Les efforts de durabilité se mesurent enfin
Du ‘’nice-to-have’’ au ‘’must have’’, l’intégration de facteurs ESG aux activités des entreprises est devenue un élément essentiel de leur fonctionnement. Entre performances, méthodologies et notations, apprenez à naviguer ce nouveau géant du monde des affaires.
Termes autrefois purement liés aux services financiers, les facteurs ESG (Environnement, Social et Gouvernance) transcendent désormais ce secteur. Savant mélange de risques et d’opportunités, ils sont devenus décisifs au soutien de la croissance durable des activités des entreprises. Pour Jan Longeval, fondateur de Kounselor Consulting et président du groupe de travail ESG de PensioPlus, la réussite commerciale à long terme et une attitude positive à l’égard des facteurs de durabilité ne font qu’un.
« La transition énergétique et l’implémentation de comportements durables sont devenus une réalité dans le monde du capital privé… mais pas que ! En entreprise, cette adaptation va en quelque sorte garantir la bonne continuité des projets d’investissements. Les critères ESG sont des critères de bon sens qui ne peuvent être contestés. Quelle personne raisonnable ne serait pas d’accord avec le fait qu’une entreprise fasse le maximum pour ne pas polluer l’environnement, promeuvent des relations harmonieuses au travail et mette en place une bonne gouvernance ? C’est juste du bon sens formalisé. »
Pour autant, comprendre le champ d’application et les bonnes pratiques autour de ces facteurs ESG n’est pas une tâche facile. Et si notre monde en constante évolution impose de façonner de nouveaux mots pour décrire de nouvelles réalités, nous laissons aux experts, Jan Longeval et Giovanni Litti, le soin de décortiquer jargon, acronymes et terminologies pour mieux distinguer l’impact, les enjeux, les pièges, cadres et outils qui entourent l’ESG en Belgique.
Par le biais d'outils analytiques de benchmarking transparent, les entreprises peuvent s'améliorer et mettre en place une véritable transition.
« Aujourd’hui, la complexité autour des matières ESG est telle que lorsqu’on parle d’investissements, les analystes sont divisés en deux équipes : celle des analystes financiers et celle des analystes ESG », explique Jan Longeval. Des systèmes de notation en passant par une matrice, des scores, labels et j’en passe, l’ESG suscite un intérêt grandissant chez les entreprises et investisseurs. Mais comment minimiser les abus d’entreprises qui surfent sur cette vague pour améliorer leur image auprès des clients, investisseurs et employés et évaluer de manière transparente leur durabilité ?
« Pour éviter la pratique du « greenwashing », les entreprises sont dans le viseur de la législation européenne qui s’attaque au problème en créant un cadre légal », affirme Jan Longeval. Avec notamment la taxonomie, un système de classification standardisée en cours de réalisation, l’Union européenne veut définir ce qu’est une activité économique durable. « Ce vaste travail de systématisation effectué par le Groupe Technique de l’UE pour la Finance Durable (TEG) permet, sur base d’indicateurs quantitatifs, de comparer l’engagement en matière de développement durable », souligne Giovanni Litti, ESG-Sustainability Manager BeLux chez CBRE Group.
« Avec des mesures et initiatives telles que la taxonomie européenne et la SFRD (Sustainable Finance Disclosure Regulation), qui impose des obligations de déclarations, les tentatives de greenwashing sont effectivement contrecarrées », ajoute-t-il. « C’est un processus qui permet aux investisseurs d’augmenter la robustesse économique de leurs actifs sur le long terme. »
Alors que le cadre se met en place, Giovanni Litti tient à rappeler que « pour véritablement intégrer les efforts ESG dans les entreprises, il est important de mesurer ceux-ci et d’établir un plan d’actions à long terme. Par le biais d’outils analytiques de benchmarking transparent, les entreprises peuvent s’améliorer et mettre en place une véritable transition. »