permettent de transformer les résultats de la recherche fondamentale en recherche appliquée. En travaillant aux côtés des entreprises qui peuvent leur formuler leurs défis, ils constituent un élément majeur et moteur pour favoriser la mise sur le marché de solutions innovantes. 

L’immobilier ensuite. Il est nécessaire de disposer d’espaces. C’est un atout majeur de la Wallonie. Il lui reste des terrains. Des terrains qu’il faut dépolluer et rendre exploitables par les industries, et ce le plus rapidement possible. C’est l’un des projets du Plan de relance wallon et il est important d’accélérer sa mise en œuvre.

La constance du cadre politique entrepreneurial est la clé de tout investissement pérenne et durable.

Le financement est également une composante essentielle. Selon les secteurs, les besoins sont très différents. Avec les investissements, Wallonie Entreprendre et le private equity, la Région dispose d’une offre intéressante. Elle n’est pas parfaite, mais elle a le mérite d’exister et d’avoir de l’impact. Surtout lorsqu’elle est combinée au financement privé.

Un tissu de PME, enfin. Si les entreprises structurantes sont des acteurs clé pour être des moteurs d’attractivité, elles doivent s’ancrer dans un territoire de PME agiles, fiables et géographiquement proches. Ce sont de vrais partenaires.

Ces différentes hélices existent autour des pôles de compétitivité. Elles ont également pris vie autour d’initiatives comme A6K à Charleroi, The POD en Brabant wallon. Nous devons travailler à leur amplification. Mais encore faut-il que le cadre fiscal permette à la Wallonie de maintenir son avantage concurrentiel en termes de traitement du salaire des équipes de recherche et d’innovation au sein de nos entreprises. Nous ne le répéterons jamais assez : la constance du cadre politique entrepreneurial est la clé de tout investissement pérenne et durable. Surtout s’il s’agit d’investissements importants en innovation.

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