50+
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Profiter en 50 nuances de gris

25.03.2020
par Fokus Online

Les 50+ sont devenus plus actifs qu’avant. Ils aiment bouger et se faire plaisir. A travers des loisirs mêlant sport, culture, convivialité. Et une bonne dose d’attitudes à valeurs sociétales ajoutées. 

Ne dites plus « vieux », « 3 – 4ème âge » ou « seniors », c’est trop ringard ! Tout comme la connotation négative qui y a été longtemps associée. « C’est un cliché tenace mais que la réalité actuelle des plus âgés fait de plus en plus mentir. A une époque, passer le cap des 50 ans, signifiait “mid-life crisis’’. On voyait cette transition comme déprimante… La perception est en train d’évoluer. Les 50 ans sont de plus en plus vécus comme le début positif d’une seconde partie de sa vie. Encore plus heureuse, active, épanouissante… », décrit Jean-Philippe Mousnier, sociologue français installé en Belgique.

La réelle place du 50+

Expert en Intelligence économico-stratégique, il observe les évolutions sociétales, notamment celles des plus âgés, en consommation, santé, qualité. Et habitudes de vie. J.-P. Mousnier est le président/concepteur de WelcomeTomorrow, premier salon consacré au 50+ prévu en novembre à Bruxelles. « Cet événement vise à la prise de conscience positive de la réelle place du 50+ dans notre société. Une personne mûre, bien portante, en phase avec l’évolution des valeurs d’avenir à transmettre à ses enfants. Quinquas et sexas sont en majorité, en pleine action, en pleine force, intégrés dans la société et représenteront autour de 30% de la population dans 10 ans. »

« A une époque, passer le cap des 50 ans, signifiait «mid-life crisis». Les 50 ans sont de plus en plus vécus comme le début positif d’une seconde partie de sa vie. »
— Jean-Philippe Mousnier, sociologue

Silver economy

L’évolution sociologique des 50-70 n’a pas attendu la création d’un salon 2020 pour exister. Depuis plus d’une décennie, la « silver economy » concernant surtout les personnes nées entre 1950 et 1970, a gagné en visibilité. Comme population nombreuse et très hétérogène en termes de profils. Pour le sociologue, « les belges de cette génération forment une population désireuse de se faire plaisir et profiter de la vie. Cela se traduit par une part de loisirs importante, l’évitement des contraintes (familiales). Et des activités marquées par la recherche de convivialité avec amis, connaissances, voisins. Beaucoup ont assez d’argent pour se permettre un train de vie suffisant et des activités choisies. »

Booster le marche

Et cela dans tous les sens. Ce sont les 50-70 ans qui font tourner les salles de spectacles, les musées, les restaurants gastronomiques et boostent, ici les clubs de golf, là les clubs de marche. Ils dopent aussi les activités de brocante (vendeur comme acheteur), les marchés. Et potagers urbains et raffolent du « Do It Yourself », recyclage et circuit court… Bref très sensibilisés à l’avenir de la planète. Pour eux et leurs enfants. Rien d’étonnant. Ils ont été les enfants ou ados contemporains de Mai 68, du mouvement hippie, rock puis punk, contestataires de la société de consommation.

Bon sens

Paradoxalement, le marketing fait de la « silver generation » une cible juteuse, munie d’argent à la fois à dépenser (en voitures, vêtements, voyages, horeca). Et à faire fructifier en vue de la pension. « Les Belges sont plus détendus que leurs voisins sur ce sujet, tout comme sur la santé. Celle-ci est une préoccupation mais abordée préventivement, ouvertement et avec plus de bon sens. On se tient en forme (fitness, alimentation adaptée, détente) et on fait des contrôles réguliers, même si on n’a rien », note le sociologue. « La retraite, elle, est perçue comme la continuation logique de la vie professionnelle. Mais sans crise ou rupture douloureuse. L’occasion de redistribuer son temps vers d’autres activités et loisirs. »

Refus du train-train

Voire de revoir les priorités de sa vie, façon « cinquados », un terme du sociologue Serge Guérin pour désigner les 50+ renouant avec l’insouciance. Et les comportements hédonistes de leur 20 ans. Refus du train-train et des contraintes au bénéfice de l’amusement, de l’épanouissement, du soin et de l’entretien de son apparence. Bref: profiter de l’avenir pour bien mûrir sans penser à mourir.

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