Smart Mobility
Mobilité

La Smart Mobility, la solution aux embouteillages

17.02.2018
par Fokus Online

Les embouteillages s’allongent d’année en année en Belgique. Même en dehors des heures de pointe, la circulation est congestionnée. Pourtant, les nouvelles technologies peuvent contribuer à un trafic plus fluide

Bruxelles est 30 % plus embouteillée que les villes de taille comparable en Europe. Selon une étude du Bureau du Plan, la congestion du trafic augmentera de 24 % aux heures de pointe d’ici 2030 si rien ne change. Le covoiturage, les vélos et les transports en commun constituent des alternatives à la voiture, mais, sans une interconnexion plus grande, la progression de ces types de transport est assez lente.

Avec le succès des smartphones, la quantité de données ne cesse d’augmenter. C’est une opportunité à saisir, selon Koen Van De Putte, le directeur exécutif d’Olympus Mobility: « Grâce aux smartphones, on peut mesurer le comportement de déplacements des citoyens et on peut leur donner des recommandations pour qu’ils se déplacent plus intelligemment. »

Ce type de solution fait partie du concept de « Smart Mobility »: l’application des technologies de l’information et de la communication aux transports. Par exemple, si un accident de la route se produit à un endroit, les automobilistes et les services de transport public peuvent recevoir une notification leur conseillant d’éviter ce lieu.

Il est également possible de modifier les habitudes de déplacement des citoyens pour les rendre plus respectueuses de l’environnement. Koen Van De Putte donne un exemple: « Grâce à l’analyse des données de mobilité, on peut voir que des automobilistes passent tous les jours devant un Park & Ride pour aller au travail alors qu’ils pourraient y garer leur voiture et ensuite prendre le bus. »

Il faut aussi simplifier l’achat des titres de transport avec un ticket multimodal.

— Ingrid Evers

Pour arriver à proposer ce genre de solutions aux citoyens, une première étape serait de mettre au point une plateforme unique où les usagers peuvent planifier en temps réel leur itinéraire en utilisant tous les modes de transport. Ils pourraient aussi connaître le tarif le plus avantageux adapté au profil de chacun.

Une plateforme unique n’est cependant pas la panacée. « Il faut aussi simplifier l’achat des titres de transport avec un ticket multimodal », lance Ingrid Evers, responsable de la Smart Mobility chez BDO Crossroad.

En 2017, 292.734 nouvelles voitures de société ont été enregistrées, soit 3,2 % de plus que l’année précédente. Pour pouvoir faire progresser la Smart Mobility, Ingrid Evers estime qu’au lieu de miser sur les voitures de société, il vaudrait mieux renforcer la multimodalité et la collaboration entre les sociétés de transport, les autorités et les entreprises privées: « De nombreuses personnes viennent seules en voiture. Qui doit prendre l’initiative? Les entreprises ou les parcs industriels? C’est la question de la poule et de l’œuf! »

Les autorités publiques doivent également suivre l’évolution technologique si elles ne veulent pas rester à la traîne. Afin de promouvoir un mode de transport alternatif, le gouvernement pourrait par exemple stimuler financièrement les personnes ou les organisations qui veulent passer à des moyens de transport multimodal.

Il n’existe pas encore non plus de cadre légal sur les voitures autonomes. Or, d’ici 2030-35, on verra l’apparition de voitures autonomes sur les routes, estime Ingrid Evers: « On va mélanger des voitures avec chauffeurs avec des voitures dirigées par des robots. Une voiture autonome ne peut pas toujours anticiper le comportement des humains. »

Entre-temps, de nouvelles technologies vont rapidement voir le jour. Après 2020, on va assister à encore plus d’automatisation. Grâce à la méthode de « platooning », les voitures vont par exemple communiquer entre elles pour garder automatiquement les distances de sécurité.

Peu d’acteurs sur le marché développant des solutions de Smart Mobility sont arrivés à un stade de maturité à l’heure actuelle, d’après Koen Van De Putte: « C’est encore le tout début, il y a encore du pain sur la planche. »

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