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Famille

Cécile Djunga: On ne choisit pas sa famille

30.09.2021
par Fokus Online

Liens du sang

J’aurais voulu une famille parfaite. Mais la mienne ne l’est pas. À 32 ans, je le comprends maintenant : on ne choisit pas sa famille, mais les liens du sang sont parmi les plus solides.

Mon père nous a quittés alors que j’étais toute petite. Dans une famille parfaite à la sauce Hollywood, il y a toujours les deux parents avec des enfants heureux et souriants, assis tous ensemble autour d’une belle table et d’un délicieux dîner.

Chez moi, ça a toujours été compliqué. J’aurais voulu partager mille moments avec mon père. J’aurais voulu qu’on se réunisse tous ensemble, tout sourire, plus souvent. Et j’aurais voulu qu’on n’ait pas de problème d’argent, de succession, de divorce. J’aurais voulu que ces problèmes d’adultes n’atteignent pas les enfants. J’enviais les autres, leur famille parfaite.

Ma famille n’est pas parfaite : elle est parfaitement imparfaite.

Une révélation

Et puis, un jour, je suis allée chez les autres. Ce fut une révélation. Derrière les apparences, toutes les familles ont leurs mensonges, leurs bizarreries et leurs secrets. Ma famille n’est pas parfaite : elle est parfaitement imparfaite. Malgré ses défauts, ses drames, ses histoires, elle fait corps et n’abandonne personne. Je suis d’origine congolaise, et pour nous, rien n’est plus important que la communauté. J’ai pu être déçue de ne pas avoir la famille rêvée. Je l’ai souvent trouvée dysfonctionnelle, voire chaotique. Je l’ai parfois détestée. J’ai même eu l’impression de vivre dans une télé-réalité. Garder son calme au cours de certains dîners était plus difficile que de garder l’équilibre à l’épreuve des poteaux de Koh-lanta !

On ne choisit pas sa famille et c’est tant mieux. Car c’est le premier endroit où l’on apprend à aimer, à s’intégrer à un groupe, à respecter les autres. Ce fameux vivre ensemble, indispensable à notre société, commence à la maison. Je ne saurais jamais leur rendre l’amour dont ils m’ont comblée, la force dont ils m’ont armée. Merci de m’avoir aidée à m’épanouir et à croire en mes rêves.

Jean Racine, le dramaturge, disait : « Je l’ai trop aimé pour ne point le haïr. » Je pense l’inverse : je l’ai trop haïe pour ne pas l’aimer !

famillePar Cécile Djunga
Humoriste, animatrice TV

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