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R&D

La transition énergétique et ses défis

08.09.2022
par Fokus Online

Pour embrasser la transition électrique comme il se doit, la Belgique doit opérer certains changements : innovations, spécialisations des entreprises, formations du personnel, mais aussi conscientisation des consommateurs. Des évolutions non négligeables qui méritent toute notre attention.

La transition énergétique est à nos portes. Notre monde s’électrifie et se digitalise de plus en plus. Sans grande surprise, ces changements sont au cœur d’un même processus qui nous mène vers l’efficience de toutes les installations électriques et la réduction des gaz à effets de serre. L’énergie 100% renouvelable d’ici 2050 devient une réalité à portée de doigts. 

Mais concrètement, quelles seront les premières innovations à avoir un réel impact sur notre quotidien ? Sans grande surprise, la généralisation de la voiture électrique sur nos routes est certainement ce qui bouleversera le plus nos habitudes. « Rappelons que toutes les voitures de société devront être électriques d’ici 2026 », explique Paul Jacobs, coordinateur Team Technologie chez Volta. « Les grandes villes comme Bruxelles interdisent d’ailleurs progressivement les moteurs thermiques ». C’est une véritable révolution que nous allons connaître dans les prochaines années. Tout comme le sera certainement la suppression du compteur classique au profit du compteur digital dans notre maison. « Vous pourrez dire adieu au tarif exclusivement basé sur la consommation d’énergie (kWh) et embrasser celui basé sur la simultanéité de la consommation (tarif de capacité en kW) », explique Peter Claeys, directeur chez Volta. Si on combine ce nouveau compteur digital avec un Energy Management System, on peut faire des économies d’énergie substantielles en distribuant adéquatement l’utilisation énergétique pendant 24h.

« Vous éviterez ainsi de faire sauter votre disjoncteur, qui sera probablement amené à supporter simultanément une borne de recharge électrique, une installation TV et une pompe à chaleur ». La pompe à chaleur, puisqu’on en parle, constitue une troisième innovation qui fera certainement partie de votre quotidien d’ici peu. Et pour cause, dans les prochaines années, elle deviendra obligatoire dans les nouvelles constructions. « C’est l’une des meilleures solutions que les régions aient trouvées pour réduire la quantité de CO2 émis par les bâtiments habitables ou non ». On vous l’avait dit, l’avenir s’annonce électrique. 

Rappelons que toutes les voitures de société devront être électriques d’ici 2026.

Mais encore faut-il que notre pays ne rate pas cette transition énergétique. Car, si le consommateur final est toujours demandeur de telles technologies, il doit pouvoir s’adresser à des acteurs nationaux qualifiés dans ces différents domaines d’expertise. « C’est simple, avec cette transition, on touche autant à la mise en place de nouvelles installations chez le consommateur qu’à la dispense de différentes formations et de conseils avisés aux entreprises », explique Paul Jacobs. Les changements seront tellement importants que les entreprises ne doivent pas avoir peur d’investir, de s’adapter et d’innover sous peine de voir des parts de marché grignotées par des acteurs extérieurs.

« S’il est difficile de se lancer dans la production de voitures électriques, la création et l’installation de bornes de recharge, quant à elles, sont tout à fait envisageables », poursuit Paul Jacobs. Et quand on sait que 11 000 bornes seront notamment installées à Bruxelles d’ici 2035, on identifie aisément les opportunités à saisir pour les entreprises bruxelloises et wallonnes. « Le tout est de ne pas hésiter à se spécialiser. Cela concerne surtout les petites sociétés. Il y a suffisamment de boulot pour pouvoir faire des choix ». Sans compter que des liaisons et des partenariats avec d’autres entreprises sont toujours envisageables. Dans cet ordre d’idée, le rôle du politique est également capital. Des primes à l’innovation sont les bienvenues pour subsidier les entreprises qui veulent faire évoluer le secteur. 

L’importance des formations

De nombreuses formations existent également concernant la pratique du métier d’électrotechnicien comme celles concernant les produits. Il est important de se renseigner autant auprès d’organismes associatifs et privés qu’auprès des fabricants de produits eux-mêmes. « À l’heure actuelle, le secteur manque encore cruellement de personnel qualifié, de connaissances et de visibilité ». Et force est de constater que ces trois éléments sont essentiels au développement de la transition énergétique. « Le métier est sous-représenté et nous devons absolument opérer un changement de mentalité. La profession n’est plus la même qu’auparavant. Elle s’est complexifiée, digitalisée et est devenue beaucoup plus attractive », poursuit Peter Claeys. « Ce qui, nous l’espérons, permettra d’attirer de nouveaux jeunes talents ».

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