mobilité
Mobilité

L’écologie, moteur des politiques de mobilité

21.09.2022
par Morgane Mignolet

À l’heure où le réchauffement climatique fait rage, de nombreuses décisions écologiques sont à prendre. Pour y parvenir, les politiques se mobilisent et mettent en place divers plans d’action, notamment en termes de mobilité. Quel est le bilan à Bruxelles et en Wallonie ?

D’après les chiffres officiels, le transport est responsable de 22 % des émissions de gaz à effet de serre en Wallonie et de 24 % à Bruxelles. Il est donc le deuxième secteur le plus polluant, après le secteur industriel en Wallonie et le chauffage à Bruxelles. Face à l’urgence climatique, il est primordial de recourir à de nouvelles stratégies de mobilité afin de tendre vers des moyens de transport moins polluants et d’encourager les citoyens à devenir des acteurs centraux de la transition écologique.

La région de Bruxelles-Capitale est en tête de classement en matière d’objectifs climatiques et de qualité de l’air et donc, en matière de mobilité durable. Ce statut est dû à son plan régional de mobilité Good Move visant « à diminuer l’utilisation et la possession de voitures individuelles. Son objectif premier est de diminuer la part modale de la voiture de 25 % d’ici 2030, par rapport à 2018 » détaille Alice Gérard, experte en mobilité durable à Bruxelles Environnement.

Pour atteindre cet objectif, la Région met l’accent sur le développement des transports en commun et prône notamment une politique axée sur l’utilisation du vélo. Bien que la genèse de ce projet émane de Bruxelles Mobilité, Bruxelles Environnement en fait partie intégrante et axe sa stratégie sur la diminution de l’impact des transports sur l’environnement. Pour ce faire, plusieurs mesures sont mises en place, comme l’obligation d’un plan de déplacements pour les entreprises favorisant le transfert modal pour les déplacements entre domicile et lieu de travail. Mais le plus gros challenge repose sur la « Low Emission Zone » (LEZ) appliquée depuis 2018. « La LEZ vise à retirer progressivement de la circulation les véhicules les plus polluants. À cet effet, un calendrier a été établi et planifié jusqu’en 2036 », développe Alice Gérard.

Le plan régional de mobilité vise à diminuer la part modale de la voiture de 25 % d’ici 2030, par rapport à 2018.

— Alice Gérard, experte en mobilité durable à Bruxelles Environnement

La Région a également pris des mesures d’accompagnement privilégiant l’utilisation des taxis et des voitures partagées afin de limiter l’usage individuel de la voiture. Enfin, la prime Bruxell’air constitue un incitant de taille pour les automobilistes bruxellois, puisqu’elle octroie un budget « mobilité » aux personnes se séparant de leur véhicule polluant. Le montant de la prime varie entre 500 et 900 euros, en fonction des revenus du ménage.

De son côté, la Wallonie a développé un plan d’action nommé « FAST » (Fluidité, Accessibilité, Santé, Transfert Modal) répondant à une série d’objectifs à atteindre d’ici 2030. Ce projet est divisé en deux Stratégies Régionales de Mobilité dont l’une est dédiée à l’utilisation des véhicules chez les particuliers. Le but premier de cette stratégie est « d’inciter les utilisateurs à privilégier une mobilité moins impactante pour l’environnement, tout en ne délaissant pas la facilité et l’accessibilité des déplacements. Par exemple, nous avons mis en place la gratuité des transports en commun pour les jeunes de moins de 25 ans et les seniors », explique Dominique Perrin, chef adjoint du cabinet du Ministre du Climat et de la Mobilité, Philippe Henry. Un budget conséquent a également été alloué à la création de nombreuses pistes cyclables et au développement de lignes express de bus.

Pour répondre aux objectifs du programme européen « Horizon 2030 », la Belgique tente aujourd’hui de stabiliser ses émissions de gaz à effet de serre. Cependant, face au manque d’approvisionnement en matières premières et à l’augmentation des prix des combustibles fossiles, nous devrons inverser la tendance en 2023 et diminuer de 35 % nos émissions. L’écologie et la mobilité durable doivent donc continuer d’avancer main dans la main, en Belgique tout comme ailleurs.

Article précédent
Article suivant