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Mobilité

E-revolution : Tout le monde en mode électrique

28.04.2023
par Marleen Walravens

L’Europe vise la mobilité électrique pour toutes les nouvelles voitures d’ici 2035. Mais c’est une transition complexe qui soulève de nombreuses questions. Sommes-nous prêts à passer à la voiture électrique ? Et est-ce faisable ? 

Une étude de Mobia, l’organisation faîtière du secteur automobile belge, indique que l’intention des Belges d’acheter une voiture électrique a chuté de 51 % en 2021 à 40 % en 2022. En cause, le prix d’achat élevé, l’autonomie limitée de la batterie, le temps de recharge et le réseau de recharge peu développé. Sans compter l’inflation et la situation économique générale. « On constate en effet des inquiétudes concernant l’électrification du parc automobile », déclare Filip Rylant, porte-parole de Traxio, la fédération des concessionnaires automobiles. « Y a-t-il assez d’électricité ? De bornes de recharge publiques ? Les réseaux électriques sont-ils assez solides pour une distribution accrue ? »

Nous devons veiller à ce que la voiture électrique soit accessible à tous.

- Filip Rylant, Traxio

L’Europe vise une borne de recharge publique pour dix voitures rechargeables. « Nous sommes sur la bonne voie, même s’il existe de fortes disparités régionales », indique Michel Martens, directeur du département des études de la Febiac. De gros efforts sont aussi faits pour rendre les voitures électriques plus attractives pour les particuliers, malgré leur prix d’achat élevé. « Lorsque les voitures de société, qui pourraient être achetées avec des avantages fiscaux, sont en fin de contrat, elles partent sur le marché des particuliers. Cela permet à ceux-ci de rouler eux aussi à l’électrique sans trop d’investissement. D’ailleurs, le leasing privé connaît un succès croissant :  une nouvelle formule permettant de rouler en voiture électrique moyennant une redevance mensuelle, en évitant un prix d’achat unique. » Et c’est important, ajoute M. Rylant. « Car nous devons faire en sorte que la voiture électrique soit accessible à tous ».

Faut-il alors tout miser sur la propulsion électrique ? D’autres solutions existent pour réduire les concentrations de CO2. « La technologie permettant de rendre les carburants classiques moins riches en carbone existe. Mais elle arrivera trop tard sur le marché pour répondre aux normes européennes d’ici 2030 », explique M. Martens. L’utilisation de l’hydrogène se développe également, mais sa production massive nécessite beaucoup d’énergie, de préférence verte. Cette technologie se concentre donc pour l’instant sur le fret et le transport maritime. « Mais cela aussi nous rapproche de la mobilité neutre en carbone », conclut M. Rylant.

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