confort
Famille

Tout quitter pour l’inconnu

21.06.2021
par Fokus Online

Sur un coup de tête ou de manière réfléchie, certaines personnes choisissent de changer de vie. Découvrons le parcours de trois femmes qui ont quitté leur zone de confort pour de nouveaux horizons.

libertéCharlotte Fossé

De sédentaire à nomade
My Tiny School

Pourquoi avoir choisi de changer de vie ?

« Mon mari était maître d’hôtel en traiteur, on vivait dans une très belle maison que l’on avait fait construire. On avait la vie dont, je pense, tout le monde rêve. Mais ça demande quelques sacrifices. Mon mari travaillait énormément et un jour, il a eu une alerte de santé. Ça a été l’élément déclencheur. Ayant moi-même perdu mon père lorsque j’avais 18 ans, on s’est dit que la vie est trop courte : il fallait en profiter. On a décidé d’aménager un bus, de liquider nos vies en Belgique et de voyager avec nos enfants. »

Quel a été pour vous le plus gros obstacle à surmonter ?

« En Europe, et en Belgique en particulier, on est vite catalogué. Personnellement, ça m’indiffère, mais mon mari, lui, a eu du mal à gérer le regard des gens. La difficulté de communication aussi, dans certains pays, lorsqu’il fallait remplir l’eau de la citerne du bus par exemple. Ce n’est pas forcément facile de passer d’une vie confortable à une situation où il faut parfois presque se mettre à genou pour obtenir quelque chose. Faire l’école à mes enfants a aussi été une partie assez compliquée à gérer pour moi. »

Regrettez-vous vos choix aujourd’hui ?

« Pas du tout. La vie, c’est l’instant présent. On s’est donné la chance de profiter de chaque moment avec nos enfants. L’idée du voyage, c’était aussi de trouver un pays où l’on se sentirait bien pour poser vos valises. Cela fait maintenant deux ans qu’on a découvert le Canada et, pour le moment en tout cas, on s’y sent tous très bien. On s’est souvent demandé si l’on ne rentrerait pas en Europe, pour se rapprocher de la famille notam- ment. Mais pour le moment, c’est non, on est contents de vivre ce qu’on vit. »

vieLaura Rodriguez

De salariée à indépendante
@laurathedigitalista

Pourquoi avoir choisi de changer de vie ?

« J’étais employée administrative dans une société bruxelloise. Mes tâches professionnelles étaient très redondantes, je ne m’épanouissais pas et j’avais besoin de challenges. J’avais toujours rêvé d’entre- preneuriat sans jamais oser franchir le pas. J’aime voyager et j’aspirais à pouvoir travailler d’où je voulais, quand je voulais. J’ai décidé sur un coup de tête de partir en Espagne et de lancer une activité de coaching en webmarketing. Le déclic ? De me demander ce que j’attendais : c’était maintenant ou jamais. »

Quel a été pour vous le plus gros obstacle à surmonter ?

« Cela faisait longtemps que je rêvais de créer mon entreprise, mais la peur de l’échec me freinait. Je l’ai surmontée le jour où je me suis dit que je devais le faire maintenant, pas quand j’aurai 40 ans. Cela a commencé avec quelques posts sur Instagram où je proposais des conseils. La réactivité des gens m’a per- mis de croire en la réussite de mon projet. Je me suis laissée portée par cet engouement et je me suis lancée. Je prévois maintenant de me faire accompagner pour me développer de la meilleure façon possible. »

Regrettez-vous vos choix aujourd’hui ?

« C’est la meilleure décision que j’ai prise. Je conseille à toutes les personnes qui ont peur de se lancer, qui n’osent pas, qui ont toujours une bonne raison, de se lancer. Ce n’est pas facile, ce n’est évidemment pas la même vie qu’être employé dans un bureau, avec des heures définies et le même salaire à la fin du mois, mais, pour toutes les satisfactions que cela apporte, ça vaut le coup à 100 %. J’ai la liberté de travailler d’où je veux, d’organiser mon temps comme je le souhaite et ça, ça n’a pas de prix. »

vieFahimeh Dussaiwoir

De l’urbain à l’autosuffisance
Tierra Madre Ecolodge

Pourquoi avoir choisi de changer de vie ?

« Le documentaire Le Monde selon Monsanto. Après l’avoir vu, mon mari et moi avons considéré que le monde courait à sa perte. Que pouvait-on faire ? S’engager en politique, dans le secteur des ONG ou créer notre monde ? Les deux premières options ex- clues pour une série de raisons, on a décidé de sortir du système afin de créer quelque chose qui soit plus en accord avec nos idéaux, de nous rapprocher de la nature. Comme le dit mon mari, notre choix ne règle pas les problèmes du monde, mais on en fait un peu moins partie. »

Quel a été pour vous le plus gros obstacle à surmonter ?

« Pas vraiment la prise de décision, car elle a été re- lativement facile. On a décidé de s’installer au Costa Rica et on l’a fait. Nous sommes partis à trois, mon mari, son cousin, et moi. Nous étions jeunes puisque nous avions respectivement 25, 19 et 23 ans. La plus grosse difficulté se situe dans la durée, dans le fait d’être expatriés. On aime tout de notre vie ici, mais on aimerait être plus proche de notre famille. Pour les enfants aussi, il est difficile d’être loin des grands-parents, et inversement. »

Regrettez-vous vos choix aujourd’hui ?

« Absolument pas. Je dirais que c’est la seule chose dont on est sûr. Notre nouvelle vie est difficile puisqu’en étant loin de tout, quasi en autarcie, nous faisons tout nous-mêmes. Nous ne sommes pas encore en autonomie complète, mais c’est l’objectif. Il nous arrive par moment de nous décourager, mais l’idée n’est jamais de retourner en Belgique. Nous nous interrogeons sur ce que l’on peut mettre en place pour faciliter notre quotidien, mais notre vie est ici et nous en tirons énormément de satisfaction. »

Article précédent
Article suivant