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Enfant

Un été pour se reconnecter

31.05.2021
par Fernand Letist

La jeunesse belge aspire à ses vacances d’été pour souffler un peu. Et retaper son bien-être psychologique ébranlé par la crise sanitaire. Les assouplissements laissent envisager cette éclaircie indispensable.

Opportunités pour prendre l’air

Les assouplissements annoncés redonnent espoir aux jeunes en des vacances d’été où voyages, stages. Ou camps d’été en Belgique ou à l’étranger. Voire de simples activités en famille ou avec des proches redeviendront possibles. « Il est temps d’offrir à la jeunesse plus d’opportunités pour prendre l’air, se reconnecter aux autres et rompre avec le climat d’angoisse. Et de tension qu’elle vit depuis mars 2020 », insiste Delphine Jacobs. Elle est pédopsychiatre de l’Hôpital Saint-Luc et coordinatrice de la cellule Wellness de la Task Force Pédiatrique. « Si tout évolue bien, les conditions seront remplies pour socialiser à nouveau, partager des expériences, rattraper tout ce qu’on a dû reporter. »

Pour notre experte, ce « réveil » du jeune doit débuter dans son univers le plus proche, sa famille. « Le bien-être des enfants/ados repose, en grande partie, sur celui des parents et des adultes autour d’eux. Ceux-ci partagent aussi ce besoin de sortir, de déconnecter. Et de partir en vacances à l’étranger en famille. Un parent qui se sent bien, c’est déjà des enfants qui se sentiront mieux. » Hors cadre familial, d’autres activités s’imposent pour évacuer la charge psychologique des derniers mois.

« Il faut encourager le retour à la pratique sportive ainsi que les activités surtout collectives. Comme stages d’été, camps, en Belgique ou à l’étranger. Dans les limites permises. »

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Rencontrer les besoins fondamentaux

Adrien Mogenet est porte-parole de la Fédération des Scouts de Belgique et spécialiste pédagogique. Il envisage l’été avec optimisme. « Comme d’autres mouvements de jeunesse, nous devons tout faire pour rencontrer les besoins fondamentaux de jeunes non assouvis pour cause de crise. Passer du temps entre eux ; échanger sans écran, sans masque ; profiter du grand air et de la nature. Et organiser des projets variés. Bref, revenir à une certaine normalité que les mesures permettront. Il faut créer les conditions pour que les jeunes se reconnectent aux autres de manière saine, détendue et authentique. »

Mais gare aux vendeurs d’espoirs prévient la pédopsychiatre Delphine Jacobs. « Les assouplissements, phasés dans le temps, sont liés à des seuils sanitaires à atteindre. La meilleure façon d’aborder l’été sera donc de ne pas nourrir d’attentes trop élevées. Potentielles sources de déception. L’annonce de festivals rock comme Pukkelpop ou Werchter crée déjà une énorme attente chez nombre d’ados. Mais en cas d’annulation, la frustration sera énorme. Pour se donner de vraies bouffées d’air, rien ne vaudra les opportunités sûres et concrètes. »

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