mobilité
Mobilité

L’attractivité d’une ville passe aussi par sa politique de mobilité

15.09.2022
par Fokus Online

La mobilité est l’un des sujets centraux des politiques régionales et des villes, et pour cause : leurs problématiques spécifiques et les solutions qu’elles y consacrent font partie intégrante de leur plan d’action pour développer le cadre de vie des citoyens et des entreprises qui y fleurissent. Zoom sur les différentes manières de se déplacer à Bruxelles, Namur et Liège.

mobilitéBart Dhondt
Échevin de la Mobilité et Travaux Publics – Bruxelles

Quelle est la problématique mobilité de votre ville ?

La première problématique concerne le déséquilibre de l’espace public, puisqu’on constate qu’il est majoritairement occupé par les voitures et que leurs déplacements requièrent beaucoup d’espace et créent des congestions. Nous avons pourtant la possibilité de créer un shift modal visant, d’une part, à convaincre la population de se déplacer autrement afin de diminuer les embouteillages, et d’autre part, à répartir de manière plus équitable l’espace public via la création de piétonniers et de pistes cyclables. Ensuite, les enjeux climatiques nous poussent à prioriser la verdurisation de la ville. Et enfin, la sécurité routière est l’un de nos plus grands challenges.

Quelles solutions de mobilité êtes-vous le plus satisfait de pouvoir offrir aujourd’hui ?

En Belgique, Bruxelles reste la ville la plus accessible en transports en commun grâce à son offre diverse et variée. Concrètement, nous avons implanté trois nouvelles lignes de bus et élargi le piétonnier, notamment place de Brouckère. Nous avons créé de nouvelles pistes cyclables et mis en place des lieux de stationnement dédiés au vélo, tels que les parkings souterrains de la STIB. Depuis le 1er mai dernier, nous avons établi une nouvelle réglementation de stationnement reposant sur le principe de téléjalonnement. De cette manière, les visiteurs sont redirigés vers des parkings publics et ne perdent plus de temps à trouver une place.

Quelles sont vos ambitions pour la mobilité de demain ?

Un nouveau schéma de circulation va être mis en place pour le Pentagone visant à diminuer le trafic de transit dans certains quartiers afin de les rendre plus agréables pour les riverains, de gagner en espace public et d’améliorer la sécurité routière. En plus de cela, une nouvelle ligne de tram est en cours de construction et permettra de rejoindre le centre-ville à Neder-Over-Heembeek. Ces travaux devraient être terminés vers 2024-2025. Une autre ligne va être construite afin de relier la Gare Centrale à Jette et Molenbeek. Enfin, nous sommes en train de travailler sur des parkings de dissuasion pour les visiteurs afin qu’ils achèvent leur trajet jusqu’au centre via un autre mode de transport.

wallonieStéphanie Scailquin
Échevine de l’Urbanisme, de l’Attractivité urbaine et de l’Emploi

Quelle est la problématique mobilité de votre ville ?

Depuis de nombreuses années, la Ville de Namur favorise l’intermodalité et la mobilité partagée puisqu’elle est la première ville wallonne à accueillir les stations de voitures partagées ainsi que les vélos partagés. Elle accueille aussi des opérateurs de trottinettes en free floating, une Ecozone, un système de transport intelligent, une zone 20 en cœur de ville, une gare multimodale et programme une extension de son piétonnier. Aujourd’hui, le véritable défi est de répondre à ce besoin croissant d’intermodalité et d’inciter à modifier les habitudes bien ancrées des riverains, tout en finançant les infrastructures nécessaires.

Quelles solutions de mobilité êtes-vous le plus satisfait de pouvoir offrir aujourd’hui ?

Notre passerelle cyclo piétonne « L’enjambée » qui connecte nos deux poumons commerciaux, à savoir Jambes et le centre-ville de Namur. Elle apporte également douceur, apaisement, dynamisme et donne une impulsion nouvelle à notre mobilité. De plus, depuis plus d’un an, nous disposons de plus de 1200 places de parking supplémentaires sur notre territoire via des partenariats privés et publics. Enfin, nous sommes fiers du travail accompli autour de la facilitation de l’accès aux écoles encourageant la mobilité active. Ce travail n’aurait pas pu être possible sans la participation des associations de parents, des directions d’écoles et des divers services communaux.

Quelles sont vos ambitions pour la mobilité de demain ?

Nos ambitions sont connues. Nous voulons un cœur de ville apaisé, convivial, battant au rythme du shopping, des balades culturelles et de la vie de quartier. L’actuelle zone partagée de la Corbeille (Zone 20) se transformera en piétonnier dans les années futures. En dehors du centre, nous tenons à finaliser les liaisons vélos entre nos différents villages. Ces deux ambitions nécessitent de multiples infrastructures, des solutions de stationnement en périphérie et un ancrage de ces changements auprès des namurois et namuroises.

mobilitéGilles Forêt
Échevin de la Transition écologique, de la Mobilité, de la Propreté et du Numérique

Quelle est la problématique mobilité de votre ville ?

La Ville de Liège est le cœur d’un bassin qui engendre plus de 2 millions de déplacements quotidiens, dont 85% sont effectués en voiture. Il en découle que le taux de congestion à Liège ne cesse d’augmenter et atteint désormais 23%. Une nouvelle augmentation de 25 % est attendue sur le réseau routier belge à l’horizon 2030 et touchera d’abord les métropoles. Il est donc vain de souhaiter une « fluidification » naturelle du trafic en ville. Il faut des actions volontaristes qui permettront de reconsidérer le partage des modes de déplacements, mais aussi de sécuriser le réseau routier.

Quelles solutions de mobilité êtes-vous le plus satisfait de pouvoir offrir aujourd’hui ?

Notre plan STOP qui priorise les divers modes de transport et la place que la Ville souhaite leur attribuer. Grâce à cela, les piétons sont les acteurs privilégiés de la mobilité. De nombreuses actions ont été entreprises, dont l’agrandissement du piétonnier ou l’élargissement des zones partagées entre modes doux, permettant aux piétons et aux cyclistes de se côtoyer en toute sécurité. Nous souhaitons aussi donner au vélo la place nécessaire et avons donc installé de nombreuses infrastructures complémentaires telles que des abris couverts, des box vélo et des places individuelles de stationnement. Cela afin d’assurer la sécurité des cyclistes ainsi que celle de leur matériel une fois garé. Enfin, nous avons mis l’accent sur la mobilité partagée et le libre-service, en proposant 1000 trottinettes, 250 vélos à assistance électrique et de nombreuses voitures partagées.

Quelles sont vos ambitions pour la mobilité de demain ?

La mobilité urbaine évolue, à la fois via de nouveaux modes de déplacements, mais aussi via de nouveaux comportements. Liège doit s’intégrer dans cette (r)évolution. L’objectif est d’appliquer le principe STOP, mais, surtout, de donner aux piétons la place qu’ils méritent dans le centre-ville. En effet, près de 40% de déplacements à Liège sont réalisés à pied et il est impératif que ce déplacement soit sécurisé et agréable. Cet enjeu est capital afin de conserver voire d’améliorer l’attractivité des commerces du centre-ville. Un piéton qui flâne dans un espace public agréable, c’est un piéton qui consomme plus longtemps lorsqu’il est de passage en ville.    

Article précédent
Article suivant