mobilité
Energie

La mobilité douce est-elle une solution ?

08.12.2022
par Bastien Craninx

La Belgique possède de nombreux atouts pour développer une mobilité moins énergivore. Avec un véritable soutien du secteur public et une culture des projets et des partenariats, les belges regorgent d’idées pour être moins dépendants de leur voiture. Focus sur ce qui fait notre force.

L’histoire nous a toujours montré que mobilité et innovation allaient de pair. Mais aujourd’hui, ces innovations doivent impérativement tenir compte de considérations environnementales et écologiques essentielles. On sait que l’Union européenne avance pas à pas avec de nouvelles réglementations en la matière et que certains pays membres se démarquent déjà dans plusieurs domaines. Mais qu’en est-il de la Belgique ? Où se situe-t-elle dans ce microcosme de la mobilité durable ?

« Si les chiffres ont tendance à être à la traîne, la dynamique belge dans ce domaine permet d’espérer le meilleur », explique Renaud Sarrazin, cofondateur de la coopérative de cyclo-logistique Urbike et responsable de la consultance.
Il ne faut pas oublier que sans un terrain propice, aucun projet ne peut voir le jour. Or, depuis quelques années, la Belgique a mis les bouchées doubles à ce niveau. « Le monde politique est bien plus un soutien qu’un obstacle
chez nous. Il existe une vraie cohérence dans l’accompagnement de la mobilité douce ». L’une des spécificités belges en termes d’innovation est que nous voyons généralement au-delà du profit financier.

« D’autres éléments sont en effet pris en compte dans l’équation, comme le développement démocratique ou encore l’économie sociale ». Une plus-value que nos voisins ne mettent pas nécessairement en évidence, mais qui permet pourtant aux entreprises de démultiplier leurs impacts et de renforcer leur attractivité, à l’image du succès grandissant rencontré par la coopérative Urbike.

L’une des spécificités belges en termes d’innovation est que nous voyons généralement au-delà du profit financier.

Étant au centre de l’Europe, la Belgique est également sur tous les fronts en termes d’appels à projet et ne reste pas enfermée dans sa seule réalité. Les acteurs créent des partenariats et se développent parfois même à l’international. La mobilité douce est toujours plus efficace lorsqu’on travaille en réseau et que l’on crée des synergies », explique Emmanuel Legrand, Mobility Manager du Groupe santé CHC. « Parfois ce sont des entreprises qui mobilisent des milliers de travailleurs et qui se donnent ainsi plus de poids pour faire avancer les choses ». Enfin, un autre facteur faisant lui aussi indubitablement notre force est notre large éventail de financements pour ces projets. « Qu’il s’agisse des incubateurs, d’Innoviris ou encore du SPW Recherche, tous ces organismes permettent à des entreprises comme la nôtre d’être accompagnées et ainsi, de pouvoir se montrer beaucoup plus ambitieuses ».

Et ce n’est pas la multitude de solutions numériques récentes (et locales !) ayant pour objectif de faciliter la multimodalité qui nous feront dire le contraire. On pourrait, par exemple, citer Stoomlink, qui rassemble les quatre opérateurs de transports publics belges et ceux de la micro-mobilité autour des données de la mobilité douce. Citons également Skipr, qui offre une plateforme mobilité pour les plans mobilité des entreprises, ou encore Maestro Mobile, développée par des passionnés avant d’être rachetée par un bureau d’études pour proposer des solutions ludiques de découverte de la mobilité individuelle. Il ne fait donc aucun doute que la voiture de société a d’ores et déjà beaucoup de concurrence en Belgique !

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