L’échelle de performance CO2 ou comment atteindre ses objectifs écologiques

Aurélien Bernard, auditeur chez COPRO
Si le sujet du climat est sur toutes les lèvres, beaucoup ignorent la portée exacte des actions menées par l’Europe pour devenir plus verte. Car en 2050, l’objectif est clair : zéro émission ! Un objectif fou, mais qui pourrait se réaliser moyennant une grande mobilisation et de solides outils. Parmi eux : l’échelle de performance CO2 créée, testée et approuvée depuis 2009 par nos voisins hollandais.
Qu’est-ce que l’échelle de performances CO2 ?
L’échelle de performances CO2 est un système visant à inciter les entreprises à réduire leurs émissions de CO2, tant au niveau de leur fonctionnement que des matières premières qu’elles utilisent. Un système qui terminera sa phase de test chez nous en cette fin d’année 2023. Aurélien Bernard, auditeur chez COPRO, explique : « Le principe est simple : il s’agit d’examiner la consommation de CO2 actuelle d’une entreprise donnée pour ensuite mener celle-ci à se fixer des objectifs de réduction d’émissions ».
En pratique, l’échelle comporte quatre axes et cinq niveaux. Plus une entreprise fait d’efforts, plus elle peut monter l’échelle jusqu’à atteindre le niveau 5. Les quatre axes, eux, visent à impliquer l’entreprise du point de vue de son empreinte carbone. Il s’agit avant tout de faire un audit de la situation (1) pour permettre à l’entreprise de se fixer des objectifs de réduction ambitieux mais réalisables (2). Il lui faudra ensuite communiquer en interne et en externe sur ses consommations et ses objectifs de réduction (3), puis participer à des initiatives du secteur concernant la réduction de CO2 (4).
Avec ce système, les Régions souhaitent concrètement pousser ses entreprises locales, souvent grandes consommatrices, à être actives dans la résolution des défis écologiques.
L’importance de contrôler ses émissions de CO2 aujourd’hui
L’intérêt de s’impliquer dans le programme est multiple : tout d’abord, réduire sa consommation de CO2 est une nécessité environnementale. Ensuite, plus l’implication de l’entreprise est importante, plus elle sera avantagée dans le cadre des marchés publics et démontrera ses engagements écologiques auprès de ses clients et prospects.
« L’écologie fait partie de l’ADN de chaque entreprise belge. Néanmoins, communiquer sur le sujet et prouver aux clients que l’engagement est fort reste un message puissant qui sensibilise tout le monde. » – Aurélien Bernard.
Et demain ?
Si l’échelle de performances est encore en phase test chez nous, elle semble déjà faire ses preuves. Sa mise en œuvre par les pouvoirs adjudicateurs a généré des retours positifs, tant en Flandre qu’en Wallonie.
« Ce constat permet aux Régions d’envisager une réflexion quant à une utilisation élargie du dispositif dans les marchés publics régionaux », précise Sylvie Loutz, gestionnaire de projets en développement durable au sein du SPW. Une échelle de performance qui a donc un bel avenir en Belgique et, pourquoi pas, dans les pays voisins.