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Commerce équitable… Pour tous !

12.10.2020
par Fokus-online.be

Le Commerce équitable, ça vous parle ? Le 7 octobre s’ouvre la 19e édition de la semaine du Commerce équitable, l’occasion d’en apprendre plus, d’autant que le concept, loin d’être réservé au chocolat et aux bananes, se répand aussi en Belgique.

L’éthique de l’acheminement du café

« Ce à quoi on prête vraiment attention, c’est l’éthique de l’acheminement du café » explique Maxence Lacroix. Il est CEO de Javry, société et site de e-commerce, fournisseur de cafés de qualité aux particuliers et PME. « On prône le respect de tous les acteurs de la chaîne, en particulier des caféiculteurs. La majorité vient de pays particulièrement pauvres. Donc notre idée est de ne pas passer par la bourse et d’acheter en direct le café auprès des producteurs. On établit des contrats long-terme qui leur permettent d’avoir confiance en demain. »

Commerce équitable : pour le bien de tous !

Il s’agit d’abord d’améliorer leurs conditions de travail. « Le commerce équitable est né du constat que les inégalités entre les populations riches et pauvres se creusent sans cesse. Et de la volonté de pratiquer un commerce plus juste, via des prix plus rémunérateurs et des conditions de travail décentes » explique Samuel Poos, coordinateur du Trade for Development Centre (TDC), un programme de promotion du commerce équitable et durable créé par Enabel.

« Il existe toutes sortes de produits : du vin, de la bière, des fruits, des produits laitiers etc. Mais aussi des fleurs, des préservatifs, de la vodka, de l’or… »

Samuel Poos, coordinateur du Trade for Development Centre (TDC)

Mais tous les acteurs n’y mettent pas les mêmes formes. Chez Javry, l’envie est là d’aller toujours plus loin. « L’éco-responsabilité est un aspect primordial, tout au long de la chaîne. On essaie d’améliorer tous les jours cet aspect-là, en grattant plus loin dans la chaîne. Le rôle de chacun, les rémunérations etc. Nos sachets sont en matière biosourcée, et non en aluminium comme 99 % des sachets à café du marché. On livre au maximum en vrac. Et d’ici 2025, nous avons comme objectif de transporter 100 % de nos cafés par porte-conteneurs à voile. » Cela étant, une étape est bien belge : « nous torréfions notre café ici. Le caractère local a non seulement un but qualitatif – le café est meilleur frais. Mais il doit aussi favoriser les artisans locaux. »

Le commerce équitable : aussi en Europe et en Belgique

Parce que depuis quelques années, ce concept s’est étendu aux marchés belge et européen. Samuel Poos. « On préfère parler désormais des inégalités économiques [plutôt que Nord/Sud, NDLR]. Parce que le commerce équitable est un bon moyen de réduire ces inégalités, en payant le juste prix aux producteurs. Un prix qui couvre les coûts de production et intègre les coûts sociaux et environnementaux. » Déjà en 2018 (Baromètre TDC) 62 % des belges pensait que le commerce équitable devait aussi concerner les producteurs belges. Aujourd’hui, les initiatives fleurissent, les produits aussi. Tout le monde connaît le trio phare du commerce équitable (café, chocolat, banane) mais… « Il existe toutes sortes de produits » s’enthousiasme S. Poos : « du vin, de la bière, des fruits, des produits laitiers etc. Mais aussi des fleurs, des préservatifs, de la vodka, de l’or… Même le tourisme peut être équitable et solidaire ! »

Une distribution qui s’étend chaque année

Des produits méconnus pour certains, et pourtant distribués ! « Certains magasins sont spécialisés comme Oxfam, mais tous les supermarchés aujourd’hui vendent des produits équitables. Et les chiffres sont assez bons : + 41 % de ventes pour le label Fairtrade entre 2018 et 2019. » Ce qui porte le panier annuel du belge à 19 €, derrière celui de l’Allemand (25 €) même s’il fait mieux que le français (13 €).

Faisons de la Belgique un pays équitable

En 2016, l’ancien ministre de la Coopération Alexander De Croo lançait la Campagne « Faisons de la Belgique un pays équitable ». Le pari ? Remplir tous les critères pour devenir en 2020 un pays engagé sur cette voie. « On n’y est pas encore arrivé » commente sobrement Samuel Poos. « On ne pourra pas se donner ce titre cette année. Mais on va relancer la campagne pour les 5 prochaines années, avec des critères plus ambitieux ! » En attendant, un constat encourageant. Il ressort du baromètre TDC 2020 que la crise du Covid-19 aura été un accélérateur de prise de conscience. Ils ont été plus nombreux à consommer sainement. Ils sont 60 % à souhaiter conserver « très probablement » ces nouvelles habitudes ! Espérons que cela dure !

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