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R&D

Les peptides, une substance à l’origine naturelle pleine d’avenir !

18.11.2021
par Fokus Online

Dans ce secteur pharmaceutique belge toujours en pleine expansion, une substance particulière gagne à être connue : le peptide. Tant pour sa contribution envers la santé publique que pour le marché dans l’emploi dans notre pays, puisque sa production génère la création de centaines de collaborations. Et cette croissance semble loin d’être finie…

Pas encore bien connus en Belgique

Malgré leur intérêt grandissant dans les domaines médical et scientifique, ainsi que leur impact sur la santé publique, les peptides, aux dires mêmes de ses plus éminents spécialistes, ne sont pas encore bien connus en Belgique. Porteurs du nom d’une substance naturelle sécrétée dans notre corps au départ d’acides aminés, les peptides interviennent pourtant dans de nombreux mécanismes d’autorégulation. Vincent Mancuso, Docteur en sciences chimiques (ULB), développe : « Si on prend par exemple la glycémie, on peut aujourd’hui synthétiser des peptides, avec des séquences d’acides aminés naturels ou pas, qui permettent des traitements novateurs du diabète. D’autres indications thérapeutiques sont possibles comme dans le domaine du cancer, de l’obésité ou de maladies infantiles rares, en produisant des peptides synthétiques spécifiques. C’est donc un domaine qui est en plein essor ! »

Finalement, tout ceci ne fait que confirmer les prévisions des experts de la question — en Belgique y compris — qui, depuis plusieurs années, ont annoncé l’intérêt de la part de nombreux groupes pharmaceutiques quant au développement des peptides. D’autant que la conception de petites molécules comme nouvelles voies thérapeutiques, voire de recherche, ces dernières décennies, permet leur utilisation. Comparés aux petites molécules qui constituent les médicaments traditionnels, les peptides présentent en effet des qualités indéniables, notamment en termes d’activité. Par ailleurs, plusieurs groupes ont pu mettre au point des stratégies permettant d’envisager tant de nouvelles voies d’administration non orales que des mécanismes de protection, pour rendre les peptides moins bio-vulnérables. 

Nouveaux outils

Avec le temps, de nouveaux outils ont ainsi vu le jour, pour venir en appui aux méthodes expérimentales, notamment pour le design de peptides, mais aussi pour la gestion et la prédiction de leurs structures, leurs sélectivités ou leurs affinités. Face aux petites molécules, les peptides offrent pas mal d’avantages, d’abord en termes d’efficacité, de sélectivité. Épinglons aussi que les produits de dégradation des peptides sont des acides aminés, ce qui élimine grandement les risques de toxicité. 

Les peptides améliorent les soins du cancer et dans beaucoup de maladies, parfois rares.

Site à Braine-l’Alleud

C’est l’une des raisons pour lesquelles PolyPeptide, un grand groupe international récemment devenu public et fondé il y a plus de soixante ans, a fait il y a peu l’acquisition d’un site à Braine-l’Alleud. Avec des investissements majeurs, visant à transformer les lieux et à créer plusieurs centaines d’emplois. Une société belge à taille humaine située dans un cadre vert et composée actuellement de 300 collaborateurs, dont Mancuso, qui jouit d’une longue expérience chez Lilly et GSK, est le responsable depuis trois ans.

« Face à l’expansion de ces peptides, puisqu’on parle quand même du développement d’un demi-millier d’entre eux au niveau mondial, la boîte passera de 300 à 350 employés d’ici la fin de cette année, et même 450 l’an prochain. Et son chiffre d’affaires aura quadruplé, ce qui n’est pas anodin dans le contexte économique actuel. Tout cela nécessite indirectement un besoin et une attraction de talents, de même qu’une capitalisation sur le développement du personnel en interne, afin de respecter tous les engagements envers les clients, du plus petit au plus grand. »  Un impact non négligeable, on l’aura compris, dans le domaine de l’emploi en Wallonie. « Une région dont le potentiel est encore trop sous-estimé et mal décrit à l’échelle internationale », regrette Mancuso. « D’autant que notre personnel démontre au quotidien sa capacité à gérer le changement et à s’investir énormément dans un projet. »

Transformation sociétale

En marge de la transformation sociétale en cours, Mancuso insiste sur l’importance du bien-être des travailleurs, qu’importe d’ailleurs le secteur. « Si le secteur des peptides est un exemple porteur pour le travail, incitant même à un certain optimisme pour les années à venir, le sens qu’on donne au travail est tout aussi essentiel. Beaucoup de gens ne mesurent pas toujours toute la valeur de leur contribution. Peu sont fiers de ce qu’ils réalisent. Or, la contribution au secteur thérapeutique reste primordiale pour ce qu’elle apporte à la vie en société. On a parfois le tort de se focaliser avant tout sur ce qu’on délivre comme travail, ce que j’appelle le “quoi”. Mais on s’accommode trop peu du “comment”. Or, le “comment” doit toujours être aussi important que le “quoi”.

Être fier de ce qu’on fournit en temps et en heure à un client, c’est bien sûr intéressant et impératif, mais pas si on se retrouve avec trois collaborateurs en burn-out ! Ce n’est qu’en préservant et en misant sur le bien-être qu’une société moderne peut réellement fonctionner, à l’heure actuelle. » Enfin, les sociétés chimiques, comme PolyPeptide, gardent logiquement un œil sur l’environnement. « Recycler les solvants, c’est quelque chose d’important, chacun d’entre nous le sait. Il est d’ailleurs possible, en nouant quelques partenariats diversifiés, de valoriser plus de 90 % des déchets qu’on génère. Puisque nous le faisons ! »

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