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R&D

La chasse aux candidats en R&D s’intensifie

08.09.2022
par Morgane Mignolet

En Belgique, 2.700 postes sont actuellement à pourvoir dans le secteur de la R&D. Énorme ? Pas tant que ça si l’on s’en réfère aux profils recherchés et à la complexité de l’offre et de la demande. Dès lors, qu’en est-il de la compétitivité du secteur et comment le rendre plus attractif ?

Le secteur de la recherche et du développement peut s’avérer complexe d’un point de vue ressources humaines et recrutement. D’une part, parce que de nombreux talents belges sont démarchés pour des postes à l’étranger, et d’autre part, parce que les profils recherchés se font de plus en plus rares. Ce qui engendre de la compétitivité au niveau national et international. 

Cependant, le recrutement de nos talents à l’étranger est à analyser plus en profondeur et relève d’une stratégie plus complexe. « Énormément de start-up, scale-up et autres spin-off voient le jour et ont donc besoin de recruter. L’une des tactiques en RH inclut le recrutement de personnes venant de l’étranger. Grâce à cela, des structures et entreprises étrangères sont intéressées par nos talents et les recrutent. », explique François-Michel Bury, fondateur de Pahrtners, entreprise de recrutement dans le secteur. Ainsi, le recrutement au sein de la R&D est comparable à une plaque tournante. Si nos talents apportent une plus-value à nos voisins, les leurs peuvent également offrir une valeur ajoutée pour l’avancée des recherches scientifiques et médicales belges. 

L’évolution économique est plus rapide que l’évolution démographique.

- François-Michel Bury, fondateur de Pahrtners

En réalité, la vraie difficulté au niveau du recrutement repose sur les profils recherchés et la complexité des postes à pourvoir. « Il faut une meilleure adéquation entre les besoins des entreprises de biotechnologies et les cursus proposés au sein des écoles. C’est d’ailleurs ce que la Région wallonne est en train de mettre en place en favorisant les stages en entreprise et en développant des formations professionnalisantes. », souligne Hervé Loréa, Talent Recruiter au sein de Mithra Pharmaceuticals. Il est donc essentiel que les cursus proposés évoluent au même rythme que celui du secteur de l’innovation et s’adaptent à ce dernier.

Ces obstacles créent donc un fossé conséquent entre l’offre et la demande. Non seulement les profils recherchés se font rares, mais, paradoxalement, de plus en plus d’entreprises voient le jour.  « L’évolution économique est plus rapide que l’évolution démographique. C’est la raison pour laquelle il faut également attirer des profils venant de l’extérieur. », explique François-Michel Bury.

Mais alors, comment rééquilibrer la balance entre l’offre et la demande et comment rendre la R&D plus attractive à l’embauche ? Premièrement, en maintenant l’aspect multiculturel omniprésent dans le secteur, et ce, grâce à l’embauche de talents étrangers. Ensuite, en travaillant davantage autour des aspects communicationnels et marketing. Aujourd’hui, nombreuses sont les petites structures à ne pas assez se mettre en avant et à ne pas communiquer suffisamment autour de leurs innovations et projets, pourtant essentiels à la santé publique. Et enfin, en formant les acteurs de demain par le biais de formations continues et de stages professionnalisants. 

La R&D a donc tous les outils en main afin d’embaucher davantage de talents, belges comme étrangers, afin de continuer d’innover.

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