Une petite histoire : Du vent à l’atome
De tout temps, l’homme a eu besoin d’énergie pour ses diverses activités. De l’énergie éolienne au nucléaire, en passant par l’eau, le charbon, l’électricité et le gaz naturel, la Belgique n’a pas à rougir en matière d’innovation. Notre pays a souvent été à la pointe dans les différents secteurs.
La plus ancienne source d’énergie
Le vent est très certainement l’une des plus anciennes sources d’énergie. Des premiers voiliers de l’Antiquité aux moulins à vent du Moyen-Âge, l’homme a depuis toujours essayé de dompter l’énergie éolienne. Mais ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que l’ingénieur américain Charles F. Brush construit à Cleveland la première éolienne automatique destinée à la production d’électricité.
Depuis cette première éolienne à ossature bois et d’une puissance de 12 kW, l’énergie éolienne a bien évolué. Et la Belgique n’a pas à rougir dans le domaine. En effet, en 2022, il y avait 1741 éoliennes opérationnelles sur notre territoire. Grâce à elles, notre pays est le dixième producteur d’électricité éolienne de l’Union européenne. Mieux encore, la Belgique est le cinquième plus gros producteur d’énergie éolienne en mer au monde.
Le haut potentiel hydraulique de la Wallonie
L’eau, c’est la vie. Il est donc tout naturel que l’homme s’en soit servi comme source d’énergie. Les premières traces d’exploitation de l’énergie hydraulique remontent à l’Antiquité. Mais c’est surtout au Moyen-Âge qu’elle va se développer dans nos régions avec les moulins à eau que nous pouvons encore admirer dans certaines villes et certains villages.
Il y a cent ans, trois mille moulins hydrauliques transformaient la force de l’eau en énergie en Belgique. Une énergie qui ne se limitait plus uniquement à la meunerie, mais permettait aussi de produire de l’électricité.
Aujourd’hui, le potentiel hydraulique de la Belgique se trouve majoritairement en Wallonie où près de cent cinquante centrales hydroélectriques produisent de l’électricité grâce à la force de ses cours d’eau.
Le charbon, mine d’or de la jeune Belgique
Le charbon a fait la richesse de la Belgique pendant plus d’un siècle. Au lendemain de la Révolution de 1830, la Belgique devenue indépendante est le deuxième producteur de charbon au monde. Une richesse qui fait de la jeune nation la deuxième puissance économique mondiale derrière le Royaume-Uni et son empire colonial.
En 1840, plusieurs mines belges font leur entrée sur la place boursière de Paris. Ce seront les premières entreprises industrielles à bénéficier d’une cotation officielle à la Bourse de Paris.
La Belgique compte alors plus de trois cents mines principalement situées dans les régions de Liège, Charleroi, La Louvière et du Borinage, mais les charbonnages étaient déjà en activité bien avant l’indépendance du pays.
Zénobe Gramme dompte le courant
Et si c’était en Belgique que se trouve le berceau de l’électricité ? En tout cas, c’est grâce à un inventeur belge que cette source d’énergie a véritablement pris son essor. En effet, en 1869, Zénobe Gramme invente la machine de Gramme, mieux connue sous le nom de dynamo. Cette géniale invention transforme l’énergie mécanique en énergie électrique. Il s’agit, ni plus ni moins, de la première génératrice moderne de courant continu.
Par après, la première centrale électrique de Belgique est construite à Bruxelles en 1885, soit seulement trois ans après celle érigée par Thomas Edison à New York ! La première centrale régionale sera construite en 1898 le long du Canal Bruxelles-Charleroi, à Oisquercq. La Belgique est donc un des berceaux de la fée électricité en Europe.
Zeebruges plaque tournante du gaz naturel
La Belgique est une grande consommatrice de gaz naturel. Par ailleurs, grâce au port méthanier de Zeebruges, elle est une véritable plaque tournante entre les pays producteurs (Pays-Bas, Royaume-Uni, Norvège) et les pays consommateurs situés au sud et à l’est.
Les origines de l’industrie gazière en Belgique remontent à 1905 avec le début des opérations de la société Gazelec. En 1929, la société Distrigaz est créée suite à une convention entre la Société Générale, l’ICGA et Gazelec. Le but de cette triple entente est de construire et gérer une canalisation traversant le pays du Nord au Sud, entre Anvers et le Borinage.
Pionnier, de la naissance au démantèlement
L’histoire du nucléaire en Belgique est relativement jeune. En 1956, le Centre d’Étude de l’Énergie Nucléaire de Mol réalise la première réaction en chaîne contrôlée dans son réacteur de recherche. Ici aussi notre pays fait partie des pionniers. En effet, la première production expérimentale d’électricité à partir d’un réacteur nucléaire date du 20 décembre 1951.
En 1957, des ingénieurs belges participent au démarrage du premier réacteur nucléaire à eau pressurisée aux États-Unis. Une expérience qui aboutira en 1962 au démarrage en Belgique du premier réacteur de ce type en dehors des États-Unis. Dès 1970, la Belgique démarre son programme nucléaire avec la construction des centrales de Doel et de Tihange.
Aujourd’hui, la Belgique est toujours un précurseur reconnu internationalement dans le domaine du nucléaire, notamment dans le démantèlement des centrales.