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Diversité

Internet et sites web, territoire inaccessible

On pense à tort qu’internet est accessible à tous ! On estime pourtant que 90 % des sites web ne l’est pas, pour les personnes en situation de handicap. Y compris une partie des sites d’organismes publics, bien que la loi l’impose.

On pense à tort qu’internet est accessible à tous ! On estime pourtant que 90 % des sites web ne l’est pas, pour les personnes en situation de handicap. Y compris une partie des sites d’organismes publics, bien que la loi l’impose.

Tout est en ligne

Imaginez que vous cherchez des horaires de train sur la nouvelle app de la SNCB et qu’en fait… Votre outil de synthèse vocal ne peut pas les lire. Frustrant ? Navrant ? Voire angoissant ? « Aujourd’hui, on doit tout pouvoir faire en ligne : les procédures administratives, les recherches de documents ou d’info, les cours, les achats, etc. Tout est en ligne », explique Mathieu Angelo. Il est directeur du CAWaB, un Collectif d’associations préoccupées par les questions d’accessibilité en Wallonie et à Bruxelles. « Mais beaucoup trop peu de sites sont conçus pour être parcourus par des personnes utilisant des technologies d’assistance pour naviguer, comme le clavier ou la synthèse vocale. L’enjeu est de donner à tous l’accès aux services numériques. »

Directive européenne

En septembre 2020, en application d’une directive européenne passée inaperçue, les organismes publics auraient dû mettre aux normes leur site internet. En juin 2021, c’était au tour des applications. M. Angelo : « Dans la majorité des cas, ils n’ont pas été mis aux normes. Et comme il n’y a pas de sanction, l’incitation est faible. » De quels organismes parle-t-on ? Tous les services publics fédéraux, régionaux, provinciaux et communaux bien sûr, ainsi que le CPAS et tout organisme subsidié à plus de 50 % (ASBL, hôpitaux, organismes parapublics, etc.). Et c’est sans compter le reste du web. « On aimerait bien que cette directive s’étende davantage, à tous les sites d’intérêt public par exemple, même s’ils sont privés. En 2025, cela va déjà s’étendre un peu avec la Directive d’accessibilité des biens et des services. »

Trop peu de sites sont conçus pour les personnes utilisant des technologies d’assistance.

— Mathieu Angelo, directeur van CAWaB
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Les mentalités changent?

Le chantier reste encore considérable, mais le fait que l’Europe se penche sur la question représente une avancée majeure. « Jusqu’à il y a quelques années, on ne pensait l’accessibilité qu’à travers l’architecture des bâtiments, des transports, des voiries, etc. » Preuve que les mentalités changent ?

Quelles bonnes pratiques peut-on adopter pour commencer ? En premier lieu, adapter son contenu. Il s’agit par exemple de mettre des sous-titres sur les vidéos ou de retranscrire les contenus audios pour qu’ils soient accessibles aux personnes malentendantes. Il s’agit d’utiliser des niveaux de titre pour structurer un texte ou de libeller correctement tableaux et infographies pour s’assurer qu’ils soient intégralement lisibles par les utilisateurs de synthèse vocale. À compléter avec une bonne description d’images et un choix de couleurs contrastées. Tout le monde ne voyant pas les couleurs.

Ajouter des liens d’évitement sur les menus facilite la navigation pour les personnes qui ne sont pas en capacité d’utiliser des souris. Enfin, une écriture simplifiée, pour ceux dont la connaissance ou la maîtrise de la langue est limitée. Ainsi qu’une expérience utilisateur du site intuitive et bien pensée offriront à tous les âges et toutes les origines la possibilité de s’y retrouver.

01.09.2021
par Fokus Online

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